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Accueil du site > Actualités > International > Hongrie : la dérive nationaliste

Hongrie : la dérive nationaliste

Ce qui se passe en Hongrie devrait nous questionner bien plus que les élucubrations sur le calendrier Maya, dont on se fout bien. Ce pays prend la voie d’une dictature institutionnalisée. Avec l’appui d’une large partie de la population.

L’amnésie hongroise

Le parti de Viktor Orban a gagné les élections législative en avril 2010 avec plus que la majorité des deux tiers, ce qui lui permet de façonner la constitution et le pays entier à sa volonté. Et ce qui s’y passe n’est pas de bon augure. Hitler avait lui aussi gagné des élections avant de faire de l’Allemagne ce qu’elle est devenue.

Avec ses réformes constitutionnelles le pays ne pourra plus être modifié avant longtemps. Orban a créé des lois pour mettre en place ses hommes à tous les postes clés et verrouiller les institutions si l’opposition revenait au pouvoir. Le pays s’engage sur la voie du nationalisme dur. Ces gens qui ont vécu des décennies de dictature communiste sanglante, de fascisme rouge, ont-ils oublié ce qu’est la dictature ? Sont-ils prêts à recommencer ?

J’écrivais il y a quelques jour que le démantèlement de l’Europe allait ramener la guerre sur notre continent. Ce qui se passe en Hongrie en est un possible premier signe, et dans les temps que nous vivons la contagion n’est pas à exclure. Le repli sur la Nation est prôné par une certaine gauche autant qu’une certaine droite. On voit dans la Nation une supposée défense contre le chômage (les étrangers volent notre travail), contre le multiculturalisme culpabilisant (retrouvons-nous entre nous), contre la relativisation des valeurs qui ont construit notre civilisation, et un remède aux frustrations de tous ordres. La coagulation nationaliste comme le collectivisme communiste se paient par l’abandon des principes individuels qui étaient supposés faire marcher la société, comme l’honnêteté, la droiture, la responsabilité individuelle. L’Europe retrouve ses vieux démons nationalistes, ce nationalisme qui a mené l’Europe au plus grand bain de sang de l’Histoire.

Le grand bordel du 20e siècle, hérité lui-même de celui du 19e siècle, nous colle aux baskets. Nous n’avons pas encore digéré sa barbarie.


Déjà des bastonnades. Bientôt des purges, puis des camps ?

Viktor Orban et sa majorité ont pris le pouvoir total sur la Banque centrale. Ils tiennent en main l’économie du pays. Ils ont mis les Tsiganes au travail forcé, fabriquant ainsi un ennemi social comme Hitler l’avait fait. Une agence d’Etat peut même les louer de force à des entreprises privées pour un salaire moindre que le smic. Travailleurs de seconde zone il seront payés en seconde main. La discrimination ethnique s’officialise.

La nouvelle loi électorale permettrait au parti nationaliste de continuer à changer la constitution même avec seulement 35% des voix.
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Il est à craindre que des purges et des procès politiques commencent bientôt. En effet le parlement a voté le 30 décembre une loi accusant le parti socialiste d’être responsable de tous les actes de l’ancien régime communiste. Les socialistes pourraient même être interdits. C’est le deuxième ennemi désigné par le pouvoir.

Ce n’est pas un hasard. Que veut-on purger là ? Probablement toute la dictature communiste. Et cela pourrait faire école. Car si les crimes du régime nazi sont universellement reconnus, si la Shoah est définie comme un génocide, il n’en est pas de même pour les crimes commis sous l’impulsion initiale de Staline est ses vassaux. Il n’y a jamais eu de reconnaissance de l’antisémitisme des communistes, ni des crimes contre l’humanité commis par ce régime contre sa propre population. On lui a attribué des circonstances atténuantes à cause de la part d’idéal qui était celle du socialisme. Que ne reconnaît-on pas aussi, alors, une part d’idéal aux régimes fascistes ? L’idéal d’une nation forte, de travail pour tous, d’une maîtrise de son destin, d’un nouveau mode socialement égalitaire, la réparation des humiliations passées au profit de la dignité nationale ?

Cessons de rêver : ces régimes rouges ou bruns ont montré que l’idéal n’a été qu’un prétexte. Aucun d’eux n’avait d’autre ambition que de dominer le monde, les peuples et les richesses de la Terre. Sans le contrepoids d’une opposition, sans contrepouvoir. Ce qui se déroule en Hongrie semble être du même tabac. Les contrepouvoirs sont éliminés progressivement : mainmise sur la presse, sur la Cour constitutionnelle, fin de la République.

Selon l’historien Paul Gradvohl, « Pour autant, il est important de souligner que le régime de Viktor Orban n'est pas fasciste. Les chemises noires et les bastonnades de Roms existent, mais elles ne sont pas orchestrées par le pouvoir. Nous sommes dans une situation à la Berlusconi - la fortune personnelle ou les frasques du leader italien et ses alliances électorales en moins - où le Premier ministre cherche à consolider le pouvoir pour longtemps. »

Peut-être actuellement. Mais l’opportunisme aura vite fait de relier entre eux le pouvoir et les groupes fascistes.


Croissance des tensions nationalistes

Cet historien pense aussi que « La personnalité de Viktor Orbán joue un rôle extrêmement important dans le virage hongrois actuel. Il a instauré une personnalisation du pouvoir très forte, qui passe justement par la marginalisation des institutions de contre-pouvoir. C'est la première fois qu'une telle primauté de l'exécutif, sur l'économie, le social mais aussi sur la justice, est instaurée.

Voilà pourquoi il est peu probable que le cas hongrois s'étende à d'autres pays d'Europe centrale. Cela nécessiterait un leader à l'étoffe toute particulière, en plus d'un fort sentiment nationaliste. La frustration du peuple hongrois est elle aussi singulière. Ce petit pays (moins de 10 millions d’habitants), favorisé dans les années 1985-1990 (liberté relative de circulation, accès correct aux biens de consommation), est aujourd'hui marginalisé par rapport à la Pologne (en croissance) ou la Slovaquie (protégée par l’euro) et plongé dans une situation économique délicate face à laquelle le pouvoir actuel veut proposer une réponse non orthodoxe. »


Cette analyse ne vaut que tant que la tension intra-européenne n’est pas trop intense. Plus la haine de l’Europe se développera, à gauche comme à droite, et plus le risque de contagion grandira. Et plus le rejet de l’autre grandira plus les nationalistes verront le tapis rouge se dérouler devant eux. Certains y poussent. Houria Bouteldja, prêtresse impunie du racisme anti-français en France, déclarait encore il y a peu qu’elle appelait les cités à revenir à l’esprit des révoltes de 2005. C’est-à-dire à casser la baraque. Elle voudrait faire voter pour l’extrême-droite, elle ne s’y prendrait pas autrement. On constate en tous cas une alliance idéologique de fait entre les nationalismes, de gauche ou de droite : taxation des multinationales, rejet de l’ultralibéralisme, valorisation des traditions locales. Des nationalisations devraient logiquement suivre. De plus le gouvernement a décidé de cultiver le ressentiment national historique, en faisant du 4 juin (1920, jour du traité qui amputa la Hongrie de 60% de son territoire suite à la 1ère guerre mondiale) un jour de deuil et de commémoration nationale. Le traité de Trianon est à l’ancienne Hongrie ce que le traité de Versailles était à l’Allemagne avant Hitler : une humiliation pour les perdants. Ce genre de commémoration entretien la haine entre les peuples et peut être à l’origine de désir de revanche militaire.

Certains commentateurs disent à décharge que le gouvernement hongrois a été élu légitimement pour faire des réformes radicales et qu’il n’y a pas à lui en faire le reproche. Le problème est : saura-t-il ne pas aller trop loin ? Ou, dans une hypothèse sombre, l’exemple de la Hongrie est-il ce qui attend l’Europe si elle ne s’unit pas davantage ?


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21 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 6 janvier 2012 08:20

    Bonjour, Hommelibre.

    L’inquiétant est que l’Union européenne ne se manifeste pas alors qu’elle avait fait (mollement) entendre sa voix lors de la montée de Georg Haider en Autriche.

    Une Hongrie tellement à la dérive que Le Canard Enchaîné s’est fait l’écho d’une taxe qui frapperait les propriétaires de chiens d’origine non hongroise !

    A faire relire d’urgence aux caciques européens : « Matin brun » de Franck Pavloff.


    • wesson wesson 6 janvier 2012 22:29

      bonjour Fergus,
      totalement d’accord avec votre propos. ça fait au moins 2 ans que les chemises brunes sont de sortie, et c’est quand même vrai que la nouvelle constitution qu’ils ont pondu est particulièrement gratinée. D’une part elle est pratiquement inréformable (il faut une majorité des 2/3 pour l’amender), et d’autre part elle mets en place un scrutin uninominal à 1 tour, avec une dose de proportionnelle qui distribue les votes ... au gagnant du 1er tour. Avec ça, Orban est assuré de rester au pouvoir à vie. Ensuite sur le reste rien à dire, justice, finance et médias sont totalement noyautés, et il n’y a plus aucune procédure d’appel d’offre pour les marchés publics, plus un lot impressionnant de mesures clairement racistes, et je n’évoque même pas les références religieuses insérés dans cette constitution.

      Et dire que Orban s’était fait élire à 54% (avec un taux d’abstention record, presque 1 électeur sur 2) sur un programme de combat de la corruption, programme instantanément abandonné une fois arrivé au pouvoir.

      Voilà, il a fallu juste qu’il touche à la banque centrale pour réveiller les Européens.


    • Strawman Strawman 6 janvier 2012 09:02

      « Viktor Orban et sa majorité ont pris le pouvoir total sur la Banque centrale. Ils tiennent en main l’économie du pays. »

      Vous tenez là la raison principale pour laquelle la Hongrie est mise au pilori depuis plusieurs jours : elle a retrouvé sa souveraineté économique en nationalisant sa banque centrale, comme l’avait fait la France jusqu’en 1991. Nous étions des fascistes jusqu’à cette époque et nous l’ignorions, quel choc !

      Désormais la banque centrale de Hongrie ne peut plus spéculer contre son propre pays sous l’influence de Goldman Sachs ou Standard and Poor’s, Catastrophe, il faut vite crier à la bête immonde avant que cela ne donne des idées aux Italiens ou aux Grecs, qui eux se sont retrouvés avec un financier non élu par le peuple et choisi par les banques à la tête du pays. Ne serait-il pas là, ce « fascisme » qui vous fait tant peur ?


      • devphil30 devphil30 6 janvier 2012 09:24

        Hommelibre vous avez totalement raison , la situation ressemble à celle de la fin des années 20 après l’insouciance vient la crise et après les crises nous sommes passé par un conflit majeur.


        Regardez ce qui se passe entre l’iran et les usa , le ton monte , il faut savoir que l’iran est un partenaire important de la chine , la chine et la russie semble soutenir la syrie et l’iran.

        Les portes avions se rapprochent du detroit d’ormuz 

        Perpective bien sombre pour des gouvernants qui n’ont pas connu les conflits mondiaux du 20 ième siècle , ce n’est pas la meilleure façon de rentrer dans l’histoire surtout que cela risque d’être un embrassement général avec une histoire sans suite par la folie des hommes.

        Philippe

        • Aldous Aldous 6 janvier 2012 09:57

          Je ne connais pas bien Viktor Orban, de même que la plupart des commentateurs politiques occidentaux qui ont -de façon très synchronisée- ouvert le feu sur ses réformes.

          Mais cette soudaine croisade démocratique parmi les défenseurs du déficit démocratique, les contourneurs de référendum, les banquiers-ministres et les bidouilleurs de constitution m’interpelle.

          Alors au lieu de me contenter d’un procès d’intention et de grand élans d’indignations je cherche à voir ce qu’on reproche à Orban et sa confortable majorité des 2/3 qui lui confère une certaine légitimité démocratique.

          1) Viktor Orban et sa majorité ont pris le pouvoir total sur la Banque centrale.

          Mon dieu quelle horreur ! Un élu qui tente contrôler une administration ! Y’a vraiment de quoi crier au scandale...

          Sommes nous devenu tellement incultes pour trouver antidémocratique qu’un gouvernement légitimement élu puisse disposer des moyens de sa politique monétaire et économique ?

          S’il s’agit d’un accroc aux traités européens, et donc un crime de lèse banquier central, ça n’a rien d’inti-démocratique.

          Des banques centrales aux ordres de l’état il y en a plein le monde et nous faisions pareil y’a pas si longtemps.

          C’est juste un choix politique. Et la démocratie c’est de pouvoir changer de politique en fonction des résultats des élections.

          Si on ne peut pas changer de politique en dépit des alternances de majorité alors où est la démocratie ?

          2) Orban a créé des lois pour mettre en place ses hommes à tous les postes clés et verrouiller les institutions si l’opposition revenait au pouvoir

          La belle affaire. Si l’opposition revient au pourvoir elle changera de nouveau les lois.

          3) Le pays s’engage sur la voie du nationalisme dur.

          C’est une conclusion pré-machée, pas un fait. Il serait utile de dire comment vous parvenez à cette conclusion. Vous multipliez les anathèmes comme « coagulation nationaliste », « repli sur la Nation », « Hitler » ce qui est un amalgame partisan, pas une démonstration.

          En dehors de ces anathèmes peu d’arguments vous permettent de démontrer que cette politique nationaliste sera antidémocratique.

          A moins que toute politique défendant l’intérêt national soit antidémocratique ce qui revient à mettre de Gaule et Hitler dans le même sac, ce qui est effectivement une vision grand-bordél du XXe siècle.

          Mais le grand bordel est dans votre échelle de valeurs.

          La seule phase sencée dans votre analyse est celle ci :

          Les régimes fascistes n’avait d’autre ambition que de dominer le monde, les peuples et les richesses de la Terre.

          Vous devriez partir de là et regarder ce qui se passe dans le monde aujourd’hui.

          Ca vous permettra de voir qui sont les fascistes de notre temps.

          Ce qui monte ce n’est pas la haine de l’Europe, mais l’aspiration à la liberté et à la démocratie retrouvée face à la dérive totalitaire de l’UE et au désastre économique qu’elle entraine.

          Ni l’UE, ni la commission, ni la BCE, ni le Conseil de l’Europe ne sont l’Europe et il n’y a pas de démocratie sans nation.

          PS
          Je remarque que vous n’avez pas repris l’argument comme quoi les médias publics hongrois seraient sous la tutelle d’un conseil nommé par le premier ministre.

          C’est vrai qu’en France, ou le président nomme personnellement les directeurs de chaines, et téléphone aux patrons de presse privé pour faire sauter les journalistes qui lui déplaisent, on a des leçons de démocratie médiatique à donner...


          • Iren-Nao 6 janvier 2012 10:41

            Homme libre

            La frilosite devant tout changement qui remettrait en cause le pouvoir international et donc apatride de la finance recommande de continuer a ecraser les nations qui restent apres tout la premiere des legitimites necessaires au fonctionnement des peuples.

            Je ne connais pas Orban et je n’en penses rien, mais il est clair que les abus de l’Europe des financiers ne peuvent que produire cette reaction, et c’est une bonne nouvelle, de meme forcement que les invasiosn etrangeres ne peuvent que produire des reactions de rejet qui deviendront violentes et parfois abusives..
            Tout cela au nom des sois disants droits de l’individu, il y a de quoi grincer des dents.

            Homme libre j’ai le regret de vous dire que vous etes du cote de ceux qui ne veulent plus d’hommes libres.
            Vous n’avez pas du le faire expres, c’est juste de la faineantise et l’exces de branlette humaniste bobo.

            Iren-Nao


            • Scorsonère noire géante de Russie 6 janvier 2012 11:54

              Ce Orban m’a tout l’air d’être un digne représentant du peuple. Entre la nation et le mondialisme, il semblerait que les hongrois aient choisi et qu’ils n’échangeraient pour rien au monde le leur contre le nôtre ( de hongrois ). Et nous alors, c’est pour quand ? Les chiennes soumises tendance libérale-libertaire pédophile peuvent bien couiner sur demande de leurs maîtres, le chenil n’est plus très loin. Article d’esclave pour plus d’esclavage. 


              • easy easy 6 janvier 2012 13:07

                J’ai soutenu ce papier dans l’espace de modération parce qu’il me permet d’aborder une idée peu répandue.
                Je ne discute donc pas ici des arguments d’Hommelibre.

                Ce que je veux dire c’est que nous sommes probablement une majorité en France à avoir la conviction qu’il y a une corrélation entre nationalisme ou folklorisme et agressivité internationale donc propension à la guerre.

                Je ne dis pas que des peuples tirant dans un certain nationalisme n’ont jamais lancé de guerres mais si on y regarde de près, on voit que dans le Monde, parce que pour lancer une guerre, il vaut mieux s’assurer d’alliés, il vaut mieux y aller en meute, Agamemnon le savait déjà, les nations qui les ont lancées ont très souvent pratiqué une sorte de fraternité. On voit qu’au contraire, bien des nations aux allures hyper folklorique à os dans le nez et plume dans le cul, ont été à ce point isolationnistes qu’ils n’ont jamais lancé de guerres. 

                Quand un pays pèse démographiquement, géographiquement et économiquement lourd par rapport au Monde, s’il passe nationaliste, il peut, à la moindre contrariété à ses frontières, lancer une guerre. Ce sont donc les gros pays à tendances quelque peu nationaliste qui devraient faire craindre des départs de feu.

                Mais les petits pays qui ne pèsent rien, quand ils virent nationalistes voire fascistes ou épurateurs, c’est histoire de recouvrer un espace de liberté par rapport à la force écrasante des autres pays. 
                Si demain le Lichtenstein virait ses Roms, si toute la presse y était muselée, si tous les courants d’opposition étaient interdits, si à l’école les gosses devaient saluer un führer, ce ne serait pas pour dévorer les autres pays. Ce serait pour faire leur crise de personnalité par l’isolement.

                Notre vision en nationalisme = agression internationale, a bien entendu ses racines au début du XXème siècle mais à force de ne corréler que de cette manière, nous finissons par croire que notre esprit melpotiste n’est que pacifique.
                Ouvrons les yeux et voyons que depuis 80 ans, les pays qui ont lancé des guerres étaient le plus souvent des pays où le pluralisme était, a priori, autorisé.

                J’aurais fui la Serbie de Milosévic, j’aurais fui le Paraguay de Stroesner, le Cuba de Batista et de Castro, le Haïti de Papa Doc, l’Ouganda de Amin Dada, je fuirai la Hongrie d’Oban mais je ne je dirais jamais que ces états aient eu envie de faire la guerre au Monde. 

                Les pays qui lancent des guerres, je les vois le plus souvent du côté des grandes puissances qui ne cessent d’invoquer la paix.

                L’envie de faire la guerre se mesure mieux à l’aune de l’armement, du type d’armement, du type d’entraînement des troupes (quand on est dans un pays sans jungle et qu’on s’entraîne à la jungle, c’est signe d’agressivité) et elle se mesure aussi dans la rhétorique. 
                La doctrine Monroe, si elle avait été strictement etatsunienne, non panaméricaine et si elle avait été rigoureusement respectée, aurait permis de considérer les EU comme étant non agressifs, non impérialistes.

                Enfin les guerres, de nos jours, n’utilisent plus forcément ni uniquement les armes militaires. Elles passent par des biais financiers, économiques et légalistes. Il suffit à une grande nation d’imposer sa manière de légiférer, sa rhétorique et sa manière de calculer les intérêts aux autres pour les bouffer sans qu’ils s’en rendent compte, sans même qu’ils puissent protester.

                Je suis très disposé à aider des réfugiés Hongrois, des petites communautés qu’Orban martyriserait mais, pour l’instant, je ne considére pas la Hongrie comme dangereuse pour les autres nations.


                Au fond, il y avait deux options ou idéaux possibles.
                Soit le meilleur des Mondes serait constitué de 200 000 états, chacun cultivant un foklore unique très puriste (Il y aurait donc 12 pays pour les 12 types de Roms. 54 pays pour les 54 ethnies du Vietnam. 100 pays pour les 100 folklores français).
                Soit le meilleur des Mondes ne serait plus qu’un seul pays à un seul folklore melpoté au point qu’en un siècle, une seule musique règnera, une seule sorte de sandwich, une seule sorte de pâtes, une seule monnaie, une seule manière de faire l’amour, une seule sorte de film et finalement, une seule sorte de journaux, une seule sorte de pensée, une seule sorte de droit, une seule sorte de morale



                • Aldous Aldous 6 janvier 2012 13:23

                  Cher easy, vous dites :

                  « Il y a une corrélation entre nationalisme ou folklorisme et agressivité internationale donc propension à la guerre. »

                  Certes et il est certain que l’essence brûle et qu’elle est donc un dangereux vecteur d’incendie.
                  Pourtant on en utilise partout, tous les jours et les incendies dût à l’essence ne sont pas légion.

                  Le monde n’est pas noir et blanc. il y a plein de nuances entre l’ultra nationalisme et la déliquescence.

                  La modération et la prudence prônent de n’aller dans l’excès ni dans un sens ni dans l’autre.

                  Aujourd’hui, nous nous faisons tondre la laine sur le dos à force de ne pas nous protéger.


                • Iren-Nao 6 janvier 2012 13:34

                  Easy

                  On peut dire que c’est drolement vrai ce que vous dites la cher Easy.

                  J’ai surtout l’impression que les Hongrois qui ont ete bien souvent deja bouffe par des plus gros veulent juste reprendre les manettes de leur destin.

                  On ne peut pas presumer si hativement du futur, cela s’apellerait un proces d’intention.

                  Il y a gros a parier qu’ils seront immites bientot.

                  Chacun a le droit, et le devoir,d’etre patron chez soi.

                  Iren-Nao


                • hacheii 6 janvier 2012 13:45

                   Vous répétez tous les lieux communs des journalistes en les reprenant à votre propre compte. Les journalistes vous ont dit « Hongrie pas bien, fascistes » et vous répétez sans comprendre et en amalgamant des choses qui n’ont rien à voir entre elles.
                  .
                  Les fascistes des années 1930 étaient en réalité des gauchistes, des socialistes qui idolâtraient l’Etat, comme les gauchistes le font aujourd’hui.
                  .
                   Les gauchistes accusent les FNistes d’être à la fois des libéraux qui sont pour un état minimum et des fascistes qui sont pour le tout-Etat, « tout dans l’état, rien contre l’état, rien en dehors de l’état ». Mussolini
                  .
                  On ne peut pas être à la fois fasciste et libéral puisque ce sont des contraires. Le Pen ne peut pas être fasciste puisqu’il est libéral, Si les gauchistes détestent autant les américains c’est parce que ceux-ci sont pour un état minimum.
                  .
                  Adorno reprochait aux fascistes d’être des esclaves, des gens sans aucun libre arbitre, des gens qui suivent aveuglément la propagande et la reprennent à leur compte comme vous le faites ; « les fascistes ont une réceptivité, une sensibilité particulière à la propagande » Adorno.
                  .
                  Les causes de l’antisémitisme sont expliquées dans la déclaration de Freedman, les bochevicks montaient des coups d’état dans toute l’europe. 
                  .
                  J’approuve les Hongrois, les roms n’ont pas la même culture que les Européens, vous savez « le droit à la différence » ; Ils ont vécu des siècles en Roumanie et ne se sont jamais intégré au peuple Roumain, ils ont d’ailleurs le droit en tant que peuple de vivre comme ils veulent.
                  Mais les autres peuples ont aussi le droit de ne pas se laisser dépouiller bien gentiment, sous peine d’avoir à redouter le jugement moral des gens comme vous qui les accusent s’ils s’en défendent d’être des fascistes, des nazis, des antisémites et autres bêtises pour simples d’esprit. 


                  • Aldous Aldous 6 janvier 2012 15:14

                    « Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du capitalisme ne commence que maintenant. Le socialisme n’a plus une chance de s’imposer. [...] Il faut abolir l’État collectiviste, tel que la guerre nous l’a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l’État manchestérien  »

                    Benito Mussolini discours au Parlement le 21 juin 1921.

                    Le fascisme est né du libéralisme radical (doctrine de l’école de Manchester : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_Manchester ).

                    Le libéralisme manchesterien c’est l’ancetre de l’ultra libéralisme. Il prônait ce qu’on appelait à l’époque l’identification spontanée des intérêts, c’est à dire ce qu’on appelles maintenant la loi du marché.

                    Les tenant de ce libéralisme radical étaient hostiles à toute espèce de règlement et de loi et avaient fait abroger les Corn Laws, régissant le marché des céréales.

                    Mussolini a appliqué une politique libérale manchesterienne de 1921 à 1925 :

                    « Nous voulons dépouiller l’État de tous ses attributs économiques  : assez de l’État cheminot, de l’État postier, de l’État assureur.  »

                    Benito Mussolini, 1922

                    ce n’est qu’en 1925, devant le désastre économique qu’il changé de la doctrine economique en promulguant les lois fascistissimes.

                    Le fascisme passe alors du libéralisme radical à un corporatisme à la Tocqueville, avec des assemblée non plus d’élus du peuple mais issus des secteurs économiques et scientifiques.

                    Et le renforcement d’un régime de plus en plus autocratique.

                    Le fait d’assimiler fascisme et gauchisme est une contrevérité historique.


                  • Aldous Aldous 6 janvier 2012 15:48

                    J’ajoute qu’en 1925, le syndicalisme et la grève sont interdits en Italie pour le plus grand plaisir de la Confindustria, la confédération générale de l’industrie italienne.

                    Et le pas suivant dans l’abaissement mes charges salariales (thème devenu sacro-saint de nos jours) sera franchi en Allemagne : 

                    BASF, Bayer et Agfa développeront le groupement d’intérêt économique IG Farben Auschwitz, avec des conditions salariales ultra concurrentielles : 

                    C’est le nom officiel du camps de travail forcé Auschwitz III.

                    Vous voyez mieux le cheminement du libéralisme qui mène de Tocqueville à Auschwitz ?

                    Nous en sommes à la phase « Mussolini 1924 ».

                    Sauf que de nos jours, les fascistes ne se disent plus fascistes...


                  • wesson wesson 6 janvier 2012 14:51

                    bonjour l’auteur,
                    avec la Hongrie, nous approchons la première place dans le championnat des faux-culs.

                    ça fait maintenant 2 ans que les néo-naz défilent hebdomadairement à Budapest, avec des policiers qui regardent passer voire assurent même le « service d’ordre ». Et ça ne faisait chier personne en Europe.

                    Par contre maintenant qu’ils ont mis en place une constitution qui mets de facto la banque centrale et les institutions financières sous tutelle de l’état, l’Europe se réveille et feint de découvrir que les fachos sont dans la place ....

                    La réalité est que le pays est très lourdement endetté. Les gens ont pris des emprunts en devise étrangère (Euro ou Franc Suisse) parce que le taux d’intérêt était très largement inférieur (4% contre 15-20% pour un emprunt en Forint). Bref, les Hongrois qui ont comme partout emprunté en masse se retrouvent dans l’incapacité de payer. Ce que veut faire le gouvernement : commuer tous les emprunts des particuliers en monnaie Hongroise, et laisser faire l’inflation. C’est ça, et rien d’autre qui est insupportable à l’Europe, et donc c’est la raison pour laquelle on pousse maintenant des cris de vierge effarouchée.

                    Sinon effectivement, c’est bien des fachos qui sont dans la place, et là aussi ça se terminera très mal !


                    • wesson wesson 6 janvier 2012 17:41

                      bonjour Scipion165,

                      "qui a versé son sang contre le bolchevisme« 

                      bon il faut pas rester bloqué aux bolchéviques dans l’histoire. Juste pour info, ils n’ont existé que au tout début de la révolution Soviétique, et ont été massacrés dès que Staline a pris le pouvoir. Et pour le reste la »grandeur« du passé n’excuse en aucune manière les turpitudes du présent. Allez voir par exemple comment les Israéliens traitent les Arabes qui sont pourtant chez eux ...

                      il n’est pas non plus utile de me rappeler que le Fidesz est un parti légitimement élu, d’ailleurs ce n’était pas mon propos.

                      Lorsque je dit que ça va mal finir, c’est justement par rapport à ce que fera le Fidesz avec sa légitimité populaire avec la pression que va lui mettre les instances européennes. Berlusconi qui malgré les scandales sexuels, financiers et de corruption a pu se maintenir au pouvoir pendant plusieurs années, mais n’a pas tenu 15 jours face à l’Europe. Bref, à la première bourrasque, le Fidesz tournera casaque pour se maintenir au pouvoir, sans oublier d’en rendre responsable une partie de sa population, ce qui est une tendance lourde des extrêmes droites.

                      Et aux dernières nouvelles, les coups ont déjà commencé : Fitch vient de faire passer la note Hongroise à »Junk" ...


                    • hacheii 6 janvier 2012 14:54

                      La vraie raison pour laquelle les journalistes détestent les hongrois est ici, désolé ce n’est pas politiquement correct, faites une recherche sur internet puisque les médias officiel ne vous donneront jamais les véritables raisons  :

                      « La première candidate pour le parti d’extrême-droite Jobbik a adressé il y a quelques jours une lettre ouverte dans un forum Internet à une personne qui avait exprimé des critiques à l’encontre de ses opinions : « Je serais heureuse que ceux qui se déclarent “des juifs hongrois fiers” s’amusent avec leurs petits zizis circoncis au lieu de me diffamer. Les personnes comme vous sont habituées à voir des gens comme nous se mettre au garde-à-vous à chaque fois que vous pétez. Seriez-vous prêt, s’il vous plaît, à comprendre que cela est terminé. Nous avons levé la tête et nous n’avons plus besoin de tolérer votre terrorisme. Nous reprendrons notre pays dans nos mains.” »


                      • armand armand 6 janvier 2012 18:22

                        Un grand merci à Aldous pour la clarté de sa démonstration....
                        En effet, la principale tare du gouvernement Orban aux yeux des bienpensants semble être son intention de subordonner la banque centrale au pouvoir politique - certes, dans la situation actuelle de la Hongrie cela pourrait sembler digne de Don Quichotte, il n’empêche que cette option est partagée, en France aussi, par un nombre croissant de citoyens.

                        On pointe aussi du doigt la transformation de la république hongroise en « Hongrie » toute simple. Et là, en effet, se situe la ligne de fracture entre ceux qui estiment que le pays réel est distinct de la forme politique qu’emprunte son gouvernement, et ceux qui placent l’idéologie au-dessus de la nation. Il serait bon de rappeler, une fois encore, que la France (tout comme la Hongrie) a existé bien longtemps avant la bacchanale sanglante de 1789.
                        De même, l’invocation à Dieu, guère plus scandaleuse que semblables formules aux Etats-Unis, est un rappel utile des origines chrétiennes de l’Europe - ce qui n’empêche pas le gouvernement Orban de reconnaître comme confessions officielles tout autant le Judaïsme que le Catholicisme et le Protestantisme... Un peu comme en France avant 1905.
                        Faut-il rappeler que la Hongrie demeure orpheline de la couronne de Saint Etienne, qu’on lui a arraché de force le dernier Habsbourg, l’empereur Charles, que ses sujets hongrois auraient voulu retenir comme roi de Hongrie en 1918. Et c’est pour cela que le régime de l’amiral Horthy s’est toujours intitulé « régence », bien avant de tomber dans une honteuse alliance avec les nazis.

                        Quant au verrouillage des deux-tiers pour les questions constitutionnelles, rappelons que dans bien d’autres pays la procédure est encore plus complexe. En effet, pour des lois fondamentales, il est des plus hasardeux de se fier à la majorité simple, car elles doivent correspondre à un sentiment de fond dans le pays, et non à une simple arithmétique passagère.


                        • non667 6 janvier 2012 19:09

                          homme libre = esclave du N.O.M. 
                          le comble de la bêtise ou de l’hypocrisie ! smiley


                          • hommelibre hommelibre 7 janvier 2012 10:40

                            Maugis,

                            J’ai failli vous répondre avec sérieux. Et puis j’ai supposé que vous faisiez des efforts de style pour être considéré comme un surréaliste. Ensuite j’ai pensé que l’on vous avait promis un poste de porte-flingue ou de bourreau dans le prochain gouvernement. Enfin j’ai compris : Maugis EST la Bête, et je ne sors pas de votre ventre - le ciel m’en garde !

                            Il faut reconnaître que parmi la cohorte de Robespierre qui se défoulent par ici, vous êtes un des plus en vue. Mais vos points communs sont gros comme un nez d’alcoolique au milieu de la figure : le procès d’intention permanent, l’attaque ad hominen la plus proche du vomi.

                            Vous êtes simplement une saleté, Maugis. On ne vous l’a jamais dit ? Si, si, juste une saleté. Qui se prend pour bien plus. Erreur de casting.

                            Maintenant, je vous laisse à votre lecture angélique de l’empire soviétique. Relisez donc les oeuvres poétiques de Staline et consorts, et comment ils écrivaient leurs vers avec le sang des suppliciés.

                            Je vous laisse prier en silence pour l’oligarchie sanglante qui a tenu l’Europe de l’est dans l’oppression pendant si longtemps. Cela ne soignera pas votre tête malade mais ça vous donnera momentanément l’illusion d’avoir inventé la poudre.

                            Je ne me demande même pas pourquoi tant de haine personnelle : chez vous c’est pathologique.

                            Pour ce qui est de la Hongrie, la question de la Banque centrale est avant tout le fait que le pouvoir verrouille toute décision en y plaçant durablement ses hommes. Le pays commence à appartenir à un parti, à une idéologie, à un homme. Alors, la cause de l’indépendance nationale me paraît peu relevante.

                            De plus, faire de la Hongrie une victime est peut-être rapide. Cet ancien empire a fait couler assez de sang pour ne pas pleurer sur son propre sort. Oser faire commémorer le 4 juin comme un jour de deuil national... Il y a d’autres morts qui doivent se retourner dans leur tombe.


                            • armand armand 7 janvier 2012 11:26

                              Homme libre,

                              Vous l’aurez deviné - inutile de discuter avec le Mugissant. Comme caricature du bolchévique primaire, son unique intérêt c’est de représenter une espèce quasi disparue. J’avais formulé le voeu, un jour, qu’il fût installé dans un lieu d’attractions et muni d’une encoche afin que les passants, au moyen de l’introduction d’une pièce de monnaie, entendissent quelque saillie tout droit venue du stalinisme d’antan.


                            • hommelibre hommelibre 7 janvier 2012 12:14

                              Armand :

                              En effet...

                               smiley

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