Le débat est un peu pénible à suivre, même s’il y a des arguments.
Je trouve la remarque de notre ami le pape à propos de l’impossibilité de rupture d’avec le « système » pertinente. En effet, avec qui Bayrou gouvernerait-il s’il était élu ? Soyons réalistes, et d’ailleurs il ne le nie absolument pas : avec des députés issues des partis de gouvernement actuels. Comment former sa majorité mériterait un article complet (c’est tout à fait possible mais implique un sérieux bouleversement du paysage actuel), mais il est évident qu’on ne peut pas qualifier Bayrou d« anti-système » si par système on considère les partis politiques actuels. En revanche, on peut penser que Bayrou sortira d’un certain système de réseaux et de lobbys dans la mesure où il n’en fait pas parti et ne lui est pas redevable. Et d’un simple point de vue économique et financier, sans aller chercher des considérations éthiques évidentes, cela ne peut qu’être positif pour les finances publiques : le nombre de décisions économiques calamiteuses (Imothep en a décrit de nombreuses, comme la privatisation des autoroutes par exemple) qui relève souvent de connivences entres puissants et non de l’intérêt général a coûté au contribuable des milliards d’euros. Et j’ai peur que la nomination de François Hollande ne fasse que déplacer le problème au profit d’autres intérets. Bayrou a au moins sur ce plan un avantage indéniable par rapport à ses concurents.