Encore un article écrit trop vite… Si vous aviez lu la
synthèse du rapport 2007, vous y auriez vu que la thèse du réchauffement solaire EST prise en compte, contrairement à ce que vous affirmez un peu hâtivement. Le facteur entre le réchauffement dû au soleil et à l’homme est évalué à 1 pour 10 (page 49).
Et l’énoncé que vous citez ne tranche PAS la question de savoir si le réchauffement est majoritairement dû à l’homme. Il évoque simplement l’existence d’une PART de réchauffement dû à l’homme (cette part n’est pas quantifiée). Donc, contrairement toujours à votre affirmation hâtive, le travail du GIEC n’est PAS à sens unique. Un tel reproche peut par exemple être adressé au NIST, dont le rapport sur l’effondrement des Tours Jumelles a ni plus ni moins écarté totalement une hypothèse (le NIST l’a admis). Le GIEC, lui, prend en compte l’hypothèse du soleil, donc tout va bien de ce point de vue. Il n’y a pas d’erreur méthodologique.
Et de fait, le reproche de Courtillot n’est pas que le réchauffement solaire soit oublié, mais la non-prise en compte d’études donnant plus d’importance au soleil. Jouzel (du GIEC) estime pour sa part que ces études ont été démenties. Le débat est donc quantitatif et vous allez au-delà de ce que disent les détracteurs du GIEC.
Enfin, quand Courtillot se plaint que les taux de certitude ne sont pas suffisamment mis en avant dans le résumé aux décideurs, c’est d’une extrême mauvaise foi puisque, si vous aviez lu la synthèse encore une fois, vous auriez vu qu’une pleine page (page 37) est consacrée à la définition des termes exprimant les taux de certitude (« Pratiquement certain », « très probable », etc.), termes qui tout au long de la synthèse seront mis en italique. C’est donc peu dire qu’un soin particulier a été apporté à pondérer chaque affirmation. Ces taux de certitude sont présents également dans le résumé aux décideurs, plus court que la synthèse. On se demande quelle mouche a piqué Courtillot.
Par pitié, lisez les documents dont vous parlez !
Notez bien que je ne tranche pas sur le fond : je ne suis pas scientifique et n’ai pas l’expertise nécessaire. Simplement, j’ai écouté Courtillot et Allègre ainsi que leurs contradicteurs (Raymond Pierre-Humbert par ex.).
L’argument habituel de l’exploitation politicienne du travail du GIEC est nul et non avenu puisque cette exploitation est à l’heure actuelle, à peu près nulle. Hormis, donc, rassurer (faussement) l’opinion publique en se donnant un vernis écologique (sans contenu). Il ne sort aucune mesure concrète du GIEC. Le marché du carbone a immédiatement exonéré les principaux pollueurs et le cours du CO2 est si bas que cela vide la mesure de son sens (comme un impôt de 0,00000001 %…).
Quant aux opposants du GIEC, ils avancent masqués : Courtillot et Allègre finissent par reconnaître, lorsqu’on les écoute suffisamment, qu’ils craignent pour l’économie. Or, c’est d’une insondable naïveté car les politiques se fichent éperdument du climat et ne veulent pour rien au monde casser l’économie ! Comme on le voit : ils ne font rien.
J’estime cependant qu’il est une excellente chose qu’il existe un débat et des contradicteurs, en tout domaine.