Bonne analyse des forces en présence. Et à ce stade en effet, bien malin qui pourrait dire qui seront les deux finalistes, même si Hollande et Sarkozy demeurent favoris.
La période est favorable aux outsiders Le Pen et Bayrou tant que Sarkozy n’est pas entré en campagne (pas avant fin février, pour éviter une campagne d’usure sur son échec face à la crise) ; très logiquement, Hollande attend Sarkozy pour ne pas s’exposer, et les outsiders ont le champ libre. La question pour eux sera de tenir la distance, et les problématiques sont différentes pour chacun :
Pour Marine Le Pen, l’enjeu est à la fois de conserver et amplifier le vote protestataire dans une période de crise où l’électeur est aussi à la recherche de solutions. Elle devra donc convaincre sur son programme économique, pour le moment peu crédible tant qu’il sera fondé sur un replis nationaliste.
Pour François Bayrou, la difficulté va être de continuer à faire la course devant en matière de thématiques de campagne (pour le moment, c’est lui qui impulse les sujets de discussion, les autres suivent), puis, comme le souligne l’auteur, de construire une crédibilité de gouvernement. C’est ce qui l’a trahi en 2007, mais s’il atteint 15% dès janvier, il peut espérer de nouveaux ralliement qui solidifieront sa crédibilité.
Finalement, ceux qui se qualifieront seront sans doute ceux qui convaincront de leur capacité à surmonter la crise actuelle par leur capacité de mobilisation. A ce jeu, Marine Le Pen est défavorisée car en manque d’alliés potentiels. Sarkozy devra convaincre qu’il a changé et saura s’élever au dessus de la mélée plutôt que de dresser un camp contre l’autre (pas une mince affaire), et François Hollande qu’il est capable de s’affirmer par rapport à une alliance hétéroclite de gauche. Enfin, Bayrou a l’avantage de la position centrale, mais doit réussir à montrer sa capacité à rallier des soutients... La campagne devrait être intéressante...