L’article de Mr Carrière, ainsi que son commentaire, est un petit chef d’oeuvre d’intelligence, un condensé d’humanisme. Notre système s’appuie sur des lois rigides, des modes de pensée conditionnés par un siècle et demi de capitalisme débridé, assasinant des millions d’hommes. Les contrats de travail actuels reflètent toujours (sinon davantage depuis quelques années) une « déperdition » des compétences, une échelle des valeurs à sens unique où le haut se paie et se renforce sur le dos d’une main d’oeuvre jetable et déresponsabilisée. L’américanisation croissante du monde du travail nous ramène en arrière en laissant sur le pavé de plus en plus d’individus et en permettant à une « élite financière » de s’enrichir à outrance. Les valeurs humaines sont bafouée et la peur de perdre son emploi empêche les plus bas salaires de revendiquer la part qui leur revient. En maintenant un état d’esprit corporatif, datant lui du moyen-âge, les syndicats ne font qu’apporter leur caution à un système écononomique basé sur les divisions (hiérarchiques entre autres)lesquelles minent tout véritable élan de solidarité collectif. La multiplication par surenchères de lois et d’articles régissant la vie des citoyens permet d’endiguer toute velleité de révolte justifiée puisque la justice, en ce sens, favorise les classes dominantes. Nous ne sommes égaux ni devant la loi ni devant les termes qui définissent un contrat de travail. Au fond, Monsieur Carrière nous parle de cette déshumanisation terrifiante dont le moteur est le profit à tout prix. Alors, pour rire, on délocalise ?