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Commentaire de gogoRat

sur 410 euros mensuels pour vivre c'est encore trop pour YVES FROMION


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gogoRat gogoRat 27 janvier 2012 12:45

 le problème du RSA mérite effectivement cette tentative de sensibilisation, mais il mérite aussi une remise en question beaucoup plus large !

Qui souhaite vraiment « REFLECHIR LOIN DES DOGMES » ... aura peut-être le temps de considérer les remarques suivantes.

(Je commencerai par commenter cet article, puis avancerai quelques suggestions)

L’idée directrice étant que en politique, et a fortiori au Pouvoir, le mandat essentiel à respecter est d’abord de rendre crédible une justice garante de cohésion sociale : il faudrait pour cela assurer dans les faits cette justice ! ...

Remarque 1 : qualification / (formation)

’BURIDAN’ insiste sur une question de qualifications

« ... l’absence de qualification (60 % des bénéficiaires de minima sociaux n’ont pas le niveau du CAP) »
« ... le taux de chômage des personnes sans diplôme atteint 40 %. »

... tout en évitant cependant soigneusement (ou prudemment ?) de parler de formation ...  :

".. les sorties du système scolaire sans diplôme. Dans le marché du travail actuel, cette dernière équivaut à une condamnation au chômage tout au long de la vie ..."
* premier point :
 est-il juste, dans une démocratie prônant « Egalité et Fraternité », de conditionner les efforts de « Solidarité » (dite Active - RSA), à la hauteur de qualifications ou diplômes décernés soit par une « élite » officielle (système scolaire), soit par une « élite » officieuse ( qualifications professionnelles décernées par l’Industrie privée ) ?

* second point :
 en mettant ainsi l’accent sur un défaut de qualification, ne risque-t-on pas d’occulter, tout en l’aggravant, une injustice plus fondamentale ?
 En effet, s’il est déplorable que "60 % des bénéficiaires de minima sociaux n’ont pas le niveau du CAP" ... n’est-il pas encore plus déplorable que les 40%, (qui ont au moins le niveau du CAP !) , en soient réduits aux minima sociaux ?
 Si « le taux de chômage des personnes sans diplôme atteint 40 % », il faut croire alors que 60% des personnes sans diplôme arrivent à trouver un salaire. Ce qui pourrait laisser entendre que tous ces diplômés « bénéficiaires de minima sociaux » (ayant au moins le CAP) ne seraient pas très excusables ? ...
 Ce genre d’argumentation occulte la question fondamentale d’essayer de savoir dans quelle mesure les détenteurs de qualifications ou diplômés sans travail sont ou pas responsables de leur situation : on peut y voir un a priori qui ne fait que renforcer une fort déplorable culpabilisation non justifiée des « bénéficaires » qualifiés, diplômés, voire même expérimentés ...
 
* troisième point :
 ne parler que d’un problème de qualification sans envisager l’état de l’offre et de la demande en matière d’emplois peut laisser soupçonner une double confusion :

- concernant, d’une part, l’état réel des compétences ou potentiels et l’instrumentalisation de leur reconnaissance officielle,

- et, d’autre part, dans l’analyse des causes du non emploi !
 D’une part, on pourrait certainement augmenter très facilement le taux de diplômés : en dévaluant les diplômes ! ...
 D’autre part, s’il est vrai qu’un chômage structurel est à l’oeuvre dans notre pays : en quoi l’idéal même d’une formation, voire d’une compétence parfaite, obtenue de façon idyllique par tout le monde, ... changerait quoi que ce soit au pourcentage de laissés pour compte  ?
 Ne pas évoquer ce problème risque de n’être qu’une acceptation, en creux, d’un système de concurrence (plus ou moins juste ou plus ou moins faussé) justifiant la mise à l’écart d’une partie non négligeable de la population !

* quatrième point :
au-delà des problèmes de justice, est-il pertinent de laisser déconsidérer (ou « déclasser ») les laissés pour compte qui pourraient avoir été écartés de façon injuste ? 
 Ne s’intéresser qu’au manque de « qualification » d’un pourcentage de ceux qui ne sont pas embauchés ne ferait que renforcer la dérive d’employeurs qui plutôt que de corriger les « bogues » écarteraient les compétents qui osent remettre en cause ce qui doit l’être 
( Cette cause possible de la Crise économique que nous subissons aujourd’hui n’a jusqu’ici été envisagée par aucun de nos analystes méritants, de quelque bord politique qu’ils soient ...)
...

Remarque 2 : ’accompagnement’
l’auteur de cet article dit :
« . Un accompagnement renforcé des personnes en difficulté permettait d’améliorer de manière significative le retour à l’emploi. »

* Cette assertion n’est ici pas argumentée ni documentée ...
Elle me semble sujette à caution  ! ...
 Et puis que signifie ici "accompagnement ? A-t-on cherché à mesurer le pourcentage de ceux qui demandent à être « accompagnés » ?
Qui détermine (et comment ? selons quels critères précis ?) le besoin réel « d’accompagnement » de certains de ses concitoyens ? ...


Remarque 3 : pôle emploi / contrats aidés

Nous lisons :
" ...la loi créant le RSA a en outre voulu faire de Pôle emploi le principal acteur de l’insertion des bénéficiaires de minima sociaux. Mais elle ne lui a pas donné les moyens nécessaires alors que les conditions de la fusion entre ANPE et ASSEDIC ont désorganisé la nouvelle entité."

...

« dispositifs destinés aux personnes en difficulté, tels que les contrats aidés. »

* a-t-on fait une enquête (neutre et indépendante) auprès des personnes « aidées » pour savoir, après quelques années de recul, quel bilan elles établissent des « aides » que sont censés leur avoir apporté l’ANPE" ou les contrats aidés ? Et QUI aidents d’abord, concrètement, ces "contrats aidés ? ...

Suggestions :
 il faut décidément réfléchir plus sérieusement à revenu minimum assuré pour chaque citoyen : que l’on appelle cela « Revenu Universel », "crédit d’impôt" ... ou autre. Mais il serait dommage de se tromper de combat en se dispersant dans des querelles de chapelles ....


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