La problématique de la « séparation raciale » n’est pas celle qui permet d’appréhender correctement - et honnêtement - ce qui se passe au Proche-Orient où nous sommes dans le cadre d’un conflit séculaire opposant Juifs et Arabes pour l’appropriation de la terre. Le mur actuellement en construction à l’initiative d’Israël n’a pas pour objectif d’effectuer une séparation raciale pour satisfaire on ne sait quelle obsession de la « pureté » chez les Israéliens, mais de protéger les civils israéliens contre des attentats terroristes qui, intentionnellement, les visent indistinctement. La construction de ce mur se fait indiscutablement au détriment de la population palestinienne. Mais je m’étonne qu’une personne qui affirme connaître l’Afrique du Sud et son histoire puisse faire, en toute bonne foi, un tel rapprochement et se refuser à comprendre que les Israéliens et les Palestiniens sont deux peuples en guerre. Car finalement, que voulez-vous dire : qu’il y aurait, d’un côté, les racistes, et, de l’autre, les victimes du racisme ? Les bons et les méchants ? Croyez-vous vraiment cela ?
Je ne veux pas escamoter la question des « bantoustans » - autre emprunt lexical à l’histoire sud-africaine. L’analogie, ici encore, repose sur une définition élargie du terme car contrairement au cas sud-africain, ce n’est pas une logique racialiste qui conduit à la segmentation des territoires palestiniens, mais une logique sécuritaire qui découle de considérations stratégiques, aussi impitoyables puissent-elles paraître.
Il y a des discriminations en Israël comme dans de nombreux autres pays du monde. Il y a du racisme en Israël comme dans beaucoup d’autres pays du monde. Israël est un Etat en guerre comme beaucoup d’autres nations dans le monde. Je vous invite par conséquent à vous demander ce que peut recouvrir l’usage quasi-systématique du lexique de l’« apartheid » dès lors qu’il s’agit d’Israël.