Je brave le concert d’éloge pour souligner plusieurs points très discutables. Discutons en donc. La référence à Cavalli Sforza pour l’opposition démique /culturel est assez dépassée : il n’y a plus de doute sur les remplacements de populations qui ont été d’une ampleur insoupçonnée. La dernière vague qui date d’environ 5000 ans (donc 3000 av. JC) est l’arrivée du groupe R1b maîtrisant la métallurgie ; ils forment 60% des hommes des pays de l’Europe de l’ouest alors que les origines sont beaucoup plus à l’Est (Altaî probable).
Le Basque n’est certainement pas une langue « paléolithique » et ces facilités, en veux tu en voilà, m’exaspèrent : à force d’approximations on fait dire ce qu’on veut à l’histoire.
La prétendue supériorité, même limitée dans le temps et avec « explication », aux maladies est une autre assertion sans doute à relativiser : est-ce que les amérindiens auraient sucombé autant s’il n’avaient pas été au même moment en esclavage avec des conditions de vie très précaires ? Je sais que cette thèse a été soutenue mais elle est contredite par notre biologie (à tous - pas seulement européens) : l’adaptation est au mieux le fait d’individus , pas de groupes ayant une génétique qui seraient « à la peine » (par rapport à des groupes « mieux armés »).
Je ne vais pas reprendre tout l’article. je conclue quant à moi que le grand mélange annoncé est, un peu à l’image de ce qui se passe en économie : la promesse de disparitions de groupes ayant jusque là réussis à préserver leur spécificité. Je cite Albert Jacquart : « Notre richesse collective est faite de notre diversité, l’autre, individu ou société, nous est précieux dans la mesure où il nous est dissemblable. »