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Commentaire de Aldous

sur Hongrie : la dérive nationaliste


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Aldous Aldous 6 janvier 2012 09:57

Je ne connais pas bien Viktor Orban, de même que la plupart des commentateurs politiques occidentaux qui ont -de façon très synchronisée- ouvert le feu sur ses réformes.

Mais cette soudaine croisade démocratique parmi les défenseurs du déficit démocratique, les contourneurs de référendum, les banquiers-ministres et les bidouilleurs de constitution m’interpelle.

Alors au lieu de me contenter d’un procès d’intention et de grand élans d’indignations je cherche à voir ce qu’on reproche à Orban et sa confortable majorité des 2/3 qui lui confère une certaine légitimité démocratique.

1) Viktor Orban et sa majorité ont pris le pouvoir total sur la Banque centrale.

Mon dieu quelle horreur ! Un élu qui tente contrôler une administration ! Y’a vraiment de quoi crier au scandale...

Sommes nous devenu tellement incultes pour trouver antidémocratique qu’un gouvernement légitimement élu puisse disposer des moyens de sa politique monétaire et économique ?

S’il s’agit d’un accroc aux traités européens, et donc un crime de lèse banquier central, ça n’a rien d’inti-démocratique.

Des banques centrales aux ordres de l’état il y en a plein le monde et nous faisions pareil y’a pas si longtemps.

C’est juste un choix politique. Et la démocratie c’est de pouvoir changer de politique en fonction des résultats des élections.

Si on ne peut pas changer de politique en dépit des alternances de majorité alors où est la démocratie ?

2) Orban a créé des lois pour mettre en place ses hommes à tous les postes clés et verrouiller les institutions si l’opposition revenait au pouvoir

La belle affaire. Si l’opposition revient au pourvoir elle changera de nouveau les lois.

3) Le pays s’engage sur la voie du nationalisme dur.

C’est une conclusion pré-machée, pas un fait. Il serait utile de dire comment vous parvenez à cette conclusion. Vous multipliez les anathèmes comme « coagulation nationaliste », « repli sur la Nation », « Hitler » ce qui est un amalgame partisan, pas une démonstration.

En dehors de ces anathèmes peu d’arguments vous permettent de démontrer que cette politique nationaliste sera antidémocratique.

A moins que toute politique défendant l’intérêt national soit antidémocratique ce qui revient à mettre de Gaule et Hitler dans le même sac, ce qui est effectivement une vision grand-bordél du XXe siècle.

Mais le grand bordel est dans votre échelle de valeurs.

La seule phase sencée dans votre analyse est celle ci :

Les régimes fascistes n’avait d’autre ambition que de dominer le monde, les peuples et les richesses de la Terre.

Vous devriez partir de là et regarder ce qui se passe dans le monde aujourd’hui.

Ca vous permettra de voir qui sont les fascistes de notre temps.

Ce qui monte ce n’est pas la haine de l’Europe, mais l’aspiration à la liberté et à la démocratie retrouvée face à la dérive totalitaire de l’UE et au désastre économique qu’elle entraine.

Ni l’UE, ni la commission, ni la BCE, ni le Conseil de l’Europe ne sont l’Europe et il n’y a pas de démocratie sans nation.

PS
Je remarque que vous n’avez pas repris l’argument comme quoi les médias publics hongrois seraient sous la tutelle d’un conseil nommé par le premier ministre.

C’est vrai qu’en France, ou le président nomme personnellement les directeurs de chaines, et téléphone aux patrons de presse privé pour faire sauter les journalistes qui lui déplaisent, on a des leçons de démocratie médiatique à donner...


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