La domiciliation est une liberté fondamentale et il est
normal de payer des impôts là où on vit et de profiter des services du pays où
l’on paye ses impôts. Mais pas de profiter des services du pays dont on a fui
les impôts, comme dit fort justement M. Epapel. Je connais personnellement des Français
exilés fiscaux en Belgique qui mettent leurs enfants à l’université française,
pas chère puisque payée par les impôts de ceux qui sont restés : c’est là
qu’il y a beurre et argent du beurre. Si on s’exile, on s’exile, et pas que
fiscalement. Je ne suis pas pour retirer la nationalité (c’est pour moi un état
de fait, lié à la longue présence sur un territoire national ; je ne suis
pas non plus pour la retirer aux délinquants naturalisés), mais au moins
retirer le droit aux prestations gratuites : santé (je rappelle que je suis
favorable à intégrer les cotisations sociales dans l’IR), éducation, etc.
Peut-être aussi le droit de vote : après tout, pour voter aux élections
municipales, il faut payer ses impôts dans la commune : pourquoi ne pas en
faire autant pour les élections nationales ? Cela est bien sûr réversible
(plus facilement qu’une perte de nationalité) : dès que vous revenez payer
vos impôts, vous pouvez à nouveau voter ; voilà une incitation au retour
des exilés qui serait plus efficace qu’une amnistie.