Les problèmes que vous soulevez sont réels, néanmoins vous semblez évacuer un élément de taille : le Droit.
L’être humain en tant que tel a des droits inaliénables et surtout antérieurs à toute décision politique ou démocratique. Produire des biens et des services et avant tout un droit, au même titre que s’exprimer ou collectionner des timbres. Si j’ai envie de fabriquer des biens et de les vendre à mon voisin, tant que notre échange ne bafoue pas les droits des autres individus ça ne regarde que mon voisin et moi, et personne d’autre. Si cet échange donne lieu à une augmentation des échanges et de la valeur créée (donc à de la croissance), là encore il s’agit de l’expression des droits des individus et personne ne peut s’y opposer sans tomber dans l’autoritarisme et la dictature. Mon voisin et moi n’obligeons personne à rentrer dans notre commerce, ni n’empêchons personne d’en sortir : il s’agit d’interactions volontaires et non forcées.
Ainsi, si vous voulez retourner à la nature, personne ne vous en empêche... à part l’Etat. Et oui, ce que vous oubliez dans votre texte, c’est que le seul organisme qui a besoin de croissance pour combler ses dettes, c’est l’Etat ! Le premier à vous empêcher de créer votre propre monnaie pour construire une communauté d’individus refusant l’hyper-consumérisme, c’est encore l’Etat. Aucune entreprise ne vous force à acheter ses produits, alors que l’Etat, lui, vous force à rentrer dans son jeu ! Ne vous trompez pas d’adversaire !
Ensuite, votre prise de position sur la notion de propriété est incomplète : si je travaille et que je m’achète un pull, une maison ou des actions dans l’entreprise de mon voisin, j’en suis propriétaire, et c’est un droit de l’homme fondamental que personne ne peut me contester. Vous, vous parlez de la propriété de terres et de matières premières, qui existent bien avant le travail de l’homme et en tant que telles, il a donc sujet à débat. Je vous laisse lire ceci qui vous éclairera surement :
Enfin, pour ce qui est de la consommation, vous évitez de parler d’un point essentiel : la responsabilité individuelle. La publicité ne force personne à consommer : vous avez comme tous les individus un libre-arbitre qui vous permet de choisir ce que vous achetez ou non. L’acte d’achat est un vote : si vous n’achetez pas de produits issus d’entreprises polluantes, irrespectueuses de leurs salariés, etc., etc., alors elles feront faillite et laisseront la place à des entreprises beaucoup plus respectueuses de l’environnement. On ne change pas la société par la force, ça ça s’appelle la dictature et ça finit toujours mal ; on change la société en influant sur l’allocation des ressources et ça passe par un changement des mentalités.
« On ne change pas la société par décret », Michel CROZIER