Très bonne proposition d’illustration avec cette vidéo, Lisa !
(Maurice Ravel, pas Morice)
Tout TED y est en effet
« La femme est souvent l’appât au bout de la canne... »
Oui souvent.
M’enfin, je ne sais bien s’il faut le déplorer à une époque où ce que nous avons le plus à déplorer c’est le matérialisme.
La femme, comme récompense, répond à l’activisme du garçon. Cet activisme (particulièrement prométhéen donc très socialisant en Occident) qu’il soit gangster ou Edisonien met le garçon en situation de risque. Il lui faut donc un havre et il n’est pas illogique qu’il le trouve en la femme ou la mère.
J’ai fortement vécu ce prométhéisme et j’ai nettement perçu que chaque fois que je prenais des risques ou que j’acceptais des épreuves dangereuses, je me disais que ça valait le coup parce que je constituais ou disposais d’un havre-femme en retour.
Entre mille exemples possibles, le personnage qu’incarne De Niro dans le film Casino, illustre à peu près cela.
Relevons qu’Alexandre Yersin, qui avait passé le gros de sa vie à Nha trang en Indochine, qui avait osé bien des expériences (mais sans jouer la transgression), s’appuyait alors non pas sur une femme-épouse puisqu’il était resté célibataire, mais sur sa mère restée en Suisse à qui il écrivait très souvent. Tout ce qu’il faisait était avalisé-censuré par sa mère et ça le rendait très solide.
Autre cas plus mystérieux, celui de Turner. On ne lui en connaissait pas d’officielle mais il avait une relation très secrète avec une femme. Ca lui aura donné la force de résister aux critiques. Picasso idem, Dali idem, JP Sartre idem. De Gaulle idem qui avait appuyé son audace sur des fondations très maternelles. Louis XIV idem qui avait fortement appuyé ses convictions sur la censure de Madame de Maintenon.
Il est possible de remarquer qu’à la pointe des situations de risques, le garçon y place précisément un symbole féminin. Cela vaut certes dans les guerres de Troie ou de Marc Antoine, mais plus banalement, ça se voit dans la débauche qui est socialement une position à risques et où l’idéal pour le garçon audacieux, consiste à placer carrément la femme au centre de la transgression qu’il entreprend.
Les femmes nues d’un Crazy Horse ou de ce ballet nautique y jouent un quadruple rôle. Elles sont objet de désir interdit, elles sont invitantes donc actives donc non-objet, elles sont témoins et enfin elles sont les juges magnanimes de leurs effets. (Si en cet endroit on dit « L’effet qu’elles produisent » on tendrait à leur attribuer toutes les responsabilités, ce qui ne serait pas juste)
Résulte alors la confrontation entre ces fleurs de scène et les autres femmes qui en font vaguement autant mais dans un cadre qui leur semble plus sûr, plus pérenne, celui du bon droit, du mariage, de la convention sociale.
Fleurs de scènes et épouses incluses, la femme peut se proposer depuis son plus simple appareil jusqu’à son appareillage en diamants. Au pôle diamantiste elle s’associe au matérialisme, au pôle de la nudité sur herbe, elle s’associe au non-matérialisme. Entre ces deux pôles toutes les positions intermédiaires existent et les garçons disposent d’une large gamme de choix. Heureusement.
Le film Miss Prettigrew, entre mille autres exemples possibles, illustre ce choix
Tout cela donne l’impression que la femme détermine, par sa position diamantiste ou naturiste, la choix de l’homme.
C’est assez vrai mais arrive un facteur que nul ne contrôle ou décide, la beauté ou plus exactement le « plus-bellisme ». D’autant que ce plus-bellisme tourne et passe.
Ainsi, la beauté, un des éléments les plus centraux de l’activisme de l’humanité est constamment redistribué de minute en minute, aux unes, aux autres, au hasard des molécules dans les différents périmètres culturels
Relevons qu’il est épatant que nous puissions trouver, dans un périmètre culturel donné où les canons pourraient sembler relativement figés, un jour que c’est Grace Kelly qui est la plus belle, un autre jour que c’est Ika de la Guerre du feu et un autre jour encore que c’est Neytiri d’Avatar.
Quel serait alors l’argument clef de la beauté puisque ça ne semble pas tenir à la forme du nez ou des oreilles ?
Probablement quelque chose qu’on appelle la grâce mais qui contient, il me sempble, de la tolérance.
Prenez la plus belle femme, rendez la sévère et hop, elle devient laide.
(Amy Adams qui joue une Delisya singularisée par sa tolérance tant envers les autres qu’envers elle-même dans miss Prettigrew en offre un exemple parfait)
Plein de noms inconnus dans ce papier pour moi aussi.
25/12 23:50 - easy
OK Flore, Disons que je redoute toujours d’écraser le texte-oeuvre principal par des (...)
25/12 15:50 - Flore Vasseur
@easy Je ne sais pas pourquoi vous voulez m’épargner de votre « franc retour » mais moi, (...)
24/12 17:49 - Luc-Laurent Salvador
@ Flore Vasseur Bravo ! Je trouve cet article remarquablement bien conçu. Il me semble (...)
24/12 17:02 - easy
Merci Flore Chaque miette de votre papier m’a interpelé. Je vous épargnerai d’en (...)
24/12 16:06 - easy
Très bonne proposition d’illustration avec cette vidéo, Lisa ! (Maurice Ravel, pas (...)
24/12 15:29 - Flore Vasseur
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