A Walid,
Autrement dit, parce que vous posez que même la guerre civile cathos protestants a offert plus de pouvoir aux vainqueurs, il me faudrait, pour invalider la thèse de la « guerre pour un profit matériel » prouver que ceux qui ont initié les guerres ont toujours été perdants sur le plan métériel.
Ce qui est aburde.
Ceux qui ont initié les guerres ne les ont pas toujours gagnées mais souvent puisqu’ils s’y étaient préparés en conséquences et quand un camp gagne une guerre, même si ce n’était pas son objectif initial, il se sert sur le vaincu, au moins pour rentrer dans ses fonds.
Ce que je peux prouver c’est que bien des guerres ont été initiées par des gens qui ne cherchaient pas à s’accaparer des biens matériels (Toutes les guerres menées par la République Française naissante contre les états européens royalistes étaient faites nonobstant tout objectif cupide) et que bien des initiateurs de guerre qui avaient un objectif cupide n’ont fait qu’y perdre.
Je l’ai déjà dit ici, les objectifs d’une guerre changent en grande part au jour le jour et en fonction de la manière dont les choses se passent. On n’est jamais autant contré et contratrié que pendant les guerres.
Dans le principe de base, tout lanceur de guerre escompte qu’elle sera rapide et fonde alors son discours, ses calculs et sa stratégie en court terme. Hélas pour lui, sa guerre se prolonge très souvent au-delà de ses prévisions ou espérances. Son coût devient insupportable et il doit forcément modifier sa stratégie aussi bien que son discours.
Et bien souvent, ce qui était prévu sur un bataille finit en situation conflictuelle permanente (Non seulement les deux Corées n’ont toujours pas pacifié mais le Japon et la Russie non plus)
Exemple.
En 1958, la France de N III, renforcée d’Espagnols qui font ça gracieusement, déboule au Vietnam avec des armes et s’en sert. Le discours tourne alors autour de « Nous devons protéger les nouveaux vietnamiens chrétiens contre les vietnamiens qui les massacrent » Et l’arrière-pensée est en fait d’exploiter le vietnam comme colonie d’apport.
En 1985, Jules Ferry ne dit plus rien de la défense des chrétiens vietnamiens (en France on chasse alors le curé) et comme il y a ici une crise économique, il dit haut et clair qu’il faut renforcer l’exploitation de l’Indochine, qu’il faut en tirer profit de toutes les façons possilbes. Ce discours est si clair, sans aucune autre arrière-pensée, que Clemenceau le dénonce.
Sur place, par contre, le discours n’est pas aussi franc. On y prétend éclairer les Viets de la lumière française.
En 1920, le Viet Ho Chi Minh, en tournée mondiale (par ses propres et misérables moyens) passe par New York, Moscou, Paris où il apprend la véritable pensée française et il co fonde le Parti communiste Français à Tours. De retrour au Vietnam, dans la cl:andestinité, il révèle aux siens cette véritable pensée des colonisateurs. Il y avait toujours eu des révoltes mais là, ça devient la révolution massive. Les Français persistent, sont battus à Dien Bien Phu et immédiatement, partent du Vietnam. Quel est alors le discours du gouvernement Français pour justifier cet abandon d’objectif initial ? Rien. Il ne dit rien car les Français en ont marre et ne veulent même pas en entendre parler (Il y avait près de 30% de communistes -internationale en France et ils réclamaient la fin du colonialisme)
Mais les troupes rapatriées d’Indochine sont dirigées en Algérie où la France avait soumis Abd El Kader en 1830. Et deux mois à peine après leur défaite de Dien Bien Phu, les troupes françaises se vengent sur les Algériens en la Toussaint Rouge de novembre 1954.
Quel est alors le discours de De Gaulle ? Il n’est pas en « Il faut faire de l’Algérie une colonie d’exploitation » il verse plutôt dans « Puisque beaucoup d’Algériens veulent de la France, la France ne lâchera jamais l’Algérie »
Et comme toujours, au fil des ans, il a dû changer de discours.
Même du côté des Indochinois et des Algériens le discours a changé au fil des décennies. Au début de la colonisation, on entendait des chefs locaux dire qu’une cohabitation respectueuse était possible voire profitable à tous. Mais vers 1960, ce discours n’était quasiment plus tenu par personne dans aucune colonie ou ex colonie. Les locaux ne voulaient plus qu’une pleine indépendance.
Albert Einstein disait que « C’est la théorie qui décide de ce que nous pouvons observer »
Ce qui veut dire que toute théorie aveugle celui qui y croit ou qu’il faut essentiellement étudier les faits puis, éventuellement et très prudemment, bâtir une théorie en étant toujours disposé à l’invalider au moindre fait nouveau qui ne colle plus.
Il ne faut pas faire comme certains qui seraient prêts à limer les pyramides pour que leur théorie de dimensions idéales soit parfaitement juste.
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