L’État actionnaire, c’est le peuple.
Si l’actionnaire fait des profits sur un service donné, c’est une forme de redistribution démocratique. Et cela renforce l’État, donc le pouvoir politique.
Si l’actionnaire privé fait des profits importants, il fera ce qu’il veut de son profit, y compris s’en servir pour affaiblir l’État, donc le pouvoir politique. Et c’est ce que visent les libéraux qui ont fait du lobbying scandaleux pour assimiler l’État à une entreprise privée. Et l’amalgame est l’arme des fascistes. Les libéraux qui aiment les oxymores se distinguent par celui-là.
La vraie question n’est pas de savoir si l’État est meilleur ou plus mauvais actionnaire du point de vue du profit, mais quels sont les services et produits qui doivent échapper à la loi du profit, au divin marché. Outre l’ordre public, j’en citerai au moins trois : la santé publique, l’éducation nationale et la recherche fondamentale.
Enfin, l’État doit rester maître d’ouvrage des infrastructures nationales, de la gestion de l’eau, et plus généralement de toutes les ressources naturelles et espaces publics. Cette maîtrise d’ouvrage est ce qui est constamment occultée quand on parle de prélèvements obligatoire. Je persiste et signe : oui à une économie de marché, non ) une société de marché. Cela se traduit par le fait que l’État doit conserver la maîtrise de 50 % du PIB. Attention : cela nécessite des précisions qui dépassent le cadre de ce simple com.