Résistances aux antibiotiques : il existe encore une bonne alternative !
Piqûre de rappel du problème : il existe bien une solution contre la multi-résistance aux antibiotiques : Les Phages.
À (Re)Voir absolument sur Arté (tant qu'il en est encore temps) :
Une Bonne nouvelle de passage : l'évocation des phages se multiplie, preuve peut-être d'une évolution de la mentalité envers eux...
Si vous n’avez pas (encore) entendu parler de cette technologie, ne manquez pas ce reportage !
Les bactériophages sont la seule alternative efficace et surtout relativement rapide pour faire face au problème : en bonne partie parce que cette technologie est préexistante. L’utilisation intensive des antibiotiques pour l’agro-alimentaire notamment, en complément d’une sur-prescription de ceux à large spectre (plusieurs classes en même temps au lieu d’un antibiotique ciblé) ont favorisés la résistance biologique.
À l'Institut Elavia (Tbilissi, Géorgie, Europe de L’Est), demeure le dernier bastion en activité de cette ancienne technologie, qui commença à être développée partout dans le monde avant l’apparition et la généralisation des antibiotiques. Abandonnée après, elle continua d’être utilisée par cet institut. C’est finalement la guerre froide et le défaut d’accès aux antibiotiques en Union Soviétique qui a permis pendant longtemps à cette technologie de survivre. Néanmoins, la réduction des moyens financiers a eue raison d’une partie de ce savoir. Fort heureusement, l’essentiel des collections de phages et des connaissances acquises ont perdurés.
Avec la recrudescence des maladies nosocomiales, ces connaissances sont en passe d’être cruciales pour sauver l’humanité devant les multi-résistances aux antibiotiques. Pour ceux qui auraient manqué l’information, un bref rappel…
Les phages sont des virus très particuliers spécifiques qui s’attaquent en prédateurs aux bactéries (et qu’aux bactéries), en disparaissant naturellement (du corps) une fois l’éradication complète de la souche infectieuse. Ils sont (fait exceptionnel) sans danger pour l’être humain, car trop spécialisés pour pouvoir par mutation avoir la possibilité de s’attaquer aux êtres vivants (leur cible n’est en effet pas les cellules comme la plupart des virus, mais les bactéries car tout virus a besoins pour se reproduire d’un Adn hôte, et, dans ce cas l’ôte sera les bactéries et non les cellules, ce qui est très différent).
Utilisés surtout pour des traitements locaux et la désinfection des lieux opératoires et des plaies, ils constituent un moyen privilégié contre la lutte des résistances des bactéries en milieu hospitalier.
Malheureusement, la rigueur des protocoles Européens d’utilisation des médicaments constitue un obstacle au développement de cette technologie, en tout cas telle qu’elle est pratiquée en l’état en Géorgie.
La spécificité des phages est un atout en même temps qu’un problème pour leur utilisation, car cela nécessite une recherche au préalable pour extraire une souche exploitable. Ce n’est pas que dans la théorie il soit difficile d’en trouver : une bonne source d’eau croupie (égouts d’hôpitaux par exemple) suffit !.
Toutefois le processus d’extraction est lent et couteux sans méthode industrielle (ce qui avait été presque fait en Europe de l’Est, mais qui est toujours actuellement –hélas !- hors du champ des méthodes codées des protocoles dans la production pharmaceutique moderne).
Mais peut-être que cela va commencer à changer bientôt (d'après le reportage). A bruxelle, à l'hopital militaire, au centre des grands brûlés, on travaille déjà depuis plusieurs années sur les phages : mais c'est une exception en Europe, et en coopération avec l'Institut Elavia.
la Déclaration d'Helsinki http://www.wma.net/fr/30publications/10policies/b3/ prévoit qu'un traitement de dernier recours alternatif puisse être utilisé. C'est donc ce qui se pratique là-bas. Une initiative qu'on aimerait voir se développer...
D’autres problèmes pour les phages comme la résistance virale du corps humain qui peut développer des anticorps spécifiques viennent compliquer la chose. On peut aussi citer le fait qu’il existe deux classes de phages identifiés à Elavia : Les phages virulents qui répondent efficacement aux infections, et ceux plus modérés, qui ont la fâcheuse tendance à copier une partie du matériel Adn des bactéries, propageant ainsi involontairement les infections en même temps que les éradiquant. Ils sont bien moins efficaces et plus risqués (et qu'on évitera d'utiliser).
Toujours est-il que la spécificité des phages est à la fois un avantage pour la sécurité de leur usage et un inconvénient en regard du travail que demande leur utilisation. En plus le phage s’adapte tout seul aux résistances naturelles de leur ôte vivant : il suffit donc seulement de trouver la souche parade en théorie. Et Pour finir, vient le problème des brevets du vivant en la matière… qui en complique l’aspect de la rentabilité de l’exploitation en regard de la charge en recherches et développements.
Bref, une alternative, oui, mais hélas pas pour demain, alors que le manque de nouvelles classes d’antibiotiques devient une catastrophe sanitaire. Mais à Elavia on se contente d’agir en sautant les protocoles, utilisant les phages en appoint à la pharmacopée traditionnelle, alors qu'ailleurs, on continue de palabrer sur le problème...
Car dans ce "ailleurs", pendant ce temps-là on pratique des amputations, des enterrements... A quand un peu de raison quand il existe le moyen d'éviter tant de douleurs ?
Toujours en cause, en réalité, l’appât du gain de l’industrie pharmaceutique, qui, frileuse en investissements moins rentables, préfère ignorer les problèmes de santé causés par leur propre manque de recherche.
Cela dit, il existe bien d’autres alternatives dans les complexes issus du vivant en phytothérapie et compagnie, utilisant cette science naturelle. Nombre d’insectes, mammifères, plantes, (et autres), recèlent en eux des alternatives naturelles, qui n’attendent que leur exploitation, à condition de n’avoir pas exterminé les espèces avant même d'en découvrir l'utilité !.
C’est toujours les mêmes et éternels problèmes : le pillage de la planète, le souillage de l’environnement, l’appât du gain, qui font que finalement l’homme se met en danger, entraînant avec lui dans son délire toute la planète...
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