Il y a une chose que je trouve presque touchante chez ces Américains, c’est cette espèce de candeur avec laquelle ils s’enfoncent dans l’énormité et dans l’horreur. Ils sont totalement décomplexés vis à vis des idéologies, ce qui n’est pas le cas chez nous (le stigmate des « heures sombres »). C’est fascinant à quel point la seule morale qu’ils connaissent est au niveau des moeurs : ils peuvent défendre sans la moindre culpabilité les thèses les plus injustes, appeler à perpétrer les actes criminels les plus atroces, mais si on apprend qu’ils ont trompé leur femme c’est le scandale. Remarquable également est cette banalité de l’inculture : en France on pardonne difficilement les flagrants délits d’inculture de la part de nos hommes politiques (le « Zadig et Voltaire » de Lefebvre), mais aux Etats-Unis ça ne semble pas poser problème qu’un candidat fasse des bourdes que même un lycéen français moyen ne ferait pas.
Ca pourrait être drôle si ces dingues n’étaient pas si dangereux.