La démocratie est généralement considérée comme le moins pire des systèmes politiques. Ce terme générique, car recouvrant une vaste déclinaison d’expressions du pouvoir exercé au nom du peuple, jouit toujours d’un préjugé plus que favorable. Le problème, c’est qu’entre l’Agora antique et la gestion actuelle de la Grèce l’idée même de démocratie est devenue très incertaine.
Le principe général de l’exercice de la démocratie se résume à la phrase d’Abraham Lincoln : le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Toute la difficulté tient dans l’application de ce vaste programme. La force de ce système politique tient généralement par la vaste adhésion qu’il suscite dans la population, quel que soit le mode de fonctionnement choisi. Plus que la démocratie elle-même, c’est l’idée démocratique qui fédère les peuples, l’impression que nous sommes libres de nos choix, de nos actions, que nous nous dotons des dirigeants que nous méritons. L’imaginaire démocratique est tellement fort, tellement ancré en nous que lorsque l’essence d’un pouvoir se modifie, nous nous refusons à voir ce qui doit crever les yeux.
La démocratie contemporaine s’exprime principalement de manière indirecte : le peuple est appelé de temps à autre à désigner ses représentants dans la sphère politique, laquelle décide ensuite de manière autonome de la manière dont elle va conduire le pays.
On le constate parfaitement avec la captation du pouvoir aujourd’hui en Grèce en Italie par les banquiers et les hauts fonctionnaires. De même, le couple Merkozy prend des mesures pour sauver les banques contre les peuples sans aucun mandat pour cela et pour l’instant en totale impunité.
L’émission la semaine dernière par la BCE d’un emprunt obligataire de 500 milliards sur 3 ans à 1 % est un vrai cadeaux aux banques sans contrepartie. On est dans la création monétaire pure. C’est un peu ce qu’avait fait Obama voici un an, en injectant 600 milliards de dollar dans l’économie américaine. Cela a seulement permis aux banques de se renflouer, de continuer à se distribuer des dividendes indécents et de spéculer comme si de rien n’était et par ailleurs mettre les Etats Unis un peu plus en faillite. C’est exactement ce qui se passe en Europe.
Conclusion de tout cela, le bulletin de vote reste purement symbolique sert à tromper les peuples et noyer la démocratie. La conduite de nos politiques pourrait se résumer à la formule de marketing politique suivante : "dire au peuple ce qu’il souhaite entendre pour légitimer le mandat de faire ce que nous voulons.