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Commentaire de Martin sur AgoraVox

sur C'est quoi ma race ?


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Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 31 décembre 2011 17:43

C’est la zoologie, qui à partir du XVIIIème siècle a entrepris de classifier les êtres, qui a donné la définition générale, applicable aux animaux, mais qui serait applicable à tous les êtres sexués, de ce qu’est l’espèce et de ce qu’est la race  :

– L’espèce définit les êtres vivants naturellement interféconds. L’espèce s’applique donc aux êtres à reproduction sexuée.

– La notion de race s’applique à des individus d’une même espèce mais appartenant à un groupe ayant des caractères biologiques héréditaires bien distinct des autres groupes.

La différenciation de l’espèce en races est le résultat des mutations génétiques. Les mutations génétiques sont fréquentes. Certaines se propagent et se maintiennent, d’autres disparaissent. Lorsqu’un groupe est isolé les mutations se propagent à l’intérieur de ce groupe. C’est par des mutations successives que les groupes isolés les uns des autres s’éloignent de plus en plus les uns des autres du point de vue des caractéristiques biologiques.

À un moment donné les mutations peuvent aboutir à des différences telles que la reproduction fertile entre deux groupes raciaux n’est plus possible : une nouvelle espèce est apparue.

Précisons que la frontière d’infertilité entre espèces n’apparaît pas toujours de façon instantanée mais peut s’installer de façon progressive au fil des mutations. Lorsque, à partir d’ancêtres communs, l’évolution a donnée deux espèces nouvelles qui sont encore assez proches génétiquement, il peut parfois y avoir des descendants fertiles. Lorsque les mutations génétiques successives ont d’avantage éloigné les espèces alors le mélange fertile n’est plus possible, puis aucun mélange n’est plus possible. Par exemple, entre l’espèce « cheval » et l’espèce « âne », le mélange d’âne et de jument donne le mulet stérile mais la mule est parfois féconde. On peut dire que dans ce cas la séparation en deux espèces est encore en cours de déroulement, n’est pas encore parfaite, et qu’elle aboutira lorsque la frontière d’infertilité sera totalement établie.

A force de sélection les éleveurs ont crée de nombreuses races parmi les animaux d’élevage. Dans la faune les races existent parmi les animaux domestiqués et parmi les animaux sauvages.

De nombreuses races animales existent sans qu’il y ait eu d’intervention humaine : par exemple les ours bruns, les ours grizzlys, les ours polaires (appelés aussi « ours blancs ») etc. L’apparition des races animales est le résultat de l’évolution séparée : certaines mutations se propagent à l’intérieur d’un groupe alors que d’autres mutations se propagent à l’intérieur d’un autre groupe géographiquement séparé. Tant que la succession des mutations, tout en accentuant les particularités, permet l’interfécondité, on est en présence de races. Comme chez les humains, on constate que les races animales sont susceptibles de disparaître par le métissage lorsque les conditions naturelles qui ont permis leur apparition (isolement géographique) ne sont plus réunies.

Ceci dit, par habitude, sans tenir compte de la définition « espèce/race », les ouvrages de zoologie continuent de nommer les espèces animales sauvages là ou on devrait en toute rigueur parler de races animales sauvages. C’est une habitude de langage. Par exemple pour les ours on parle d’espèce « ours grizzly », d’espèce « ours polaire » etc. alors qu’en fait tous ces ours sont interféconds. Si cette mauvaise habitude de langage était appliquée de façon analogue aux humains on dirait que les Noirs sont une espèce humaine et que les Blancs sont une autre espèce humaine – mais c’est bien entendu faux : ce sont deux races d’une même espèce. 

À propos, nous avons pu récemment lire une nouvelle en provenance du Canada : à cause du réchauffement généralisé du climat, les ours grizzlys viennent si loin au nord que les cas de métissage ont déjà été observés entre les ours grizzlys et les ours polaires. Désormais la question se pose de savoir s’il sera possible de maintenir la « pureté raciale » dans les populations d’ours grizzly et d’ours polaires.

L’ours polaire n’est qu’une branche particulière d’ours – si cette race d’ours disparaît, cela ne veut pas dire que de façon générale l’ours disparaîtra de la planète. Cependant – comme cela est expliqué par les défenseurs de la nature et de la biodiversité – il est important que chaque race particulière d’ours survive.


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