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Intéressant papier car l’utilisation des phages en lutte biologique en agriculture, et en traitement thérapeutique, est effectivement une « vieille idée » ce qui ne veut surtout pas dire une mauvaise idée. La prédominance de ces virus de bactéries dans l’environnement marin où ils constituent la une des premières biomasses « vivantes » (ouh là, je lance ici un débat sur le fait de savoir si les virus et les phages relèvent du domaine du vivant ou non, et cela peut durer des heures entre scientifiques !) atteste de leur importance écologique.
Leur utilisation est en revanche délicate et pourrait trouver des limites d’utilisation. En effet, pour traiter des infections autres que celles localisées à la surface de la peau, comme peuvent l’être des brulures (d’où la possibilité d’emploi dans ce cas), il faut que ces phages passent la barrière intestinale pour se retrouver dans la circulation sanguine, ce qui à mon avis est peu probable. En effet, les protéines dont leur enveloppe est constituée devraient être détruites en (grande ?) partie lors du passage dans l’environnement acide de l’estomac. Et même si elles n’étaient qu’altérées, il se pourrait que le phage ne soit plus actif car elles sont indispensables à l’accrochage du phage sur la bactérie cible et toute modification les rendraient probablement inactives.
On pourrait bien sur envisager d’injecter les phages directement dans la circulation sanguine, voire de les faire respirer dans le cas d’une infection pulmonaire. Attention dans ce cas à d’éventuelles réactions immunitaires, voire allergiques, car ces protéines seront reconnues comme étrangères à l’organisme dans lequel elles seront injectées.
Ceci n’est qu’un aperçu des difficultés probables. On peut en résoudre une partie sans doute, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
Enfin, notez que les bactéries cibles peuvent facilement développer une immunité (une résistance si vous préférez) au phage lui même, rendant ainsi le traitement totalement inactif.