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Commentaire de JL1

sur Scénario catastrophe pour décembre 2012 dans une France qui s'ennuie


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Francis, agnotologue JL1 29 décembre 2011 18:12

« les dirigeants ont pris quelques engagements lors d’un sommet récent et la BCE a prêté 500 milliards aux banques. La zone euro est en perspective stable a déclaré récemment le ministre allemand de l’économie. Tout devrait bien se passer sauf si on prend en compte des paramètres supplémentaires. »

Ce ministre allemand est-il un partisan de la politique de l’autruche ?

Plaisanterie mise à part, tout le monde a discuté gravement de la règle d’or, mais personne n’a remarqué que ce serait encore mieux d’interdire aux États d’emprunter à des taux d’usure !

Évidemment ! D’une part, parce que ce serait une mesure salutaire pour l’État, mais une mesure contrariante pour les prêteurs, les malheureux ! En somme, après avoir fait marcher la machine à endetter les États, ils veulent mettre un holà, de peur de tuer les poules aux œufs d’or. D’ailleurs, ces endettement chroniques, est-ce que ça n’est pas une sorte d’ouverture de capital ? Les dettes c’est fait pour être remboursées, pas le capital, ni les dettes chroniques.

Dette, planche à billet et inflation :

Dans l’Ancien système - on peut dire l’Ancien système comme on dit l’Ancien régime -, quand l’État disposait de la planche à billets, chaque fois qu’on y avait recours, cela se traduisait par une dévaluation de fait qui provoquait inévitablement une inflation, au grand dam des riches et des banquiers.

Hier, l’État s’enrichissait d’une main et les acteurs économiques s’appauvrissaient de l’autre, mais les riches plus que les pauvres, les créanciers plus que leurs débiteurs : en somme, ce système réduisait les inégalités. La planche à billets était une flat-tax sur la fortune.

Le système actuel a été inventé par et pour les riches avec pour objet de pallier ces ’inconvénients’ et de mettre les riches à l’abri de l’inflation.

Aujourd’hui, l’acte fondateur de la dévaluation n’est plus une injection par l’État, de monnaie dans l’économie, mais les prêts octroyés par les banques aux acteurs économiques, de la monnaie ainsi créée.

Les banques sont de fait en situation de prélever en amont de l’inflation, une marge confortablement supérieure à ce qu’elles perdront en aval. Elles peuvent prendre d’une main davantage que ce qu’elles craignent de perdre de l’autre. Ainsi, le recours à la planche à billet n’est plus un danger pour les riches mais une aubaine pour les banques, lesquelles à l’instar des bandits à l’octroi des grandes villes, sont en position de prélever leur dime à tous ceux qui en franchissent le seuil.

Autrement dit, la création de monnaie, à l’inverse de réduire les inégalités est devenue un facteur d’accroissement desdites inégalités : pile les prêteurs (c.à.d les riches gagnent) ; face l’État (c’est-à-dire ceux dont le seul bien est l’État), perd !

Et l’on comprend mieux pourquoi les États y regardent à deux fois avant d’y recourir : non pas par souci des pauvres, mais de peur de perdre les élections pour cause de grogne populaire.


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