Bonjour,
Merci pour le compliment.
Personnellement, je n’ai pas évoqué dans ma critique le fond du débat théorique entre Freud et Jung, parce que, selon moi, ce n’est pas là que se situe le film, Cronenberg ayant d’ailleurs l’intelligence de laisser ouvertes toutes les portes (cf les scènes où Freud expose ses idées, notamment sa théorie que tout est lié aux traumas de la sexualité infantile, ainsi que sa laïcité profonde qui le pousse à voir forcément « illusoire » les idées de Jung - mais aussi la scène dans le bureau de Freud, avec Jung, où on entend des bruits de craquement, et plus encore, la très belle scène finale, au bord du lac, où Jung raconte à Spielrein son rêve apocalyptique - prémonitoire ? - qui le rend d’ailleurs profondément pensif au plan suivant...), et de ne pas se positionner « pour » ou « contre » l’un ou l’autre...
C’est d’ailleurs ça, ce choix scénaristique, que j’ai trouvé fort intéressant aussi dans le film, la dimension humaine, le fait que ce sont les interactions entre les uns et les autres qui les font évoluer, y compris intellectuellement. La dimension donc humaine (et historique !) qui permet de mieux comprendre le cheminement de chacun en terme de concept, basé sur les expériences vécues. Et de comprendre aussi que les enjeux du débat vont bien au-delà d’un simple désaccord théorique ! (cf les différences de milieu social, d’aisance financière, les petites phrases sur le judaïsme des uns et l’aryanisme et le protestantisme de l’autre...).
Après, que chacun fasse une interprétation projective du film, c’est la part active du spectateur, que j’apprécie d’ailleurs - et personnellement, je ne me lancerais pas dans ce débat (Freud versus Jung), qui vire selon moi trop souvent aux querelles de spécialistes théoriciens (je préfère de beaucoup les avis basés sur le vécu...).
Un bon film en tout cas pour moi, un bon cru « Cronenberg » !
(même si je lui préfère des films comme « Spider » ou « Faux-semblants »’...)