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Accueil du site > Actualités > Economie > Guerre et commerce : indissociable

Guerre et commerce : indissociable

On peut suivre un fil rouge (de sang) tout au long de l’histoire expliquant les guerres comme moyen de contrôle des ressources énergétiques (esclaves, charbon, pétrole) et de l’or (moyen de comptabilisation international des échanges), en bref, le fil rouge qui relie guerre et commerce dans une seule et même “histoire”.

Je vous proposes une autre lecture de l'histoire humaine ou finalement, la guerre se résume une sorte de contrainte économique... peu importe les (belles) raisons qu'on se donne pour la faire.

Attention, dans cette réflexion je l’affranchi volontairement totalement de toute considération “morale” ou humaniste, c’est purement darwinien mécaniste sans aucune considération pour la valeur intrinsèque de la vie (ou de la souffrance). Puisque le sujet est d’essayer de comprendre ce qui sous-tends la guerre …

Attention, ce que je proposes est une grille de lecture (personnelle), pas une preuve … beaucoup de mes arguments sont improuvable par nature (les raisons des guerres sont tenues secrètes pour des raisons stratégiques – d’autre part aussi par ignorance). Mais il y a suffisamment de corrélations entre les dates pour mettre la puce à l’oreille.

EROEI

Ce fil rouge, c’est l’EROEI (Energy Returned on Energy Invested). C’est à dire, l’efficacité de l’effort fourni pour obtenir un maximum de résultat. Si avec 1 baril de pétrole vous pouvez vous en procurer 100 l’EROEI est de 100. On pense que l’EROEI d’un animal est de 4, il permet de récolter 4X plus qu’il ne permet de cultiver. L’EROEI. En plus de l’EROEI il y a une question de “scalabilité“, c’est à dire, de généralisation à grande échelle qui se pose (facteur de démultiplication), mais je met ça de coté pour ne pas trop alourdir (exemple : les animaux sont souvent plus fort que nous, mais on ne peut pas leur faire faire grand chose sinon des tâches très simples). Donc moi je parle d’un EROEI sociétal (global pour une civilisation donnée) qui serait une sorte de multiplication entre l’EROEI technologique X sa scalabilité.

Pourquoi l’EROEI est si important qu’on fait des guerres pour lui ?

Si vous augmentez votre EROEI cela vous permet de dégager des “bénéfices” de plus en plus substantiels qui vous permettent d’améliorer vos conditions de vie. Si vous passez toute votre énergie a chasser/cueillir/manger, alors vous n’avez pas le temps de construire une maison. A l’inverse, si vous avez du temps en plus, vous avez le temps de vous occuper de vos enfants, d’avoir des loisirs, de stocker pour l’hiver, d’inventer des nouvelles choses et manières de gagner encore plus de temps… vous pouvez aussi fabriquer des armes, vous reposer, etc… L’EROEI est essentiel militairement parlant, surtout décuplé a l’échelle d’un pays.

Donc pour faire simple, si vous prenez un humain de base et si vous parvenez à le faire travailler autant tout en lui donnant 2X moins fois de nourriture ou de confort (maison / terrain / liberté), vous augmentez son EROEI de 2 … en fait, vous venez tout juste d’inventer l’esclavage (et probablement que d’autres vont inventer la révolte aussi).

L’économie pourrait presque se résumer à la recherche permanente d’un meilleur EROIE, et la guerre un effort passager pour préserver ou améliorer son EROIE (ne pas devenir un esclave, contrôler des ressources utiles …) ou sa scalabilité (d’où la colonisation de l’Afrique par exemple).

Pré-histoire -> moyen age

Ce qui va améliorer l’EROEI à cette époque, c’est un mix entre l’esclavage et le domesticage.

A la fin de l’age de glace (-9000 AC) démarre le néolithique (age de pierre), qui voit l’apparition de l’agriculture, de l’élevage (esclavage d’animaux et de plantes) qui dure jusqu’à l’age de fer (métallurgie) et l’invention de l’écriture (-3300 AC). Ce serait à cette époque de sédentarisation que débutent les guerres à proprement parler (pour les meilleures terres et pour les réserves), ainsi que les premières monnaies d’échange pour comptabiliser le troc.

Simplifions la période du début de l’histoire en disant que les guerres font suite à des inventions technologiques (qui ont toujours un pendant militaire), qui ont un impact direct sur l’EROIE, qui permettent d’exploiter de nouvelles ressources qu’il faut donc s’approprier et échanger (d’où l’importance de l’OR tout au long de l’histoire en tant qu’outil privilégié de monnayage).

Par exemple l’empire Romain qui est supérieur technologiquement parlant du fait des voies romaines, des aqueducs, et qui croit par la conquête puis périclite une fois qu’il ne peut plus conquérir (ça ne vous rappelle rien ?) vers les années 500 (476), nous laissant pour presque 1000 ans sans progrès notable (le fameux moyen age tout pouilleux). Avec quelques crises de ci de la quand un nouveau gisement d’OR est découvert. A ce moment (quand il n’y a plus de territoire/ressources facile a conquérir à portée de main), l’empire commence diluer ses pièces d’or (aujourd’hui on dirait quantitative easing) avant de disparaître, car son EROEI diminue (après épuisement des ressources). Les barbares reprennent le dessus, c’est l’invasion.

On notera tout de même l’invention du moulin a vent (années 600 env) qui améliorent l’irrigation notamment.

1326 premières armes a feu. Permettent de nouvelles conquêtes (et colonisations)

Le moyen age dure jusqu’à l’invention de l’imprimerie du Gutenberg (en 1454) qui marque l’entrée dans la renaissance puis du siècle des lumières donnant un avantage énorme à l’occident, puisque permettant la large diffusion des idées (et donc de la science, et donc des inventions et donc de l’EROEI). Il y a aussi l’invention de la boussole qui permet la découverte du “nouveau monde”, les futurs USA, et l’ouverture de nouveaux territoires et richesses pour le commerce.

Révolution industrielle du charbon

Avec la machine à vapeur et le charbon, l’EROEI subit une poussée énorme.

1712 premier piston a vapeur dans les mines anglaises : explosion de l’EROEI. 1733 premières machines a tisser industrielle, améliorée en 1786 par les machines a vapeur, a partir de 1763 Watt perfectionne le moteur a vapeur (piston) avec dépôt de brevet en 1784. Dans le même temps, vers 1760 les physiocrates ont finalement l’idée qu’un travailleur “heureux” (libre) produit plus qu’un esclave récalcitrant. Il a un meilleur EROEI en somme. Cela n’est vrai qu’avec l’arrivée des moteurs en fait, cette “percée sociale” n’est qu’une conséquence du fait de l’utilisation accrue des énergies de la nature au lieu du muscle à proprement parler.

1773 Tea Party de Boston (pas de taxation sans représentation), 1776 déclaration d’indépendance des USA, 1775 à 1783 guerre d’indépendance (des USA vis à vis de l’Angleterre, et des taxes anglaises)

Avant l’arrivée du chemin de fer et de la première révolution industrielle, les grands axes du commerce se faisaient par voie d’eau (fleuve/mer). C’est pour l’approvisionnement en eau, mais aussi parce que c’est le moyen d’échange (transport) le plus économique que les villes se développent de manière corrélées aux voies de navigation. Le chemin de fer permet de relier plus vite plus loin (notamment aux USA, il assure l’unité du pays malgré la barrière des rocheuses).

Moteur a vapeur 1803 (compact puissant mobile), progrès de l’EROEI

1807 abolition esclavage en Angleterre. (on n’en a plus besoin pour améliorer l’EROIE, mais aux USA on en a encore besoin pour explorer/exploiter/construire une base solide au pays = chemin de fer … c’est un pays beaucoup plus grand)

1825 première ligne de train en Angleterre.

1837 premiers revolvers.

Le commerce avec la Chine ruine l’Angleterre qui voit son or partir en Orient, elle décide alors de lancer la guerre de l’Opium (1839-1860) pour le récupérer (échange soie contre opium en somme) et détruit littéralement ce beau pays quasiment jusqu’à nos jours en imposant en plus des enclaves territoriales (Hon Kong). Commerce de la drogue qui sera repris en main plus tard par la CIA (En Afganisthan – que les taliban essayeront d’empêcher en vain).

En 1861-1865, la guerre de Sécession se termina à l’avantage des États du Nord, protectionnistes et égalitaristes face à ceux du Sud, libre-échangistes et esclavagistes. Guerre qui marque un tournant important dans l’histoire de l’esclavage qui n’est plus nécessaire du fait du développement de la machine à vapeur et du train, qui ont un bien meilleur EROEI … Outils qui seraient de toute manière trop dangereux dans les mains d’esclaves (imaginez un révolté qui refuse de stopper le train arrivant en gare terminale). Mais c’est sûrement un hasard.

De 1863 a 1869 premier chemin de fer transcontinental (états du nord) suite à la ruée vers l’or et aux difficultés de traverser les grandes rocheuses.

Révolution industrielle du pétrole

Avec le pétrole et le moteur diesel cette fois, l’EROEI fait encore bond qui va nous propulser dans l’ère de la mondialisation. La première mondialisation prends fin en 1914. Actuellement nous avons tout juste retrouvé les même niveaux de mondialisation (je ne trouve plus les sources de l’outil de mesure des échanges mondiaux utilisé pour cette affirmation)

1855 premières applications industrielles du pétrole.

1873 PIB USA > UK (à cause de la taille des territoires et du dynamisme New Yorkais)

1880 export du pétrole russe qui font chuter le prix du baril a 20$ (et augmenter son EROEI d’une manière gigantesque) jusqu’à la guerre du kippour 1973 Israel vs Syrie/Egypte. Le prix du pétrole est un reflet de son EROEI. L’EROEI reflétant aussi le coût de sécurisation militaire de l’approvisionnement.

1898 guerre hispano américaine.

Début l’étalon or (1870-1900) pour la mondialisation naissante. 1890 début de la révolution industrielle Russe.

Pétrole qui émerge vraiment juste après à la guerre de sécession aux USA (1861/1865) (encore un hasard), puis moteur Diesel en 1893 et massif en 1897. Ford T 1908. L’idée génial de Ford étant de faire profiter ses propres ouvrier de leur production en ayant droit à des voitures a bas prix. La motivation améliore l’EROEI et fait le succès de Ford.

1905 début de la révolte russe pour l’exploitation du pétrole, producteur de 1/3 du pétrole mondiale a l’époque, juste avant la crise de 1907 !! (encore un hasard) qui va mener a la création de la FED en 1913 (autre année de basculement des équilibres)

1913 New York plus grande gare ferroviaire du monde.

1913 pic charbonnier de l’Angleterre. Pic de la première mondialisation (dont nous venons à peine de retrouver les niveaux d’antant). 1ère guerre mondiale (encore un hasard). Fin brutale de l’étalon OR en 1914 pour l’Angleterre pour financer les guerres.

1917 révolution Russe (démarrée dans les raffineries de pétrole en 1905) qui met fin au Tsarisme. 1922 début de l’URSS (jusqu’en 1991).

1920 1929 années folles, invention de la consommation de masse à New York. 1929 crise de basculement des UK vers USA (du charbon vers le pétrole).

Retour timide de l’OR en 1922, puis réabandon suite à la crise de 1929.

1943 PIB USA > Europe 30, consacrant la domination américaine mondiale.

(parenthèse : le nucléaire n’est pas aussi scalable que le pétrole, d’ou son rôle en retrait, alors qu’en terme d’EROEI pur il est bien plus important que celui du pétrole – hors coût des accidents).

Et retour de l’OR en 1945 avec les accords de Brettons Woods, imposé par les américains qui disposent de 2/3 de l’or mondial après que l’Europe se soit ruinée.

1945 Invention de la bombe atomique, nouvel équilibre militaire. Création d’Israël. Guerre froide entre les 2 superpuissances, qui provoque la création progressive de l’Europe comme contrepoids.

Début des guerres du pétrole : l’USA sécurisent l’approvisionnement en pétrole pour le monde grâce à la taxe dollar.

Inflation, pétrole, effet de ruissellement, les 30 glorieuses.

Rapatriement de l’or par le général de gaule en 1967.

1973 pic pétrolier américain, fin des accords de Brettons woods dans la foulée (encore un hasard) et convertibilité du dollar en or, début de la dérégulation qui ne tarde pas en 1980.

2ème Pic pétrolier (onshore mondial) en 1979, fin des 30 glorieuses car l’EROEI baisse d’un coup (encore un hasard), début des 30 piteuses, EROEI qui stagne, révolution en Iran (au moment même ou l’Iran atteint son pic pétrolier interne : encore un hasard), inflexion de la croissance occidentale, début de l’ère de la dette pour pallier le manque de croissance (encore un hasard). Nouvel équilibre géopolitique qui s’installe autour du pétrole.

Pourquoi le pétrole conventionnel est si important ? parce qu’il a un EROEI beaucoup plus important que celui du non conventionnel (plus difficile à exploiter et raffiner).

1991 chutte de l’URSS après que les USA aient fait baisser le prix du pétrole grace a l’Arabie saoudite (pétrole très peu cher, celui de la Russie étant plus difficile a extraite et donc plus cher). Encore une fois l’EROEI est a l’œuvre (encore un hasard).

Guerre en Irak quand Saddam annonce vouloir vendre du pétrole en Euros. (encore un hasard)

Kaddhafi tué alors qu’il tentait de mettre en place le Dinar Or. (encore un hasard)

Pic pétrolier conventionnel de 2005 et crise des subprimes dans la foulée (encore un hasard) puis crise de la dette fabriquée pendant les 30 piteuses, début des 30 calamiteuses, chute global de l’EROIE. Hausse des prix des matières premières, revoltes arabres (encore un hasard) sur fond de hausse du prix du pétrole qui reste au dessus des 100$ le baril en 2011.

2011 Chavez lui aussi rappatrie son or comme l’a fait DeGaule. Ne vous y trompez pas, même un petit pays peut faire basculer les tendances, d’autant plus avec le système de réserves fractionnaires. Retour du protectionnisme.

Et après ?

Donc on l’a vu, guerre, commerce (OR) et EROEI sont liés tout au long de l’histoire, au point que toutes les guerres et violences semblent être commerciales en définitive, peu importe les habillages qu’on fait après coup. (religieux, idéologiques). Comme on dit l’EROEI c’est le nerf de la guerre, économique, géopolitique ou militaire. Bien sûr, vu sous cet angle, l’Europe des marchands qu’on nous construit sous prétexte de maintenir la paix n’est qu’une fable.

Mais au delà de l’Europe, nous avons un problème bien plus grand à résoudre.

Le problème, c’est que nous n’avons rien aujourd’hui qui concurrence l’EROEI du pétrole. Le renouvelable n’est pas comparable. Les nouvelles technologies sont loin d’être scalablesLa crise économique ne fait que commencer. La croissance ne reviendra pas. Le flop des voitures électriques le montre bien d’ailleurs.

Et comme on l’a vu, Rome n’a pas trop aimé sa chute de scalabilité. 1000 ans de stagnation (au mieux) ont suivi, avec les joies du féodalisme (ne vous faites pas d’illusion, la démocratie, c’est un truc de riches). Cette vision des choses (la chute de l’EROEI) explique bien des tensions, notamment pourquoi les USA inventent des armes de destruction massive en Irak ou promulguent quasiment la loi martiale.

La chute de l’EROEI explique même qu’on ailles prendre des risques fou, dans le golfe du Mexique (Deep Water) ou à Fukushima pour préserver encore un peu plus longtemps notre mode de vie, au risque de le détruire d’un coup. L’EROEI est le fil rouge dont est cousu la tunique de la géopolitique.

Mais si depuis 1 siècle les guerres/révolutions étaient plutôt faites pour contrôler les nouvelles ressources pétrolières (quitte à en gaspiller beaucoup d’un coup, sachant le vainqueur pourrait largement se refaire), maintenant c’est différent, faire la guerre revient à griller ses dernières cartouches. Les militaires sont au courant et je pense qu’ils n’ont pas envie de se lancer des victoires à la Pyrrhus (espérons).

Cependant, notre organisation sociale ne va pas nous permettre (étant donné comment la richesse est mal répartie) de nourrir tout le monde. D’ou les révoltes à venir dont nous voyons déjà les prémices.

Article original.


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52 réactions à cet article    


  • aetius320 2 janvier 2012 10:44

    Article original, d’un auteur qui s’essaye à la conceptualisation.

    Néanmoins, je vous conseille de revoir une partie de la formulation de vos phrases.

    • yoananda 2 janvier 2012 11:51

      oui, je me suis relu mais j’aurais du re relire une fois a tête reposée ... la formulation est naze a certains endroits ...


    • yoananda 2 janvier 2012 14:36

      J’ai amélioré la rédaction sur mon blog, en rajoutant quelques détails et en explicitant mieux quelques raisonnements ...
      J’ai été trop pressé de publier.


    • aetius320 2 janvier 2012 16:16

      j’irai voir


    • niblabla 2 janvier 2012 10:48


      C’est une belle et longue démonstration d’un mécanisme qui parait évident pour tout le monde : L’homme fait la guerre par intérêt


      • LE CHAT LE CHAT 2 janvier 2012 11:01

        Article passionnant , l’histoire est un perpétuel recommencement .............


        • yoananda 2 janvier 2012 16:22

          En fait, j’ai réalisé avoir mal expliqué le but de mon article qui était de montrer les « forces cachées de l’histoire », et de montrer comment ces forces nous « guident » a notre insu ...
          ce qui fait de nous des jouets de l’histoire en quelque sorte, d’une espèce de drame Grec (encore eux lol)

          Visiblement certains (dont vous je crois) l’ont compris d’instinct, mais pas tous.


        • morice morice 2 janvier 2012 11:01


          C’est une belle et longue démonstration d’un mécanisme qui parait évident pour tout le monde : L’homme fait la guerre par intérêt 


          démonstration ici :
          et les 19 épisodes précédents !

          • yoananda 2 janvier 2012 12:09

            Tout a fait, et pourtant ce n’est pas l’histoire qu’on lit dans les livres celle que je vous raconte ... elle est beaucoup « enjolivée » ... et l’influence du pétrole sur les crises géopolitiques / économiques est quasi totalement ignorée.
            Mais oui, si l’effet que ca vous fait c’est « c’était évident non ? » alors on ressent la même chose ! lol


          • gordon71 gordon71 2 janvier 2012 12:17

            qu’est ce qu’un évidence sans démonstration : une croyance, ou un préjugé


            merci pour ces arguments

            j’ajoute pour faire le malin, et pour créer la polémique, que bizzarement, les guerres ont fait beaucoup pour les échanges culturels.

            romanisation de la gaule
            invasions germaniques et nordiques de la Gaule
            conquêtes arabes de la méditerranée

            peut on parler, sans provocation des aspects positifs des guerres ?


            • yoananda 2 janvier 2012 12:25

              Toujours en mettant de coté l’aspect souffrance ...
              la réponse est évidement OUI, la guerre stimule et provoque une émulsion qui permet de nettes améliorations ensuite de notre condition (enfin, c’est discutable, mais sur le plan technologique c’est indéniable).

              Ce que je défends dans l’article c’est que la guerre est « rationnelle » et qu’elle abouti le plus souvent a une meilleure efficacité énergétique et donc au final a plus de confort/progrès ... qu’il soit partagé est une autre question.

              Ceci dit, est-ce qu’on ne pourrait pas faire sans guerre ? je pense que oui ... dans l’absolu.


            • easy easy 2 janvier 2012 14:21

              Votre théorie est très fausse.

              Il y a eu très souvent des guerres provoquées par un agresseur motivé par des trésors matériels (matières premières, nourritures, bras ouvriers, guerriers, jolies femmes) mais il y en a eu plus encore qui ont été provoquées par une surenchère de postures, de valeurs morales, de jeux d’alliances, d’orgueil, de revanche, de religion, de stratégie militaire, de principe, communautaristes, d’indépendance...


              Et c’est encore plus faux si l’on inclut les guerres civiles, très, très nombreuses et meurtrières.


              • yoananda 2 janvier 2012 14:35

                Ma théorie, au cas ou ce ne serait pas clair est que les « postures » ne sont que des excuses pour un facteur sous jacent beaucoup plus important.
                Un habillage subtil et habille destiné a nous cacher les vraies raisons beaucoup moins séduisantes : notre appétit insatiable.

                Des chercheurs ont d’ailleurs montré que notre « rationalité » n’a généralement pas pour but de trouver la vérité, mais de dominer par l’argumentation notre prochain.


              • easy easy 2 janvier 2012 15:58


                Quel a été le « facteur sous jacent beaucoup plus important  » qui a poussé
                N III a déclarer la guerre à la Prusse ? Il avait appétit de quoi d’inavouable et d’insatiable notre empereur ?

                Même question pour Georges Washington au sujet de la guerre d’Indépendance

                Pour Abraham Lincoln au sujet de la guerre de Sécession

                Pour le Panama quand il a déclaré la guerre au Japon

                Pour Eisenhower concernant Cuba et le Vietnam

                Pour Woodrow Wilson concernant la présence des américains en France pendant la première guerre mondiale

                Pour Roosevelt concernant la présence des américains en France pendant la seconde guerre mondiale



                Truman, quand il a largué deux bombes atomiques, il avait quoi comme arrières pensées inavouables et cupides ?

                Quand l’Espagne s’est jointe à la France en 1858 pour s’emparer du Vietnam, c’était quoi son arrière pensée inavouable et cupide ?

                Quand l’Australie est entrée en guerre contre l’Allemagne nazie, c’était quoi son arrière pensée inavouable et cupide ?


              • yoananda 2 janvier 2012 16:09

                Ma théorie stipule qu’on est les jouets de l’histoire a notre insu ...
                C’est irréfutable par nature. J’en suis conscient.
                Elle n’empêche pas, ni ne remplace les raisons « officielles » des guerres, ni le libre arbitre.
                C’est juste une « grille de lecture » ...
                Je ne connais pas assez ces guerres et ces leaders pour répondre à vos questions.

                Mais je vais prendre l’exemple de la fin de la convertibilité or/dollar. Je suis a peu près sur que a l’époque, ce choix n’a pas été fait a cause du pic pétrolier américain, puisque a l’époque, ils ne le savaient pas ... il faut au moins 10 ans de recul pour être sûr. Et même si Hubbert l’avait annoncé, personne ne le croyait.

                Donc la raison de ce choix n’a rien a voir le pic pétrolier... et pourtant, il n’en reste pas moins que « par hasard » cela s’est produit en même temps. Et que ce hasard s’est reproduit tout au long de l’histoire.


              • easy easy 2 janvier 2012 16:20

                Depuis le pétrolisme de nos sociétés, il apparaît assez nettement des arrières pensées matérialistes comme il y en a eu autour de l’or, des perles, des rubis et de l’étain.

                Mais partir de ces cas de figure pour broder une théorie cupidiste des guerres c’est puéril.

                Apprenez au moins la moitié des guerres, civiles comprises, avant d’échafauder une théorie sur leur raison inavouées.


              • easy easy 2 janvier 2012 16:22

                Depuis le pétrolisme de nos sociétés, il apparaît assez nettement des arrières pensées matérialistes comme il y en a eu autour de l’or, des perles, des rubis et de l’étain.

                Mais partir de ces cas de figure pour broder une théorie cupidiste des guerres c’est puéril.

                Apprenez au moins la moitié des guerres, civiles comprises, avant d’échafauder une théorie sur leur raison inavouées.


              • yoananda 2 janvier 2012 16:25

                Pouvez vous me donner quelques indices sur les raisons des guerres que vous mentionnez ?
                Je me vois mal passer des journées entière à tout lire, juste pour démontrer ma propre théorie ... éventuellement ... (ce n’est même pas sur)


              • easy easy 2 janvier 2012 17:26

                Mais alors, si vous n’avez pas étudié les guerres, sur la base de quelles études avez-vous bâti votre théorie ?

                Vous n’êtes hélas pas le premier ni le dernier à jouer les prométhéens ou les découvreurs en partant d’abord de théorie soit archi spéculatives (comme notre ami Dugué sait si bien faire) soit archi rebattues par un mainstream qui ne sait pas grand chose.

                Et le phénomène n’est pas nouveau.

                Ainsi, en 1870, lorsque le premier ministre prussien Von Bismarck avait trafiqué une lettre que lui avait envoyé son roi Guillaume 1er depuis Elms, à seule fin de vexer à la fois les Français et les Allemands, donc de pousser les deux camps à la guerre mais en escomptant bien que les Français seraient les premiers à la déclarer, il a réussi son coup (Son arrière pensée, à peine secrète, au-dela de cette provocation, était de pousser les états allemands à s’unir, pas pour voler l’or des autres, simplement pour être plus puissants)
                Et les Français qui ont été vexés en raison des modifications toxiques de cette dépêche, ont déclaré la guerre sans plus trop penser à ce qui les avait inquiété quelques jours avant. A savoir qu’un prince allemand, Léopold Hohenzollern Sigmaringen avait postulé pour régner sur l’Espagne à la suite d’Isabelle II qui abdiquait pour flirter.
                Si cela s’était fait, la France se serait sentie comme encerclée par une famille allemande. C’est en raison de son inquiétude qu’elle avait demandé à Guillaume 1er de bien vouloir inciter Léopold à renoncer à cette couronne provocatrice, ce que Guillaume avait compris et accepté. Mais Bismarck voulait la guerre et il avait modifié la réponse de son roi afin de la rendre vexante.
                 
                Et bien dans cet épisode, en tous cas avant cette dépêche caviardée par Bismarck et surcaviardée encore par bien des journalistes d’ici, les Français reprenaient tous en choeur que la présence d’un roi allemand en Espagne aurait été une opération en Charles Quint bis.
                Les gens disaient tous « On ne veut pas d’un autre Charles Quint » alors qu’ils étaient pour la plupart ignorants de son épisode. Ils en avaient entendu parler mais ne connaissaient rien des détails de son histoire.





                Concernant la récente guerre d’Irak, la présidence des EU s’y est peut-être engagée avec des arrières pensées de stratégie pétrolistes et aura alors raté son affaire. Faites les calculs sérieusement et vous verrez que cette guerre n’aura pas rapporté à l’Amérique. Comme toujours, ça n’aura été juteux que pour des opérateurs de guerre, ce qui n’est pas la même chose.
                 
                Et quand l’Amérique est allée se compromettre au Vietnam (ce qui lui a coûté la peau du cul et qui n’a profité qu’à ses forgerons) c’était par pure idéologie libéraliste « Nous ne permettrons jamais aux rouges de se répandre sur la Planète »



              • Walid Haïdar 2 janvier 2012 17:34

                Bonjour,


                l’analyse marxiste de l’impérialisme en tant que stade ultime du capitalisme a quelques arguments pour étayer sa thèse, de laquelle découle que les formes de conquête du capitalisme à ce stade ne se contentent plus d’un accaparement ciblé de ressources précises, mais a besoin d’une réelle stratégie de puissance globale.

                L’impérialisme n’est pas l’apanage des empires revendiqués ou évidents comme celui des états-unis aujourd’hui, ou de l’URSS hier, ces deux derniers dont les guerres répondaient précisément de la stratégie de puissance précitée. C’est un principe de conquête inhérent à toute entité capitaliste qui a épuisé son potentiel de conquête à l’intérieur d’un cadre restreint considéré (en général la nation), ou qui a conscience de ses limites à moyen terme.

                Aujourd’hui que le capitalisme a à peu près ruiné les frontières, le concept de l’impérialisme doit être revu en tant que force de destruction des structures qui encadrent, régulent, contraignent ou contrecarrent les tendances des capitalistes, puisque en gros, il y a de moins en moins de marchés étrangers à conquérir, la conquête est de plus en plus d’ordre structurelle, et globalisée.

                Donc pour revenir à votre objection, la guerre se fait toujours par désir d’au moins une entité au départ, puis d’au moins deux une fois que l’ennemi déclaré réagit. Mais ce désir est-il toujours matériellement fondé ? Prenons un de vos exemples :
                - les guerres civiles : lorsque le roi de France et les autorités chrétienne qui sévissent en France et à Rome, font la guerre au protestantisme, c’est clairement là une affaire de religion. Mais quelle signification, en terme de puissance, aurait pour ces gens une émancipation d’une large partie de la classe bourgeoise en France, au profit du protestantisme ? Quelles seraient les perspectives matérialistes de la royauté chrétienne de l’époque dans un contexte où les bourgeois, et par suite pourquoi pas les paysans, aurait une religion différente de la leur, qui tient la source rigide de leur pouvoir ? Au fond, si le pouvoir ne dépendait pas de la religion, le Roi se moquerait bien du protestantisme, et si l’économie ne dépendait pas du pouvoir et vice versa, le Roi se moquerait bien de sa cassette, mais ces trois aspects sont ceux d’une même réalité dans laquelle ils sont intriqués.

                Au fond, l’authenticité du prétexte (religion, idéologie...), est il est vrai plus ou moins élevée selon les cas, et il serait bien laborieux de faire une inventaire détaillé pour cerner les proportions. Ce qu’on peut dire en tous cas, c’est que moins la religion et l’idéologie ont d’autorité, plus l’économie, mécaniquement, est dominante, et d’autre part que plus une entité est forte matériellement (financièrement, technologiquement, en termes de ressources de base...), plus elle a les moyens de faire valoir son idéologie ou sa religion, ou tout autre aspect non matériel de cette entité.

                Je dirais donc pour conclure et trancher votre objection, qu’on ne fait pas la guerre bien longtemps en dehors des clous de l’intérêt matériel, et que par conséquent, la guerre est essentiellement d’ordre matériel, et accessoirement d’ordre différent, et c’est pourquoi si je ne partage pas toute l’analyse de l’article, je conviens de l’idée générale défendue.

              • Walid Haïdar 2 janvier 2012 17:46

                Je n’avais pas lu votre dernier message avant de répondre :


                Sur l’Irak, vous pointez un élément décisif. Vous dites : « cela aura profité à ses opérateurs de guerre, mais pas aux états-unis ». Or qui dirige la puissance américaine sinon ses opérateurs de guerre, leurs financiers et industriels ?

                Au fond, on aboutit toujours à ce que l’intérêt gouverne toute entreprise, et que, si l’intérêt revêt une multitude de formes autres que matérielles (on a attisé l’intérêt des américains avec des histoires d’armes de destruction massive et de 11/09, par exemple), aucun intérêt ne suffit sans qu’il n’y ait un fondement matériel pour les agents décisifs (qui n’étaient pas, en l’occurrence les américains, mais les planificateurs de cette guerre, d’ailleurs prévue de longue date), ou alors il ne suffit pas bien longtemps privé de son pendant matériel.

                Si le peuple américain gouvernait les USA, il n’y aurait aucun GI en Irak, mais c’est essentiellement le complexe militaro-industrialo-financier qui le gouverne du moins à l’époque ou Cheney était à la vice-présidence, et l’opération était très vraisemblablement juteuse pour ces gens là, non seulement en termes matériels directs (pétrole, vente d’armes), mais aussi en terme de stratégie de puissance (influence de zone).

              • Voxien2011 2 janvier 2012 18:07

                Bonne année à tous

                easy,

                Il est très facile de réciter l’histoire telle que racontée dans les livres et écrites par nos élites formatées et orientées par la supers élites qui définissent les méthodes, les principes et aide à l’octroi des moyens.

                Il faudrait peut être creuser plus tous les aspects, y compris ceux ignorés (volontairement ?) par ceux qui formatent nos élites universitaires et académiques.

                Un hasard de plus en tout cas, cette épisode que tu racontes tombe au moment d’une grave crise économique située entre 1873 et 1896 et appelée la grande dépression !!

                Peut être que si nos historiens arrêtaient de suivre les grandes lignes directrices qui orientent les recherches académiques et universitaires, ils parviendraient sans doutes aucun à nous éviter les prochaines guerres meutrières.


              • yoananda 2 janvier 2012 18:28

                easy,
                mais tout ce que vous dites ne fait que confirmer ma « théorie » ...
                il faut juste regarder derrière le rideau et voir pourquoi il s’agite !
                Je n’ai pas étudié toutes les guerres en détail, ce n’est pas le propos de ma démonstration, qui est un travail multi-disciplinaire.

                Mais on peut, pour ceux qui ont le temps et la volonté approfondir, comme le fait voxien2011 en mettant en relation l’épisode Bismarckien et la grande dépression... période que je connais moins bien m’étant plutôt penché sur la période « pétrolière » du 20ème siècle.

                quand a la guerre raté de Bush en Irak ... et bien au contraire, elle fini de confirmer la chute inexorable de l’EROEI a cause de la loi des rendements décroissants, sur le modèle romain. Vous n’aviez peut-être pas vu le rapprochement ?


              • yoananda 2 janvier 2012 18:33

                Voxien2011
                très bonne remarque. Je connais mal cet épisode http://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_D%C3%A9pression_%281873-1896%29
                mais je note qu’il démarre lui aussi par une crise bancaire en 1873.
                Les chiffres du PIB, production (charbon) et de la dette étant plus difficile a obtenir pour cette période, plus compliqué c’est d’aller y jetter un oeil pour voir des corrélations.

                Il se peut qu’en vertu de la loi des rendements décroissants, la croissance de l’EROEI qui avait connu une accélération avec la machine a vapeur et le train aie connue une inflexion (un ralentissement) et ai été d’un coup décalée par rapport a la croissance démographique.
                C’est difficile à dire sans données empiriques.

                Mon exposé ne l’a pas fait apparaître, mais les corrélations que j’ai mis en relief proviennent d’étude des statistiques officielles de la production pétrolière, du PIB, de la dette (+ démographie, etc...), avant d’être corrélée par les événements géopolitiques.


              • easy easy 2 janvier 2012 19:17

                A Walid,

                Autrement dit, parce que vous posez que même la guerre civile cathos protestants a offert plus de pouvoir aux vainqueurs, il me faudrait, pour invalider la thèse de la « guerre pour un profit matériel » prouver que ceux qui ont initié les guerres ont toujours été perdants sur le plan métériel.

                Ce qui est aburde.

                Ceux qui ont initié les guerres ne les ont pas toujours gagnées mais souvent puisqu’ils s’y étaient préparés en conséquences et quand un camp gagne une guerre, même si ce n’était pas son objectif initial, il se sert sur le vaincu, au moins pour rentrer dans ses fonds.

                Ce que je peux prouver c’est que bien des guerres ont été initiées par des gens qui ne cherchaient pas à s’accaparer des biens matériels (Toutes les guerres menées par la République Française naissante contre les états européens royalistes étaient faites nonobstant tout objectif cupide) et que bien des initiateurs de guerre qui avaient un objectif cupide n’ont fait qu’y perdre.

                Je l’ai déjà dit ici, les objectifs d’une guerre changent en grande part au jour le jour et en fonction de la manière dont les choses se passent. On n’est jamais autant contré et contratrié que pendant les guerres.


                Dans le principe de base, tout lanceur de guerre escompte qu’elle sera rapide et fonde alors son discours, ses calculs et sa stratégie en court terme. Hélas pour lui, sa guerre se prolonge très souvent au-delà de ses prévisions ou espérances. Son coût devient insupportable et il doit forcément modifier sa stratégie aussi bien que son discours.
                Et bien souvent, ce qui était prévu sur un bataille finit en situation conflictuelle permanente (Non seulement les deux Corées n’ont toujours pas pacifié mais le Japon et la Russie non plus)


                Exemple.
                En 1958, la France de N III, renforcée d’Espagnols qui font ça gracieusement, déboule au Vietnam avec des armes et s’en sert. Le discours tourne alors autour de « Nous devons protéger les nouveaux vietnamiens chrétiens contre les vietnamiens qui les massacrent » Et l’arrière-pensée est en fait d’exploiter le vietnam comme colonie d’apport.


                En 1985, Jules Ferry ne dit plus rien de la défense des chrétiens vietnamiens (en France on chasse alors le curé) et comme il y a ici une crise économique, il dit haut et clair qu’il faut renforcer l’exploitation de l’Indochine, qu’il faut en tirer profit de toutes les façons possilbes. Ce discours est si clair, sans aucune autre arrière-pensée, que Clemenceau le dénonce.
                Sur place, par contre, le discours n’est pas aussi franc. On y prétend éclairer les Viets de la lumière française.
                En 1920, le Viet Ho Chi Minh, en tournée mondiale (par ses propres et misérables moyens) passe par New York, Moscou, Paris où il apprend la véritable pensée française et il co fonde le Parti communiste Français à Tours. De retrour au Vietnam, dans la cl:andestinité, il révèle aux siens cette véritable pensée des colonisateurs. Il y avait toujours eu des révoltes mais là, ça devient la révolution massive. Les Français persistent, sont battus à Dien Bien Phu et immédiatement, partent du Vietnam. Quel est alors le discours du gouvernement Français pour justifier cet abandon d’objectif initial ? Rien. Il ne dit rien car les Français en ont marre et ne veulent même pas en entendre parler (Il y avait près de 30% de communistes -internationale en France et ils réclamaient la fin du colonialisme) 

                Mais les troupes rapatriées d’Indochine sont dirigées en Algérie où la France avait soumis Abd El Kader en 1830. Et deux mois à peine après leur défaite de Dien Bien Phu, les troupes françaises se vengent sur les Algériens en la Toussaint Rouge de novembre 1954.
                Quel est alors le discours de De Gaulle ? Il n’est pas en « Il faut faire de l’Algérie une colonie d’exploitation » il verse plutôt dans « Puisque beaucoup d’Algériens veulent de la France, la France ne lâchera jamais l’Algérie »
                Et comme toujours, au fil des ans, il a dû changer de discours.


                Même du côté des Indochinois et des Algériens le discours a changé au fil des décennies. Au début de la colonisation, on entendait des chefs locaux dire qu’une cohabitation respectueuse était possible voire profitable à tous. Mais vers 1960, ce discours n’était quasiment plus tenu par personne dans aucune colonie ou ex colonie. Les locaux ne voulaient plus qu’une pleine indépendance.



                Albert Einstein disait que « C’est la théorie qui décide de ce que nous pouvons observer »

                Ce qui veut dire que toute théorie aveugle celui qui y croit ou qu’il faut essentiellement étudier les faits puis, éventuellement et très prudemment, bâtir une théorie en étant toujours disposé à l’invalider au moindre fait nouveau qui ne colle plus.

                Il ne faut pas faire comme certains qui seraient prêts à limer les pyramides pour que leur théorie de dimensions idéales soit parfaitement juste.
                 





              • easy easy 2 janvier 2012 19:20

                Correction

                «  »« En 1985, Jules Ferry ne dit plus rien de la défense des chrétiens vietnamiens  »« 

                à corriger par

                 »«  » En 1885, Jules Ferry ne dit plus rien (ou plus exactement ne dit rien) de la défense des chrétiens vietnamiens «  »"


              • easy easy 2 janvier 2012 20:07

                A ceux qui m’ont disputé ici.

                Depuis le début de mon intervention, j’ai dit qu’il existait bien des guerres lancées avec des objectifs cupides (ou matériellement vitaux j’aurais pu ajouter).
                On peut donc parfaitement en trouver des exemples et je serais le premier à en citer.
                Les guerres que les Américains ont menées contre les Améridiens étaient toutes cupides. Les razzias d’Attila aussi.

                Il a d’ailleurs existé une stratégie assez courament pratiquée en secteur Perse et Europe centrale qui consistait, pour un Chef ambitieux, non à prendre puis conserver le contrôle de régions et cités mais à les effrayer pour obtenir d’elles des versements de trésors. Si une cité refusait, elle était attaquée, ses habitants étaient très cruellement torturés et les aissaillants en repartaient aussitôt. Cette stratégie sans gestion sur place permettait à l’ambitieux de ne pas éparpiller ses forces sur un territoire immense. On était donc bien dans des guerres ou attaques ou batailles cupides de la part de leur initiateur.

                Mais poser une théorie selon laquelle toutes les guerres ont eu un objectif cupide est puéril car c’est très loin d’être le cas.



                Sur ce sujet, autant vous prévenir d’un point qui me semble important.

                Par deux fois, les EU sont intervenus en France et nous n’avons eu qu’à nous en féliciter. Si l’un de vous peut prouver qu’ils l’ont fait avec une intention cupide qu’il le fasse. Mais si pour ce faire, il chipote et manipule, s’il tire sur des élastiques du possible, si de là, il va à prétendre que les Américains ne se bougent le cul que par cupidité, je vois un résultat important, bien plus important que leur théorie, c’est que les Ricains ne se bougeront plus jamais le cul pour nous.


                Concernant la Première guerre mondiale, ils sont intervenus à partir d’une excitation lancée par les Anglais. Le ministre des affaires étrangères allemand, Zimmerman, avait envoyé un télégramme au gouvernement mexicain pour l’inciter à se ranger côté allemand et à emmerder les américains au sujet des terres US autrefois mexicaines. Comme techniquement ce télégramme ne pouvait passer que par le câble sous-marin transitant par Londres et Washington, les Anglais l’ont non seulement intercepté mais aussi décodé. Et ils voulaient évidemment le communiquer aux américains afin de les rendre furieux contre les Boches. Mais n’osant avouer à personne qu’ils espionnaient les lignes vers l’Amérique et qu’ils avaient décodé les messages allemands, les Anglais ont prodécé de ruse. En tout état de cause, les EU sont entrés en guerre, ils ont aligné près de 4 millions d’hommes pour nous sortir du pétrin de nos tranchées.
                Leur dire aujourd’hui qu’ils ont fait ça par cupidité serait tous simplement dénier la vérité et les insulter.

                Ce serait en tous cas insulter les parents des américains et canadiens tués ici (Car encore une fois, si des grands forgerons et banquiers ont tiré profit de cette guerre, les boulangers et cantonniers américains n’y ont rien gagné.

                Concernant la seconde guerre mondiale, tirant des leçons de la première expérience, les Américains ont été plus calculateurs. Ils avaient bien entendu à sortir de leur dépression par une grande opération centralisée et la guerre a crée cette opportunité, ils ont aussi envisagé de créer en Europe des états sous leur tutelle pour quelques années, ils avaient même imprimé une nouvelle monnaie à nous distribuer et De Gaulle a dû faire fort pour sauver notre indépendance. Mais même ainsi, dire tout de go que les EU ne sont intervenus une seconde fois que par intérêt égoïste serait insulter les braves américains qui après avoir livré aux fonderies US leurs couverts et argenteries, n’ont gagné sur notre sol qu’une croix blanche.

                Encore une fois, même dans les croisades, on peut trouver des planqués qui ont profité. Mais il est puéril et très dénigrant de prétendre que toutes les guerres ont été lancée par des chefs cupides.

                (Richard coeur de Lion n’a rien gagné de concret à partir en croisade, il le savait d’avance et il n’était pas le seul. Jeanne d’Arc idem) 



              • Prometheus Jeremy971 2 janvier 2012 20:23

                Il y a toujours eu un rapport entre le nombre de soldats levés et la capacité économique. En fonction des récoltes on sait combien d’hommes on va pouvoir lever.

                Et c’est encore plus vrai aujourd’hui où l’état est un intermédiaire entre le complexe milatro-industriel et l’argent public. Même si on ne fait plus la guerre en fonction des têtes de bétail que l’on possède ou des bottes de blé. On retrouve la plus grosse armée où ? Dans le pays le plus économiquement fort.

                Et le Top 10 des budgets de la défense représentent la plupart des pays du G20.

                Guerre et argent, c’est presque un jeu de casino quand on relit les fils de l’histoire. On y joue pour y gagner ou pour y perdre.


              • easy easy 2 janvier 2012 20:43

                «  »« Il y a toujours eu un rapport entre le nombre de soldats levés et la capacité économique. En fonction des récoltes on sait combien d’hommes on va pouvoir lever. »«  »"

                Je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’on balance ça entre copains à moitié ivres. Mais ici on est face à une théorie (qui est très mainstream depuis la guerre du Vietnam et qui vise assez spécialement les Ricains). Il faut donc faire preuve de plus de rigueur.

                Non il n’y a pas toujours eu un rapport entre le nombre de soldats levés et la capacité économique bien que ça semble tomber sous le sens.

                A Dien Bien Phu, l’énorme France avait posé 14 000 hommes et le Vietminh qui n’avait aucun bâtiment en dur, aucun endroit fixe, aucun avion, aucun contrôle sur les richesses du pays, qui ne disposait pas d’un seul robinet d’eau courante, avait posé 80 000 hommes.


              • Prometheus Jeremy971 2 janvier 2012 20:58

                Viet minh qui était communiste et financé par l’URSS... On va d’ailleurs retrouver des chars russe T34/85 et des MIG 17. Mais bon c’est sûrement par leurs idéaux, et leur volonté inébrenlable qu’ils ont réussi à les faire apparaitre comme par magie...

                Un peu comme les chevaliers qui se battaient pour la veuve et l’orphelin mais qui dès lors qu’ils ont mis les pieds en terre sainte se sont battus entre eux pour la moindre parcelle de terres, et le plus petit paysans. Sûrement pour les protéger des affreux musulmans...

                Et je passe sur le sac de Constantinople par les banquiers vénitiens.

                On ne donne pas sa vie sans raison, il n’y a que les fanatiques qui sont prêts à ce genre de sacrifices.Comme le dit l’auteur les soldats prennent un risque sur leur vie pour en tirer des bénéfices plus importants.

                Et même aujourd’hui les soldats français se nourrissent de grands discours sur la liberté en Afghanistan mais les OPEX leur permettent de quintupler leurs soldes....

                A partir du moment où commence la guerre se termine les idéaux.


              • easy easy 2 janvier 2012 21:09

                «  »«  »«  On va d’ailleurs retrouver des chars russe T34/85 et des MIG 17  »«  »

                A Dien Bien Phu ?

                Wharfff !
                Vous racontez n’importe quoi et tirez sur tous les élastiques possibles pour établir votre fausse théorie.


              • franck2012* 3 janvier 2012 00:17

                « Ma théorie, au cas ou ce ne serait pas clair est que les »postures" ne sont que des excuses pour un facteur sous jacent beaucoup plus important. "

                Mine de rien, vous avez redécouvert le matérialisme historique, l’auteur  !!  smiley


              • franck2012* 3 janvier 2012 00:20

                Confer  : Le rôle de la violence
                dans l’histoire (1887-1888) 


              • yoananda 3 janvier 2012 02:48

                « Mine de rien, vous avez redécouvert le matérialisme historique, l’auteur !! »

                comme je l’ai dit par ailleurs, ce n’est qu’un angle d’approche VOLONTAIREMENT matérialiste ... donc, a moins d’être berné par ma propre tautologie, je ne crois pas que l’on puisse conclure de la sorte.

                J’ai choisi une approche basé sur l’efficacité énergétique, mais il ne faudrait pas croire que c’est la seule valable. Bien au contraire. Mais j’essaye de montrer qu’au dela des apparences grandiloquente des choix politiques, il n’y a en fait qu’une sorte de fatalisme qui découle de force plus grandes.

                Ces forces en question peuvent être matérielle, comme j’ai essayé de le montrer... mais elles peuvent être autre. L’important me semblant être qu’elles sont « supérieures » ... je dirais, sans savoir si la comparaison est adaptée --- un peu a la manière d’un Dieu grec qui vient jouer avec le destin des hommes.
                Les forces matérielles (dans le cas présent, celles qui ne sont pas immédiatement visibles, sinon cela n’a pas d’intérêt) sont les plus faciles à mettre en exergue... faut-il croire qu’elles sont les seules pour autant ?
                A vous de juger, mais ce n’était pas l’objet de ma « démonstration ».


              • gordon71 gordon71 3 janvier 2012 03:13

                la guerre de 39 45, (le plan marshall n’était pas un cadeau mais un prê, me semble avoir été un excellent investissement pour les EU, il n’y à aucune insulte la dedans juste de la REALPOILITIk

              • Kobayachi Kobayachi 2 janvier 2012 15:11

                Bon article, le style m’a laissé un peu sur ma faim, dommage.

                Ce que vous appelez une théorie n’en est pas une, pour nombre de gens dont moi-même,  c’est simplement une évidence.

                Voici un lien vers un documentaire « the ascent of money » sur l’histoire de l’argent en 6 épisodes de Nials Fergusson, un historien économiste qui va un peu dans le même sens, puisqu’il explique tout simplement que la majorité des guerres ont été decidé pour des raisons purement économiques.

                http://www.youtube.com/watch?v=kXMygmS_Ank


                • yoananda 2 janvier 2012 15:20

                  Oui, je m’en suis rendu compte un peu trop tard. J’ai amélioré la rédaction sur mon blog, mais ici, je n’ai pas la main ...
                  Merci pour le lien.


                • Bodhi 2 janvier 2012 17:20

                  Mettez en rapport l’Energie avec cause matérielle ( ou aujourd’hui avec Capital) et vous voilà dans le concept matérialiste de l’histoire.


                  • yoananda 2 janvier 2012 18:02

                    Tout à fait, c’est le parti pris de mon analyse, elle se veut totalement matérialiste en somme.
                    Cela ne nie en rien une approche inverse smiley c’est juste comme si on choisissait d’aller sous l’éléphant (celui de la parabole avec les sages) pour voir un peu ce que ça donne de ce point de vue la.
                    Mais répéte, ca n’exclue en rien les autres approches, religieuses, idéologiques, spirituelles, ce que vous voulez.
                    Au final ca permettrai en combinant plusieurs approches d’en dégager certaines interactions intéressantes je pense.


                  • loupblanc 2 janvier 2012 19:25

                    merci pour cet article interessant dont le fil rouge se situe dans la trame (holistique) tissée par des chercheurs comme Jared Diamond ,notamment son remarquable « guns,germs and steel » (1998) .


                    • yoananda 2 janvier 2012 19:27

                      Pour info j’ai substanciellement amélioré l’article sur mon blog (ce que je ne peux pas faire ici).
                      Je le mentionne car je regrette un peu d’avoir publié trop tôt.
                      Oui trame holistique ca me parle.
                      Pouvez vous m’en dire plus sur ce Jared Diamond ?


                    • loupblanc 2 janvier 2012 19:44

                      professeur pluri -disciplinaire a l’UCLA (physiologie, géographie&sciences de la santé environementale etc..) et connu du public pour ses livres : « the third chimpanzee », « why sex is fun », « guns,germs and steel » et plus recemment « Collapse(2005)  » adapté en « effondrement » (gallimard) , essai sur comment les sociétés choisissent de s’effondrer ou de survivre.(les facteurs economiques sont bien presents mais co-acteurs d’autres comme la technologie,la geographie,l’ecologie) Il a recu entre autres les prix Pulitzer ,Science Book
                      Incontournable a mon humble avis.


                    • yoananda 2 janvier 2012 21:02

                      ca me dit quelque chose, je pense avoir déjà lu un article de ce monsieur.
                      ca a l’air intéressant en effet.
                      Oui je suis d’accord sur les co-facteurs.


                    • Prometheus Jeremy971 2 janvier 2012 20:01

                      Article intéressant, ce qui est étrange c’est que l’envie, la cupidité, et l’avarice amène à la guerre. Les guerres sont par leurs acteurs indissociables à nos vices et à notre nature humaine. Par un mécanisme psychologique elle nous apparait indispensable, justifiable même. Alors qu’elle organise le pillage, et le meurtre d’êtres humains quelqu’en soient les raisons.

                      J’en veux pour preuve cette histoire d’une nation qui se vouait à la guerre : Sparte.

                      Sparte est intéressante du point de vu que la guerre et l’esclavage sont intiment liés. Pour réussir à obtenir le meilleur EROEI, comme le dit l’auteur, Lycurgue fondateur de l’éducation spartiate crée le système des hilotes. Des hommes qui sont forcés au travail, humiliés, terrorisés, et tués durant la kryptie. Ce système permet aux spartitates de vivre selon leurs lois, et de faire la guerre en ramenant du butin.

                      Ce qui est intéressant dans le cas des hiliotes c’est que la loi mise sous forme de rituels à l’époque se mêle au commerce, et à la guerre.

                      En regardant notre vrai visage on constate que ce que l’on appelle ordre n’est fait que pour légitimer une violence. Violence qui permet d’acquérir des richesses en or, ou en pétrole.


                      • easy easy 2 janvier 2012 20:28

                        Voilà comment à partir d’un cas d’espèce, très singulier, celui de Sparte en l’occurrence, on parvient à poser une théorie.

                        En partant du cas des Amazones, on pourrait poser une théorie selon laquelle tous les guerriers sont des femmes au sein coupé.



                        Tout singulier que fût le cas de Sparte, cette cité a su mettre de côté son égoïsme de principe pour combattre, auprès de tous les autres Grecs, les Perses en surnombre. Et si des performances des Spartiates l’histoire greque a retenu quelque chose c’est qu’ils s’étaient sacrifiés jusqu’au dernier pour tous les Grecs qu’habituellement ils dénigraient et combattaient. Et cela sans avoir été traversé par quelque pensée cupide.
                        (Du reste Xerxès non plus n’était pas motivé par la cupidité quand il s’était lancé dans cette opération)



                      • Prometheus Jeremy971 2 janvier 2012 21:08

                        ?
                        De grands idéaux ?

                        Ce qui a amené la fin de Sparte a justement été leur cupidité et ce qui est encore plus intéressant c’est qu’ils proféraient comme aujourd’hui des discours sur les libertés, et l’indépendance des peuples pour légitimer leurs guerres.

                        Ils luttèrent contre la ligue athénienne, et lorsque leur ennemi hériditaire fut vaincu. Ils préfèrent conserver la main mise sur les richesses des vaincus, et de leurs alliés. Ils étaient tellement cupides qu’ils se mirent toute la Grèce à dos.

                        Ils sont le symbole même de ce dont on parle : cupidité, violence, hypocrisie.


                      • yoananda 2 janvier 2012 21:11

                        Merci pour votre exemple qui vient compléter le tableau.

                        Le but de mon article n’était pas tant de prouver une évidence (que la guerre assouvit certains de nos plus vil penchants) mais de montrer que nous sommes aussi et surtout les jouets de forces qui nous dépassent : invention technologiques, limites de la planète, événement naturels (bon j’ai mis cet aspect de coté pour ne pas alourdir), etc...

                        Exemple : en cas de changement de climat de la planète, par exemple le mini age glaciaire, l’EROEI change ... et donc l’économie s’en ressent. Une éruption volcanique d’ampleur, et c’est pareil ...

                        On a tendance aujourd’hui a croire que plus rien ne nous affecte.


                      • easy easy 2 janvier 2012 21:18

                        Les Spartiates, si spéciaux que s’en servir pour poser une théorie générale sur les guerres est puéril, qui avaient par principe toutes sortes de défauts égoïstes, ont laissé le souvenir de leur sacrifice total au profit de tous les Grecs. Ce qu’aucune autre cité aura fait.

                        (D’autres Grecs ayant fuit lâchement et d’autres, pire encore, ayant trahi en livrant aux Perses le secret d’une autre voie d’accès)


                      • cathy30 cathy30 2 janvier 2012 20:36

                        Bonsoir Yoananda
                        En fait les dix siècles pourris du moyen-âge n’ont jamais existé, les bains de boue ça va deux minutes, les Hommes méritent mieux que ça même après la chute de Rome qui en fait, n’en était pas vraiment une, elle a seulement changé d’apparence sous la forme papale, (bon c’est vrai, Rome avait tous les barbares du coin à ses trousses)
                        Mais bon article, très intéressant.

                        Le lien sur où est passé le moyen-âge :
                        http://initial.bipedalism.pagesperso-orange.fr/25ma.htm


                        • yoananda 2 janvier 2012 21:07

                          Oui cathy30, je connais, mais j’ai préféré rester dans l’orthodoxie pour ne pas « perturber » la lecture et dévier l’attention vers d’autres sujets, tout aussi intéressants smiley
                          J’avais même écrit sur l’invention du moyen age a une époque après quelques recherches succintes. Il est vrai que ca explique bien des choses, mais il faudrait un vrai travail en profondeur pour être sur. Peut-être est-ce le cas de l’étude que vous citez, il faudrait l’oeil d’un historien dessus pour voir ce qu’il en pense. Un historien ouvert d’esprit, ca va de soi.

                          Merci en tout cas.


                        • ddacoudre ddacoudre 2 janvier 2012 21:43

                          bonjour yoananda

                          intéressant, j’adore toujours les traductions mathématiques de l’existence
                           j’ai écris ceci il y a long temps

                          En effet, ce sont les mathématiques qui sont devenues le langage de la concrétisation scientifique, de l’ensemble de nos théories bâties par la pensée, et elles ont permis d’en faire la vérification et l’application. Bien que ce soit les deux, littérature et mathématique, qui associées et vulgarisées, permettent à chacun, de naviguer dans toutes les autres disciplines. La construction du raisonnement repose tout autant sur la connaissance du langage lexical qui permet le développement de la pensée abstraite, que des mathématiques qui offre la logique déductive, et séparer les deux n’est pas sans incidence sur l’appréciation de notre existence.

                          l’usage des mathématiques ne leur confère aucune exactitude hormis celle d’exister, et de servir de repère, car il est nécessaire de faire la distinction entre les mathématiques qui quantifient des « réalités » physiques, et celles qui quantifient les qualifications suggestives de la désidérabilité.

                          J’ai écrit en homo-sociabilis, et par l’utilisation des mathématiques[ je peux tout traduire en homo oeconomicus.

                          Cependant, traduire dans un langage mathématique commercial ne signifie pas se laisser diriger par lui, et si je dis que un et un font deux, c’est aussi bien pour pouvoir mesurer quand un et un font plus ou moins de deux, suivant que nous additionnons de la matière tel l’or (l’univers physique) ou des valeurs (l’univers interprétable) le tout issu de notre univers sensible.

                          Définir par les mathématiques tout notre univers, nous y compris, permet d’avoir trouvé un langage universel qui peut nous permettre de comprendre les interactions des forces, de la matière, de la vie organique, et de définir des théories

                          C’est autre chose que de s’en servir pour dire : « Que les hommes ne peuvent pas produire plus que ce que les masses monétaires en circulation le leur permettent ».

                          C’est là que se situe la confusion que nous faisons avec l’usage des mathématiques. Une confusion qui ne cache que l’absurdité à laquelle nous avons abouti, en faisant du travail qui est une nécessité, qui est le lien de l’homme avec sa source nourricière, une source de souffrance.

                          jean marie albertini également dans l’éloge de la rareté justifie les guerres


                          La rareté n’a rien de « naturel ». Dans le règne animal elle n’a pas de sens. L’animal s’adapte à son milieu ou il meurt. La rareté économique a une toute autre signification. Elle naît de la volonté de posséder ce que l’autre possède, afin de mieux l’imiter. L’autre nous incite à désirer un bien car il craint de voir notre désir se porter directement sur lui, avec quelques conséquences fort désagréables. Il accroît notre désir des choses, qu’il nous présente en faisant semblant de nous les refuser. Nous l’avons dit, c’est cette relation qui crée la rareté, et non une simple relation aux choses.

                          Son « invention » complétée par celle de la monnaie, s’inscrit dans la quête d’une violence non supprimée mais détournée. Elle est un acte de paix au même titre que l’invention de la monnaie, du travail, et fonde l’activité économique.

                          La monnaie rend les biens échangeables, le désir ne débouche plus sur le vol et la capture, mais sur la production qui permet de se procurer de la monnaie. La nécessité de produire des biens pour accumuler la monnaie institue le travail et développe la rationalité instrumentale, la technique. La production suscite de nouveaux désirs, les excite et accroît le sentiment de rareté par le désir contrarié de ce que possède l’autre (les « locomotives »). Pour vaincre la rareté, de nouvelles techniques sont mises au point. Nos vieux démons de la violence à l’état plus ou moins brut, qui nous jettent dans la guerre (ou sa préparation, activent cette évolution. La technique et son application à la transformation du monde élargissent le champ des productions possibles. A chaque élargissement du possible, la rareté ne recule pas, elle progresse.

                          Tout progrès technique, toute nouvelle production fait apparaître de nouveaux besoins et exige de nouvelles ressources. La rareté précédente est remplacée par une rareté nouvelle, encore plus contraignante. Les imbrications entre l’organisation des hommes et l’organisation des choses multiplient les accaparements, les inégalités, les désirs et les raretés. »…/

                          « « nous sommes ainsi lancés dans une course sans fin qui condamne à la croissance et par-là même à la rareté. Dieu fasse que nous nous complaisions dans la poursuite de ces leurres, car aujourd’hui nos techniques sont si puissantes que le déchaînement de la violence « traditionnelle » signifierait, le suicide de l’humanité. »…/

                           « le passage de la société traditionnelle à la société moderne se fait au moment où le détournement de la violence, autrefois dominée par le sacré, se réalise principalement sous l’égide de la rareté économique et son instrument : la monnaie. Certes, dans la société traditionnelle, l’économique existe ; mais il est en quelque sorte enkysté, voire intégré dans des rapports sociaux dominés par le sacré et le politique. La maîtrise de la rareté passe alors par les interdits (du sacré et du politique), par l’exercice de la vertu privée.

                          Enfin pour conclure sur un trait psychiatrique, la personnalité narcissique n’hésite pas à utiliser tous les moyens – chantage, séduction, violence verbale, mensonges – pour parvenir à ses fins, c’est à dire au sommet de l’entreprise et de la fortune. Cette dynamique n’a pas besoin de notre vertu, mais au contraire de nos vices, ou de certains de nos vices : ceux qui nous incite à posséder plus de choses »

                          ddacoudre.over-blog.com.

                          cordialement. bonne année


                          • easy easy 2 janvier 2012 22:56

                            «  »«  »«  La rareté n’a rien de « naturel ». Dans le règne animal elle n’a pas de sens. L’animal s’adapte à son milieu ou il meurt. »«  »«  »

                            La plupart des animaux ne transforment effectivement pas la nature sinon négativement, telles les sauterelles.
                            Mais les castors, les fourmis, les abeilles, les termites, les polypes la transforment.
                            Il y a des bestioles qui utilisent des choses de la nature pour se planquer ou se déguiser.
                            De plus, il y a toutes les formules symbiotiques, commensalistes et mutualistes qui vont aussi à une transformation du contexte.

                            Enfin, il y a l’effet énorme que produisent les bestioles sur la nature tant au niveau de leurs prélèvements-régulations que sur celui des pollinisations, ensemencements, transportations de graines. Toutes choses dont nous ne serons jamais sûrs qu’elles n’en soient pas quelque peu conscientes


                            La rareté n’aurait pas de sens pour l’animal ?
                            Elle n’a sans doute pas de sens transcendantal comme chez l’homme mais la rareté de certains choses dont l’animal a besoin provoque chez lui de très fortes sensations par exemple sur son estomac, son moral, sa libido. Et la faim peut le conduire à adopter des attitudes exceptionnelles, comme par exemple se rapprocher des villes ou manger quelque chose d’inhabituel.

                            Et puis il y a des animaux qui évaluent leur propre rareté territoriale et qui tiennent à ce qu’elle soit la plus grande possible.

                            A part les sensations et émotions que la rareté provoque chez l’animal d’une manière générale, il existe des cas où l’animal voit un sens transcendantal à la rareté.

                            Il existe des pies mâles qui, ayant découvert nos premiers bouchons de plastique bleus, se sont mises à les collectionner pour les présenter à leurs femelles en forme d’offrande rare.

                            Il existe des gibbons qui, bloqués dans un zoo où il n’y a qu’un seul arbre où se balancer, deviennent très agressifs envers un nouvel arrivant.
                             
                            Par ailleurs, un chien qui voit passer un inconnu une fois tous les six mois va aboyer tout ce qu’il pourra et n’aboiera plus s’il voit passer tous les jours cent inconnus à la minute. Mais il aboiera de nouveau s’il voit un homme avec des oreilles de cheval ou un Noir dans un pays où ils sont rares.


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