GilbertDulbert,
Le pragmatisme ça veut dire que l’on se plie aux lois immuables,
celles de la nature si vous préférez. Cela n’exclut nullement
l’idéologie. (Notez que chaque mot a son importance). D’ailleurs, les
tenants du dessein intelligent peuvent se montrer très pragmatiques.
C’est une erreur d’opposer pragmatisme et idéologie ; c’est comme
comparer une odeur et une couleur ! Le pragmatique est l’opposé du
cartésien, lequel est méthodique et rationnel. Le pragmatique s’il est
parfois méthodique, n’exclut pas l’irrationnel, du moment que ça
marche ! Il ne sait pas pourquoi, mais c’est bon pour lui, et peu
importe les autres !
Prenez George Bush !
"Nous sommes un empire, maintenant, (C’est Bush ou son conseiller qui parle) et
lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous
étudiez cette réalité, judicieusement, comme vous le souhaitez, nous agissons à
nouveau et nous créons d’autres réalités nouvelles, que vous pouvez étudier
également, et c’est ainsi que les choses se passent. Nous sommes les acteurs de
l’histoire (...). Et vous, vous tous, il ne vous reste qu’à étudier ce que nous
faisons." (Bush,
ou son conseiller Karl Rove ?)
Où est le pragmatisme là-dedans ? Diriez vous que
Bush est un idéologue ou bien un pragmatique ? Non selon votre
définition. Oui pour le camp de Bush qui se qualifie lui-même de
pragmatique, et opposé aux démocrates, lesquels sont là-bas identifiés à
la gauche française !
Si j’ai le pouvoir et que je fais ce que je veux : suis-je pragmatique ou pas ? Sauriez-vous répondre à cette question ?
Je l’ai dit ci-dessus, le libéralisme est une idéologie : l’idéologie du
pragmatisme. Mais lisez donc Comte Sponville, il le dit beaucoup mieux
que moi. De fait, ce discours ’tue’ l’idéologie libérale, le mythe
libéral, la revanche que les commerçants voudraient prendre sur les
scientifiques. Et c’est ce discours qui vous défrise.
Au fond, et pour résumer, l’idéologie libérale
désigne par pragmatisme ce qui n’est que la primauté du profit sur la
morale : un système de valeur, ou plutôt, de non valeur.