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Commentaire de migaby

sur Un Revenu Universel est-il raisonnablement finançable ?


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migaby migaby 31 janvier 2012 16:35

"Alors oui, il est possible qu´on reconnaisse davantage la penibilite du travail et que cela doive se traduire par des hausses de salaire... mais est ce vraiment un probleme ? "

Si l’on augmente le salaire, on attire du monde. Mais est-ce que l’on réussira à attirer le nombre nécessaire de travailleurs dans de pareils secteurs ?
Ce qui me parait pénible ne l’est peut-être pas pour les autres. Ceci dit, à en croire l’entière totalité (pléonasme volontaire) de mes collègues de travail, je ne suis pas une exception. C’est ce qui me pousse à croire qu’il manquera du monde, de toute façon, et qu’à une augmentation de salaire devrait s’ajouter une amélioration des conditions de travail, dans beaucoup de secteurs.
C’est intéressant du point de vue de l’employé, c’est indéniable.

Mais du point de vue de l’employeur, une augmentation des salaires signifie une perte de bénéfices (il ne faut pas croire que les gens vont se mettre à travailler avec beaucoup plus d’ardeur, ni que l’augmentation de salaire sera proportionnelle aux efforts supplémentaires que l’employé voudra bien fournir avant de décider de changer de secteur).
Et une amélioration des conditions de travail peu sous-entendre un réaménagement des emplois du temps ou bien un investissement dans du matériel neuf et en bon état. Ce sont des efforts que toutes les entreprises n’auront pas envie de fournir, et celles qui pourront se le permettre choisiront peut-être de délocaliser. Celles qui ne le pourront pas feront peut-être partit de celles qui n’en auront pas les moyens financiers, dans ce cas elles seront peut-être obligées de fermer.

En fait je crois que le problème se pose au niveau du système de surconsommation actuel, et de la compétition.
Avec le RU, si on suit le développement que je viens de présenter, les entreprises ne pourraient plus se permettre d’exploiter purement leurs employés et connaitraient peut-être de grosses pertes, non ?
Hors, le schéma qu’elles suivent c’est du fait-Taylor : on exploite le maximum de la main d’oeuvre (exemple chez la chaine multinationale célébrissime de restauration rapide, les contrats sont généralement des 20h/semaine aménagés de telle manière qu’un équipier ne travaille pas plus qu’un petit nombre d’heures par jour afin de rester efficace, les tâches étant simplifiées et partagées au maximum pour un rendement optimisé : la caisse où il faut mettre moins de 3mn30 pour prendre la commande et servir le client, le grill où les hamburgers sont préparés de façon très rapide et méthodique, le drive, le runner qui amène les sandwiches pour le drive très rapidement etc.), en dépensant un minimum d’argent, pour obtenir un maximum de bénéfices.

C’est donc je le répète, avantageux pour le travailleur, mais pas pour les entreprises. Le problème, c’est qu’elles font partit de l’économie du pays, ces entreprises, non ? Je ne suis pas assez calée sur le sujet pour pouvoir développer plus loin sur ce point par moi-même, c’est pour ça que je fais beaucoup d’hypothèses, désolé.


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