• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de JL1

sur France : perte du triple A ! Merci qui ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Francis, agnotologue JL1 15 janvier 2012 09:49

Jason,

deux choses : les dirigeants actuels jouent le jeu de l’UE libérale. Cela répond directement à votre question. Pour nous en convaincre, Michel Rocard et Pierre Larouturou ont démontré qu’il était possible, même dans l’UE, même dans l’Euroland de faire autrement.

Pour répondre indirectement, il faut savoir ce qu’est le jeu de l’UE libérale :

Dans l’Ancien système - on peut dire l’Ancien système comme on dit l’Ancien régime -, quand l’État disposait de la planche à billets, chaque fois qu’on y avait recours, cela se traduisait par une dévaluation de fait qui provoquait inévitablement une inflation, au grand dam des riches et de leurs banquiers.

Hier, l’État s’enrichissait d’une main et ses sujets s’appauvrissaient de l’autre, mais les riches plus que les pauvres : en somme, ce système réduisait les inégalités.

Le système actuel a été inventé par et pour les riches avec pour objet de mettre les riches à l’abri de l’inflation.

Aujourd’hui, l’acte fondateur de la dévaluation n’est plus une injection de monnaie, mais les prêts octroyés par les banques aux acteurs économiques, de la monnaie ainsi créée. / Les banques sont de fait en situation de prélever en amont de l’inflation, une marge confortablement supérieure à ce qu’elles perdront en aval. Elles prennent d’une main plus que ce qu’elles perdront de l’autre. Ainsi, le recours à la planche à billet n’est plus un danger pour les riches mais une aubaine pour les banques qui, ainsi que des bandits à l’octroi des grandes villes, sont en position de prélever leur dime à tous ceux qui en franchissent le seuil.

Autrement dit, la création de monnaie, au contraire de réduire les inégalités est devenue un facteur d’accroissement des inégalités : pile les riches gagnent ; face l’État, c’est-à-dire le peuple, perd !

Et l’on comprend mieux pourquoi les États y regardent à deux fois avant d’y recourir. Sauf les États suicidaires, suivez mon regard.

A lire aussi ce texte de <Paul Krugman, qui parle de la dette américaine, mais c’est transposable en France. Extraits :

"Personne ne comprend rien à la dette 2 janvier 2012 : « lorsque les gens de Washington ( la « fameuse communauté internationale) parlent de déficits et de la dette, en gros ils n’ont aucune idée de ce dont ils parlent - et ce sont ceux qui en parlent le plus qui la comprennent le moins…

Ceux qui s’inquiètent des déficits peignent le tableau d’un futur dans lequel nous sommes appauvris à cause des sommes que nous devons rembourser après nos emprunts. Ils voient l’Amérique comme une famille qui aurait contracté un crédit trop important et qui aurait donc des difficultés à payer ses échéances tous les mois. Ceci est une analogie vraiment mauvaise, sur au moins deux plans. Tout d’abord, les familles se doivent de rembourser leurs dettes. Pas l’état - tout ce qu’il doit faire est de faire en sorte que sa dette augmente moins vite que son assiette fiscale.) La dette de la seconde guerre mondiale n’a jamais été remboursée ; elle s’est seulement retrouvée de moins en moins pertinente à mesure que l’économie américaine croissait et avec elle le revenu soumis à l’imposition. Ensuite, et c’est le point que presque personne ne semble comprendre, une famille surendettée doit de l’argent à quelqu’un d’autre ; la dette américaine est dans une grande mesure de l’argent que nous nous devons à nous-mêmes….

Pour la dette due à des étrangers : chaque créance étrangère sur l’Amérique d’une valeur d’un dollar correspond à une créance américaine sur les créances étrangères d’une valeur de 89 cents…. Nous avons besoin de davantage - et non de moins - de dépenses d’Etat pour nous sortir de ce piège du chômage.

Et cette obsession malavisée nourrie d’inexactitudes au sujet de la dette nous barre la route. » Paul Krugman.

C’est Là


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès