Quel défaitisme dans votre réaction ! Si votre attitude est celle d’une majorité de français, notre avenir est bien sombre... Je suis moins pessimiste que vous et je pense qu’une partie de la solution réside dans l’implication des citoyens que nous sommes dans les décisions de nos élus (qui pratiquent trop souvent la « décision molle » nous mettant à terme devant le fait accompli).
Pour en revenir au port du Havre et à la desserte de son hinterland, disons simplement ceci :
- l’activité portuaire (notamment sur le segment des containers) se développe, même si ce n’est pas aussi vite que ce serait souhaitable,
- Le Havre conserve bien un rôle national, puisqu’il est, selon les critères de classement, le premier ou le deuxième port de l’hexagone,
- Le Havre a l’avantage naturel décisif d’être un des seuls sites en eau profonde de notre façade maritime européenne,
- Rouen, dont l’activité portuaire est réduite et avec qui les synergies se développent globalement assez bien, peut être passé sous silence dans ce débat,
- les acteurs économiques du Havre ont « repris le moral » depuis quelques années et le mérite en revient aux élus actuels (j’en parle d’autant plus à l’aise que je ne suis pas sûr d’adhérer à la même idéologie...).
Pour cet ensemble de raisons, je pense que la partie est loin d’être perdue et vaut la peine d’être jouée pour l’avenir de nos enfants. La condition est de contribuer à l’orientation correcte des options à long terme ; mon propos consistait seulement à dire que le doublement du pont de Tancarville (et pourquoi pas les 3 ou 4 ponts supplémentaires à envisager d’ici à la fin du siècle !...) et l’encouragement inconditionnel au transport routier me semblent relever d’une politique « à la petite semaine ». Nous n’en voudrons pour preuve que l’exemple d’Antifer, si désert, conçu et construit en prolongeant les courbes de consommation pétrolière des trente glorieuses (mais heureusement, après tant d’années, l’implantation d’un terminal gazier permettra peut-être de se « raccrocher aux branches »).