à l’auteur :
Votre article est intéressant pour celui qui suit les cartes électorales de la France depuis ... longtemps (!). C’est pourquoi je regrette un peu que vous soyez resté dans les généralités. Je corrige très vite : 1) il n’est pas certain que les lecteurs de ce site se passionnent pour les votes des différents « croyants » ; 2) fouiller dans toutes les archives (les meilleures sont celles du Monde sur le sujet) demande un travail de romain ...
La carte électorale de la France (uniquement les présidentielles) a beaucoup changé depuis une quarantaine d’années. L’Ouest, par ex., traditionnellement catho ne répugne plus à voter à gauche - dans les villes -, le Midi, rad.-soc. ou socialo-coco. donc assez anti-catho., a glissé peu peu vers la droite, voire l’extrême-droite. Et que dire de l’ex - « ceinture rouge » de la région parisienne !
L’Alsace, chrétienne depuis toujours, a aussi connu, depuis quelques années une petite transformation électorale : de MRP sous la IV° et Gaulliste sous ... de Gaulle, sans raison majeure elle vote, surtout au 1er tour des présidentielles de 88, 95, 2002, assez massivement frontiste - c’est le cas des sous-préfectures du nord de Strasbourg notamment, bien que ne connaissant quasiment aucun pb. lié à l’immigration, à part Bischwiller - ancien bastion PC. L’Alsace catholique et protestante (à part Strasbourg et un peu Mulhouse) reste très majoritairement à droite, bien plus que la Moselle. Tous les scrutins sont très clairs sur ce sujet ...
Vos chiffres semblent assez fiables en ce qui concerne l’ensemble de l’électorat catholique peu ou prou pratiquant : majoritairement, il vote encore à droite (53% pour Sarkozy en 2007).
Vous avez raison : les musulmans votent assez peu - sauf dans le Nord (la politique pro-musulmane de Martine Aubry porte peu à peu ses fruits. Ries, le maire de Strasbourg, prend d’ailleurs exemple sur elle). Mais là, où ils sont les plus nombreux - dans les très grandes agglomérations et dans la région parisienne -, ils ne s’intéressent que vaguement aux élections en général. Exception en 2007, grâce aux efforts de Royal, ils se sont déplacés en plus grand nombre que d’habitude. Mais cela reste à confirmer.
Fabri vous fait observer que les bouddhistes sont aujourd’hui plus nombreux que les Juifs. C’est vrai. Mais aucune étude sérieuse n’a encore été diligentée pour essayer de comprendre le vote bouddhiste. C’est un peu dommage.
Pourtant, je ne pense pas que le débat soit si tranché que ce que disent les chiffres : il y a beaucoup d’agnostiques - souvent baptisés - qui ne votent pas selon des critères religieux. Sarkozy a gagné en 2007 parce qu’il a su rassembler un grand nombre de Français, croyants ou non - de même que Mitterrand en 1981. C’est la raison pour laquelle la plus grande prudence s’impose avant de conclure définitivement.
Bonne soirée,
RS