A Pierre Régner
et, à la l’âge adulte, je décidai de changer d’église et de devenir membre d’une
église baptiste fondamentale indépendante.
En tant que chrétien fidèle, j’étais
très impliqué au sein de l’église ; je prononçais des sermons lors de l’école du
dimanche aux adultes et je m’occupais aussi d’autres tâches. Je fus bientôt
élu diacre de l’église. Comme je voulais approfondir davantage mon engagement
envers Dieu, je décidai de faire carrière comme pasteur.
Je reçus une bourse pour m’aider dans
mes études de théologie. Je souhaitais alors devenir pasteur ou missionnaire.
Le seul bémol à la première option était que devenir pasteur nous aurait
engagés envers l’église, moi et toute ma famille, pour le reste de notre vie.
Alors tout juste avant de commencer mes
cours au Bible College, je crus bon de jeter un regard plus critique sur le
christianisme et d’interroger ma foi avec la plus grande sincérité. Je
m’interrogeai sur la trinité, je me demandai pourquoi Dieu pouvait bien avoir
besoin d’un fils, et pourquoi le sacrifice de Jésus, comme l’affirmait
l’Évangile, était nécessaire pour que j’obtienne le pardon de mes péchés.
Je m’interrogeai sur la croyance
voulant que les gens vertueux de l’Ancien Testament soient tous
« sauvés », car Jésus n’était pas même né à cette époque et ne
pouvait donc pas avoir racheté leurs péchés par sa crucifixion. Je me posai,
donc, de sérieuses questions, sur le christianisme, que j’avais négligé de me
poser depuis toujours.
Les réponses à ces questions que je
reçus de la part de chrétiens défiaient toute logique et ce, en dépit du fait qu’elles
constituent le fondement de la foi chrétienne.
Pourquoi Dieu nous aurait-Il donné un
cerveau et une faculté de raisonnement pour que nous cessions, temporairement,
de les utiliser ? Parce que c’est bien là ce que le christianisme demande aux
gens de faire quand il leur dit qu’ils doivent seulement avoir la foi. C’est
ce qu’on appelle la foi aveugle.
Le fait de réaliser que j’avais
toujours accepté le christianisme avec une foi aveugle, toute ma vie, sans
jamais le remettre en question était très troublant, pour moi. Comment
pouvais-je ne pas avoir réalisé cela plus tôt ?
Je n’arrivais pas à trouver de réponses
dans la Bible. À partir du moment où je compris que la trinité était un mythe
et que Dieu est suffisamment puissant pour « sauver » une personne
sans l’aide d’un fils ou de qui que soit, les choses se mirent à changer, pour
moi. Toute la foi que j’avais dans le christianisme s’effondra. Je ne pouvais
plus croire au christianisme ni être chrétien.
Je quittai l’église pour de bon et mon
épouse la quitta avec moi, car elle avait, elle aussi, de la difficulté à
accepter certains concepts chrétiens. C’est ce qui marqua le début de ma quête
spirituelle. J’étais maintenant un croyant sans religion.
Ce fut une période assez difficile pour
ma famille et moi, car le christianisme était tout ce que nous avions jamais
connu. Il me fallait maintenant partir en quête de la vérité. Je me mis à
étudier diverses religions et les trouvai toutes aussi fausses les unes que les
autres. Puis, j’entendis parler de l’islam.
L’islam ??? Je n’avais aucune idée de
ce que c’était. Du plus loin que je pouvais me souvenir, je n’avais jamais
rencontré un musulman et l’islam n’était pas une croyance considérée comme une
religion, dans la région du Canada où j’habitais. Je n’en avais entendu parler
que vaguement, dans les médias, mais toujours de façon négative. C’est
pourquoi je ne le considérais même pas comme une option.
Mais malgré moi, ma curiosité fut
piquée. Alors je me mis à lire un peu sur l’islam, puis un peu plus. Puis, je
lus le Coran. Cette merveilleuse révélation, cette vérité changea ma vie à
jamais. Je me mis immédiatement à étudier tout ce que je pouvais trouver sur
l’islam.
J’appris, par ailleurs, que la mosquée
la plus proche était située à près de 160 kilomètres de ma ville. Malgré tout,
je fis monter toute ma famille dans notre fourgonnette et me mis en route pour
cette mosquée. En chemin, j’étais très nerveux, mais excité à la fois. Je me
demandai également si on nous laisserait entrer, puisque nous n’étions ni
arabes ni musulmans.
Mais dès notre arrivée, toutes mes
craintes se dissipèrent. Je fus très chaleureusement accueilli par l’imam et
les fidèles. Ils se montrèrent tous très gentils à notre endroit. Je ne
trouvai, chez eux, rien de ce que les médias nous rapportaient toujours au
sujet des musulmans.
Ils me donnèrent un livre écrit par
Ahmed Deedat et m’assurèrent que je pouvais bel et bien devenir musulman. De
retour chez moi, je lus avidement tous les livrets sur l’islam qu’ils m’avaient
donnés. J’appréciai beaucoup ces lectures, car notre bibliothèque locale ne
tenait que quatre livres sur l’islam.
Après mes lectures, je fus un moment
comme en état de choc. Comment avais-je pu être chrétien si longtemps et
n’avoir jamais entendu parler de la vérité ? Je croyais maintenant que l’islam
était bel et bien cette vérité que je cherchais ; j’en étais convaincu et je
voulais devenir musulman.
On me mit en contact avec la petite
communauté musulmane de ma ville. Le 24 mars 2006, je me rendis à la mosquée.
Tout juste avant la prière du vendredi, et devant tous les fidèles, je
prononçai la profession de foi musulmane : « la illaha illallah,
mouhammadour rasouloullah » (Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et
Mohammed est Son messager). J’étais maintenant musulman. Ce fut le plus beau
jour de ma vie. J’aime l’islam et j’ai maintenant trouvé la paix intérieure.
Je connus des moments difficiles après
ma conversion. Lorsque les gens apprirent que j’étais devenu musulman,
certains me rejetèrent, d’autres se mirent à rire de moi. La majorité de nos
anciens amis chrétiens ne nous adressèrent plus jamais la parole. Quant à mes
parents, ils me renièrent presque.
J’aime pourtant ma vie en tant que
musulman et si certains de mes compatriotes me trouvent étrange, cela n’a
aucune importance. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a que moi, et moi seul, qui
devrai rendre des comptes à Dieu après ma mort.
C’est Dieu qui nous donne la force de
passer au travers des épreuves et Dieu m’a aidé à traverser les moments
difficiles qui ont suivi ma conversion. J’ai le plaisir, aujourd’hui, d’avoir
plusieurs frères en islam.
J’ai légalement changé de prénom pour
Abdullah, un prénom que j’aime vraiment beaucoup. Je suis maintenant le seul
et unique aumônier musulman approuvé qui travaille à l’hôpital de ma ville. Je
suis musulman et je suis très heureux de l’être. Je remercie Dieu pour tout.
Abdullah DeLancey est le fondateur de
muslimforlife.com.