La notion de responsabilité est complexe.
Ce n’est pas parce
qu’on a été diagnostiqué à un moment de son existence relevant de tel ou
tel tiroir psy, étiquetage tout de même un peu étroit et relatif pour
avoir des certitudes sur la responsabilité d’un individu, pas forcément
en crise au moment des faits.
Car bien des pathologies mentales fonctionnent par cycles
Si l’on a des problèmes spécifiques sur certains ressentis, la
conscience sur d’autres est entière. La preuve dans votre questionnement
qui montre votre sensibilité à fleur de peau quand vous évoquez ce
problème.
C’est vrai que la justice fonctionne d’une façon binaire, coupable ou non, on ou off.
Les
circonstances atténuantes ou la responsabilité sont effacés de façon
quasi automatique par rapport à des expertises médicales auquelles les
juges vont se fier.
Impossible de savoir si un individu dans certains
cas avait « toute sa tête » lors d’une agression. On fera parler le
passé, le dossier, et certains patients peuvent évidemment en jouer,
malgré la vigilance des médecins à ne pas se laisser avoir.
Mais la présentation tendancieuse de certains faits divers par les
médias est tendancieuse, faisant le fait de crimes monstrueux, des
crimes de « malades » comme si l’horreur et le sadisme était une
construction liée à la souffrance et à la maladie, et entachant je pense
l’image des patients qui se sentent avilis par cette simplification
abusive.
Etre pensé par les autres, voilà la chose la plus insupportable, car
elle nous renvoie à un modèle identitaire auquel nous ne nous sentons
pas forcément proche. Votre conception des choses, refusant le statut
victimaire fait de vous une battante et vous anoblie.