Marianne,
A mon avis on devrait remplacer Bayrou par Mélenchon dans la première partie de ce texte.
Vous écrivez : « Le modèle capitaliste d’économie de marché incarné par la droite a privilégié la liberté, mettant l’argent au centre, en ayant laissé malgré tout se développer les inégalités. Le socialisme incarné par la gauche, a préféré l’égalité, en mettant l’Etat au centre oubliant souvent l’entreprise. L’humanisme plutôt incarné par le centre, réfère à la fraternité, trop oubliée. » C’est pas de la langue de bois ça ?
La place entre l’UMP et le PS est si ténue que vous avez recours à un sophisme qui crève les yeux pour vous y glisser : L’humanisme est précisément ce que la droite convertie au libéralisme a désigné comme LA tare économique de la gauche.
Mais c’est une vieille habitude du Centre - cf. la trop célèbre réplique du monopole du cœur.
On a vu où Giscard nous avait mené, lui qui est parti 7 ans plus tard sous les sifflets. Mitterrand disait : « Mes chers compatriotes, ne séparez jamais la liberté de l’égalité » Je ne vois pas où est cette soi-disant préférence de la gauche pour l’égalité, et quelle place cela laisserait à Bayrou entre les deux.
Ceci dit, il est bon de se souvenir que« Les diatribes de Mitterrand sur les « maîtres de l’argent » étaient plus violentes que les prises de position actuelles de Besancenot ». (François Ruffin)
Où est la critique des maîtres de l’argent dans le discours de Bayrou ? Au contraire, vous écrivez : « les véritables causes de nos maux (sont) nos propres responsabilités de citoyens, de consommateurs, d’investisseurs, d’entrepreneurs,... »
A ça, je réponds par cette citation : « Le secret d’une autorité, quelle qu’elle soit, tient à la rigueur inflexible avec laquelle elle persuade les gens qu’ils sont coupables. » (Raoul Vaneigem).
Bayrou dont Mitterrand avait dit de lui qu’il est le pire de tous est le plus autoritaire des prétendants actuels à la couronne.Il ne sait pas avec qui il s’alliera, ni même quel sera son programme, mais une chose est sûre : il ne prévoit pas de diminuer les pouvoirs exorbitants que Sarkozy a donné à la fonction présidentielle.