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Commentaire de Mor Aucon

sur Le Dieu Argent


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Mor Aucon Mor Aucon 26 décembre 2011 02:15

«  il va falloir ajouter de la monnaie dans le système et forcément sans aucune contrepartie garantie, mais uniquement supposée (anticipation comme vous dites) »

La contrepartie est la reconnaissance de dette qui s’inscrit dans les comptes et sera détruite lors du remboursement du prêt. L’effet multiplicateur du crédit n’est pas une perversion en soi, vous pouvez aussi le regarder par l’autre bout de la lorgnette et voir qu’il est aussi un diviseur de la masse monétaire en billets nécessaire dans l’économie. Si les banques ne prêtaient que ce qu’elles ont (coefficient 100%) il serait nécessaire d’imprimer la différence et la distribuer par le même système ou alors vous déprimez totalement l’économie en la privant de crédit. Pour augmenter ou contracter la masse monétaire selon la conjecture, vous faites comment ? Vous arrêtez d’imprimer et brûlez les billets de banque ?

Alors, où pourrait être le problème ? Bien évidemment, à mon avis, dans ce qui est fait avec la dette inscrite en contrepartie du prêt. Dès que cette dette entre dans le circuit de la finance spéculative, il n’en ressortira plus que des miettes et la concentration du capital augmentera plusieurs crans. De plus, la machine spéculative attaque logiquement tout ce qui est à sa portée, passe des milliers d’ordres, sans aucune intention de les mener à terme et sur n’importe quel marché, juste pour prendre le pouls et chercher le bénéfice sur quelques centaines d’ordres réels. Alors, non seulement ce capital est détourné de son but naturel, l’inversion, sinon qu’il est aussi utilisé pour spéculer en manipuler le prix sur les marchés alimentaires, de matières premières, immobiliers, etc.. Donc, c’est bien ce cordon qu’il faut couper, celui qui lie la dette, tant la publique comme la privée, à la spéculation.

Il y a beaucoup d’autres choses : le rôle de la banque centrale, le pouvoir d’intervention de l’État dans l’économie, le cadre juridique dans lequel doit s’inscrire l’activité économique. La représentation sous forme complot du système n’aide pas beaucoup à que ces sujets soient abordés. Pourtant, il est clair qu’il faut poser des limites juridiques à la concentration du capital et à la liberté économique de manière à ce qu’elle ne piétine pas celle de l’énorme majorité. Je ne vois pas comment on pourrait soutenir que la liberté économique peut recevoir un traitement différent que celui de la liberté individuelle puisqu’elle en fait partie. Le but n’est pas d’étrangler l’économie par le Droit sinon de surveiller et réguler la formation du capital, son emploi, le mettre à portée de la fiscalité, bref, une révolution par le Droit au lieu de par les armes ou par le bordel complet. Pour une fois, ce ne serait pas mal d’essayer avant de nous remettre à chanter la Marseillaise, l’Internationale ou n’importe quel autre mantra.


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