@gonzales
quels sont selon vous les déterminants qui permettent de se situer à
droite ou à gauche ou dans les extrêmes ? Le libéralisme, qui n’est
certainement pas une doctrine assumée par la gauche, a été bafoué par
Sarkozy au profit de la constitution d’une ploutocratie encore renforcée
par l’allègement des droits de succession. La mobilité sociale,
paralysée sous Sarkozy, est menacée par le PS d’un remplacement par un
nivellement systématique des salaires et des conditions. Pour les
frontistes de droite et de gauche la solution passe par la réédification
des frontières et le repli sur soi : bienvenue en Corée du nord...
Où se situe Bayrou dans ce paysage ? Certainement pas au milieu d’une
ligne hypothétique qui joindrait ces ambitions disparates mais devant,
loin devant. Car c’est bien lui qui, après avoir effectué de longue date
des diagnostics dont la pertinence s’impose maintenant à tout le monde,
propose une vision et un projet de reconstruction tellement clairs,
complets, cadrés dans la durée, situés dans le contexte européen et
mondial, et par dessus tout cohérents, que c’est lui qui impose la
dynamique de campagne pour l’ensemble des candidats. Il a commencé avec
le produire en France et ses déclinaisons, et va poursuivre avec
l’éducation, la formation, les refondations nécessaires du pacte social
et du contrat républicain...
Son discours de clôture du
premier forum de l’agenda 2012-2020, consacré au thème Produire,
a duré plus d’une heure et ce n’était pas trop pour balayer toutes les
facettes de ce thème. On est loin des duels de petites phrases, et
personne ne peut prétendre qu’il n’y a pas de substance dans son projet.
Si Bayrou a raison quand il prétend que la campagne va se faire sur
le fond, alors je crois qu’il n’a pas de souci à se faire. Évidemment
cela demande que les électeurs ouvrent les yeux et les oreilles, mais
pour ma part je garde espoir en mes contemporains