Vos données sont intéressantes, bien qu’elles soient certainement approximatives. Au demeurant, tout ceci relève de la simple inflation, ce qui n’a rien de surprenant non plus : en général, en situation de crise économique grave, il y a de l’inflation et du chômage...
Vivement qu’on chasse l’hôte de l’Elysée ! Le plus vite sera le mieux ….
Mais si vous espérez que le départ de M. Sarkozy et de sa clique va tout arranger, à mon avis, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. La situation qui est la nôtre aujourd’hui est la conséquence de causes multiples et profondes, dont M. Sarkozy n’est au fond que l’un des symptômes. Mettez n’importe lequel de ses sbires à sa place, ce serait kif-kif bourricot. En vérité, aucun des candidats potentiels ou déclarés aux présidentielles 2012 ne parviendrait à y faire quoi que ce soit, quand bien même il s’y attellerait avec la meilleure volonté.
C’est pourquoi je trouve votre intervention (on va quand même pas appeler cela un « article ») regrettable, puisque vous nous invitez à nous écarter des véritables problèmes pour nous appeler à continuer de participer à cette lamentable pantomime soi-disant démocratique, en nous appelant à voter contre M. Sarkozy.
Cela ne représente plus aucun intérêt. C’est que, voyez-vous, la ploutocratie qu’on nous fait prendre pour un « régime démocratique » depuis bientôt deux siècles, mais dont le véritable nom est en réalité gouvernement représentatif ne diffère de l’Ancien Régime que par le caractère électif de notre nouvelle aristocratie. Cette évolution, salutaire certes, mais néanmoins très insuffisante, ne représente pour notre nouvelle élite qu’une contrainte mineure qu’elle accepte bien volontiers, à partir du moment où celle-ci représente en même temps une caution de légitimité difficilement contestable, eu égard aux valeurs européennes apparues suite aux révolutions britannique, américaine et française.
Aujourd’hui, à la faveur de cette nouvelle crise, qui, dit-on, dépasserait même celle de 1929 par son ampleur et son étendue, il serait peut-être temps de reconnaître un certain nombre d’évidences. Tout d’abord, l’évidence de l’imposture démocratique occidentale, qui n’a apporté que des crises et des guerres, de plus en plus meurtrières et effroyables. L’évidence de la faillite de nos - soi-disant - élites, qui n’ont fait que nous mentir, nous manipuler, et nous exploiter depuis qu’elles ont supplanté les élites anciennes de l’ordre européen chrétien. L’évidence, enfin, de la profonde misère spirituelle où nous ont plongés deux siècles de pouvoir exclusivement temporel, n’ayant rien d’autre à nous proposer que l’abjecte satisfaction de nos instincts les plus bestiaux : du confort, de la prospérité, de la jouissance. On nous a fait croire que nous étions des porcs ou bien des rats, voire, pourquoi pas, un hybride des deux. Et nous y avons si bien cru que nous en avons complètement oublié que nous étions - hélas ? - des hommes.
Aujourd’hui, l’Occident est sur littéralement sur le point de basculer dans la barbarie, risquant d’entraîner le reste du monde dans sa folie autodestructrice. Ce que vous pointez et dénoncez régulièrement ne sont que des manifestations, des symptômes d’une situation catastrophique, résultant d’une très longue décadence, remontant jusqu’aux grands schismes de la chrétienté (grand schisme d’Orient, mais aussi, grand schisme d’Occident, débouchant sur la Réforme, puis sur le siècle des Lumières, etc.). Plus on progressait dans les sciences et les techniques, et plus on devenait imbéciles et barbares, abandonnant peu à peu notre humanité. Aujourd’hui, nous disposons d’armes terrifiantes, et en avons bien assez pour pulvériser la planète entière, tout en ayant dégénéré sur le plan de l’éthique et de la morale au niveau probable d’un homme de Cro-Magnon. Et de tout cela, M. Sarkozy n’est certainement pas responsable. Il n’est qu’un vautour parmi des milliers d’autres, profitant de sa situation et de ses talents de démagogue.
Il n’a aucun pouvoir, il n’est qu’une espèce de marionnette qui peut aussi servir de bouc émissaire au besoin. Et c’est à ce cirque-là que vous nous invitez à participer, en nous suggérant qu’une fois qu’il sera parti, tout ira mieux ?
Soyez sérieux...