@Antenor
Comme je viens de l’écrire, nous avons là, sous nos yeux, à mon avis, un des plus grands chefs-d’oeuvre de l’Antiquité. La qualité de la sculpture ne peut s’accompagner que d’une très grande clarté dans le message qui s’y trouve. Nous connaissons bien, par la Bible, l’histoire du sacrifice d’Abraham. De nombreux artistes l’ont représenté en s’inspirant de ce texte. Or, ici, si tel était le cas, l’oeuvre serait un vrai cafoullis. Les attitudes, expressions ne se comprendraient plus. Il n’y aurait pas de sens de lecture. C’est intellectuellement impossible.
En revanche, si on étudiait un peu mieux l’histoire de la région, ce que je n’ai pas fait, on devrait y identifier certainement une capitale antique. De ce fait, il serait logique que se soit élevé à San Isidoro un temple ibère digne d’une capitale, à l’image de ce que nous avons trouvé en Gaule. Ce serait le contraire qui serait illogique. Strabon n’a jamais dit que l’Espagne était en retrait par rapport à la Gaule ; bien au contraire, c’est bien en Espagne qu’il signale le plus de colonies phéniciennes.
Je n’ai jeté qu’un coup d’oeil sur l’histoire de l’édifice mais tout me laisse à penser qu’il a dû subir moult vicissitudes, suivies de reconstructions. Or j’ai déjà constaté que si les toits souffrent beaucoup, les ouvrages en pierre résistent beaucoup mieux et sont souvent réemployés. La différence entre l’autre tympan plus tardif en est l’indice.