« Cette tactique est assez étrange et déconcertante »
non : c’est du JClaude Romand typique...
Exactement ce qu’avait dit Jean-Claude Romand à sa famille, et ce pendant des années. Mais, si vous savez bien, cet homme incarné à l’écran avec justesse par Daniel Auteuil, qui avait passé une bonne partie de sa vie (près de vingt ans !) à faire croire qu’il travaillait comme chercheur réputé alors qu’il n’avait aucun diplôme, et qui a aussi passé son temps à faire la cavalerie avec la fortune familiale pour faire vivre sa famille, n’ayant aucun travail réel. Pour réussir à vivre comme ça pendant vingt ans, il faut sacrément savoir mentir. Il y était parvenu, jusqu’au jour où ça a dérapé, et il a trucidé toute la famille, un matin de janvier 1993, avant de tenter de se suicider et de se rater. Et là, ça y est, on se dit, ça colle déjà nettement mieux : pour Nicolas, c’est en cours, ce schéma mortifère : autour de lui, il n’ y a déjà plus que des cadavres. Le PS est déjà mort, le MoDem tout comme, même le RPR y est passé pour devenir l’UDF, où il y a déjà plusieurs morts politiques également dans les rangs. Des ministres sont en sursis, certains ont déjà été rétrogradés. Boeckelérisés. Et qu’on ne nous dise pas que cette fois nous n’avons pas été prévenus. Personne n’avait vu voir venir Romand. Nous, heureusement on a François Léotard, qui nous a averti que « tout cela allait mal finir. » Sa conduite actuelle ressemble en effet à un véritable suicide politique, chaque jour annonçant soit un couac de sa majorité, soit une bourde d’un des ministres, soit un sondage encore pire que les précédents. Il a déjà tué en quelques mois la fonction présidentielle en en faisant seulement une sorte de saltimbanque ou de VRP à avions, en armements ou en centrale nucléaire. La cavalerie, il l’a faite avec les promesses de pouvoir d’achat, renouvelées encore et encore alors que l’économie ou la vitalité des entreprises ne s’y prêtent pas, et les cadeaux aux plus riches pour déshabiller les plus pauvres. Comme Romand, qui venait régulièrement dans sa famille pour ponctionner les fonds dont ils avait besoin, il vient voir un jour des pêcheurs pour leur dire qu’il pensera à eux pour qu’ils puissent quand même pêcher en janvier pour ne pas s’en rappeler en mars. Bref, notre président ressemble comme deux gouttes d’eau au héros du film L’Adversaire : le matin on croit qu’il part au travail, et en fait il emprunte un Falcon pour passer tout le week-end auprès de sa nouvelle compagne. On l’imagine partant avec des dossiers sous le bras, en fait, il part avec sa montre et ses habits neufs. Il promet de s’occuper de tous les Français, mais en réalité laisse d’autres se charger du sort des ouvriers de Mittal, trop occupé à sélectionner le meilleur titre du prochain album de Madame. La seule différence, en fait, pour l’instant c’est que Roman avait une maîtresse, à qui il venait raconter tous ses malheurs, ce mythomane complet.Qui s’en est pris pour perpète, lui.