Bah c’est simple, disons que l’état emprunte directement à la BCE à 1%. Ca lui évite d’emprunter sur les marchés financiers à 3 ou 4% voir pire dans d’autres pays comme l’Italie ( 6% ) ou le portugal ( 10% ) ...
Donc dans le budget de l’état cela ne lui coûte que les intérêts vu que c’est un emprunt.
1% au lieu de 3 %, pour une dette de 1650 milliards d’euros, ça représente une économie potentielle de 1650 * 3% - 1650 * 1% = 49,5 - 16,5 soit 33 milliards d’euros.
33 milliards d’euros en moins dans les déficits ce n’est pas rien ...
Ce que fait la BCE actuellement, c’est racheter les bons du trésor sur les marchés secondaires, donc racheter les bons aux banques, donc des bons que l’état a déjà payé à des taux de 3% voir plus ... En effet, cela ne résoud rien au niveau des déficits de l’état.
Vous comprennez l’importance de cette différence ?
Emprunter directement = ne pas payer d’intérêts aux banques = moins de service de la dette = moins de déficits.
De plus la BCE étant un organisme public, il y a une sacré différence entre verser des intérêts à la BCE et verser des intérêts à des banques privées.
On peut imaginer que l’argent versé à la BCE serve à alimenter le budget européen, c’est donc là encore autant d’argent en moins à verser au budget européen pour l’état.
Tandis que si on verse des intérêts aux banques privées, bah cet argent partira dans les bonus des traders et dans les comptes des actionnaires de ces banques, donc en plus de coûter plus cher à l’état, cela n’a aucun intérêt pour la collectivité.
Votre analyse est fausse. Vivre au dessus de ses moyens ça ne veut strictement rien dire pour un état qui peut fixer lui même ses moyens. Si les gouvernements successifs ont préféré emprunter plutôt que faire payer des impôts, et en plus de cela s’obliger à emprunter sur les marchés financiers alors qu’ils pouvaient emprunter directement à leur banque centrale, cela n’a rien avoir avec vivre au dessus de ses moyens.
Pendant les 30 glorieuses comme vous dites, il n’y avait pas de déficits justement parce que l’état, en cas de déficit, pouvait demander ce qu’on appelle des « avances au trésor » à la banque de France, qui venaient ainsi rétablir l’équilibre budgétaire de l’état. C’est donc justement parce qu’il empruntait directement à sa banque centrale qu’il n’avait jamais aucun déficit.