Le sacrifice humain au temps des druides gaulois
Les Gaulois ne sacrifient jamais sans qu'un druide soit présent. On cite plusieurs formes de sacrifices humains chez eux : par exemple, on tue certaines victimes à coup de flèches, ou on les crucifie dans les temples...(Strabon IV, IV, 5, au Ier siècle av.J.C.). Un siècle plus tard, Pomponius Méla précise que de son temps, on s'abstenait en Gaule d'immoler des hommes, mais qu'on ne refusait cependant pas ceux qui se dévouaient.
Première observation suite à mes précédents articles :
Je suis étonné que les historiens ne fassent pas le rapprochement avec les prescriptions de l'ancien judaïsme : Ce qu’un homme consacre à Yahvé ne pourra plus être vendu ou racheté ; être humain, animal, champ hérité, tout ce qui est consacré par anathème devient très saint et Lui est réservé exclusivement. Et même s’il s’agit d’un être humain, on ne pourra pas le racheter : il devra être mis à mort (Lévitique 27, 28-29).
Le témoignage de César ne va-t-il pas dans ce sens ? : Les Gaulois pensent que la colère des dieux immortels ne peut être calmée que si la vie d'un homme est donnée en échange de la vie d'un autre homme. C'est pourquoi ils immolent une victime humaine quand ils sont atteints de maladie grave. De même, ils font vœu d'en immoler quand ils se trouvent en péril au milieu des combats. Pour ces sacrifices, ils font appel au ministère des druides...(DBG VI, 16).
Deuxième observation suite à mes précédents articles :
Dès lors que nous situons la véritable Bibracte à Mont-Saint-Vincent, dès lors que nous faisons remonter la construction de son église à une date bien avant J.C., il s'ensuit que cette église est un temple, que des sacrifices humains ont pu y avoir lieu et que cela a pu se passer également dans d'autres édifices cultuels toujours existants.
Visiteurs, réfléchissez avant de franchir le porche de certaines de nos églises dites romanes ! Rendez grâce aux Romains et au christianisme d'avoir supprimé cette coutume barbare ! Craignez de marcher sur quelques dalles encore tachées de sang !
Pour minimiser mes écrits, il arrive souvent qu'on me dise : que l'on mette Bibracte au mont Beuvray ou à Mont-Saint-Vincent, qu'est-de que cela change ? Que l'on mette Gergovie ici ou ailleurs, quelle importance ? Eh bien, cela change tout simplement notre compréhension du cours de l'Histoire et de l'héritage que nous avons reçu. En voici un exemple.
Sacrifice d'Isaac par Abraham ou sacrifice druidique ?
Mon explication. Sur le tympan de l'église de San Isidoro en Espagne, Dieu est là, sous la voûte céleste, au centre du ciel, invisible dans la pierre. Sa main droite, seule, indique sa présence. Elle repose sur sa poitrine, à l'emplacement du cœur, dans un geste plein de dignité et de douceur. Sa main gauche se confond avec la main du personnage assis à l'entrée du tympan. Cette main fait le geste d'accueil.
L'agneau, magnifié dans sa mandorle, symbolise le sacrifice à Dieu et le passage de l'esprit du sacrifié de la terre au ciel. Sa patte avant droite hiératiquement retournée soutient la croix, symbole du sacrifice. Porteurs également de croix, les anges, la jambe en extension forcée comme dans la constellation du ciel, indiquent du doigt un point au-delà de la voûte céleste. Ce point correspond à la tête de Dieu.
Le portier du ciel, à l'extrémité gauche de Dieu, est assis. D'une main, il accueille, de l'autre, il fait signe d'attendre ; du regard, il veille à maintenir un débit régulier dans la colonne.
Le cavalier, manifestement, a effectué un long voyage. Ses épaules s'affaissent sous le poids de ses fautes et sa monture hésite.
Devant lui, un homme jeune quitte ses chaussures. En abandonnant ses vêtements, il se libère de ses péchés. En arrière-plan, le sculpteur a représenté les vêtements-péchés dont se sont débarrassés ceux qui sont déjà “passés”.
Le personnage “dont c'est le tour”, nu et pur, s'offre volontairement au sacrifice. Il s'abandonne à Dieu. En mourant, il voit dans le ciel la Divinité qui l'attend. Les mains liées derrière le dos, il est à l'image de l'agneau sans défense, mais il sait que son sacrifice lui ouvrira la porte de la mandorle par laquelle il passera dans l'autre monde.
Le sacrificateur, de la main droite, en un geste rituel, plonge l'arme du sacrifice dans la poitrine de celui qui s'offre à la mort, tandis que de la main gauche, il tire la chevelure de sa victime pour lui tourner le visage en direction du ciel. L'attitude du personnage est solennelle, sa dignité, exemplaire. Son regard, volontairement tourné en sens contraire de son geste cruel, symbolise le passage de la gauche à la droite de Dieu, d'un monde terrestre à un monde céleste, d'une vie à l'autre.
La partie du tympan, à la droite de Dieu, est l'image symbolique de l'autre monde. Le personnage principal est assis sur un siège de sénateur. Il voit Dieu, et son visage en rayonne de joie. L'auréole symbolise l'aura de son esprit et ses ailes montrent bien qu'il est l'hôte du ciel. De la main gauche, il rend gloire à Dieu et de la droite, il touche le bélier reproducteur céleste placé dans l'arbre de vie, signifiant par ce geste sa foi dans la réincarnation.
Derrière lui, son serviteur qui l'a suivi dans la mort, suivant la coutume des Gaulois rapportée par César, rayonne également de joie tandis que le Sagittaire les protège tous deux de son arme.
A quel niveau de symbolisme ou de réalisme faut-il comprendre la scène, je ne sais pas. Faut-il y voir un service d'euthanasie offert aux malades et aux désespérés ? Ou aux criminels pour qu'ils se fassent rectifier avant de redescendre pour une autre vie ? Je ne sais pas, mais j'ai tout de même du mal à croire que des Gaulois aient pu se porter volontaires sans raisons sérieuses.
Bref, je ne dis pas que tout est du même style dans cette église. On voit bien que son tympan de la descente de croix est plus récent, mais on ne voit pas pourquoi ses chapiteaux auraient éte tous remplacés.
Explication du site de San Isidoro : http://www.sanisidoro.de/deutsch/cordero/popup/tympanon_unten.html
Le sacrifice druidique de Perrecy-les-Forges en Saône-et-Loire.
Nous sommes sur les lieux du sacrifice. Grandi par son rôle sacré, le sacrificateur divin lève le coutelas avec lequel il va frapper un saint homme - Gésocribate ? Cléopas ? ou ? - par le travers du dos, suivant l’usage que rapporte Diodore de Sicile : lorsqu'il s'agit de délibérer sur une chose importante, les druides immolent un homme en le frappant avec un coutelas par le travers du dos. Après qu'il soit tombé, ils pronostiquent l'avenir en observant les palpitations de ses membres et l'écoulement de son sang (livre V). En guise d’introduction préliminaire,le sacrificateur exécute une danse rituelle pendant que sa victime auréolée de sainteté, toujours encouragée par l’ordonnateur de la cérémonie, se prépare à la mort. A l'arrière-plan, le petit personnage donnera le signal d'un coup de gong.
Au chapiteau suivant, le sacrifice a été consommé. Nous voici de nouveau dans le ciel. La troupe a repris la route derrière Gésocribate sacrifié et toujours auréolé. Il serre contre sa poitrine le Livre de vie. Les guides célestes accueillent le cortège des élus. S'appuyant sur son bâton, le bouvier/berger du ciel montre le chemin. Le gardien dresse la grande clef avec laquelle il ouvre et ferme la porte de l'oppidum. Enfin, la constellation de la Petite Ourse est sortie de l'enceinte pour venir à la rencontre de nos élus. http://bibracte.com/images/stories/epitre_hebreux/ciel_antique_5.htm.
En haut du ciel, à la partie supérieure du tympan, dans sa mandorle cosmique, Dieu trône. http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/jesus-2007-ans-apres-33849. Textes et dessins de l'auteur.
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON