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Commentaire de Erik Gruchet

sur La république des consciences


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Erik Gruchet 7 février 2012 04:33

Si l’ironie fait rire, c’est toujours d’un rire plus ou moins méprisant. La moquerie n’est jamais loin du sarcasme.

Le propre de l’antiphrase, procédé le plus important de l’ironie, est d’affirmer le contraire de ce que l’on veut dire. Et plus l’antiphrase sera forte, et plus l’ironie sera efficace. Mais qu’est-ce qui garantit que, à l’autre bout de la chaîne, le lecteur va voir l’ironie, qu’il ne va pas prendre au premier degré un texte rédigé au second ?

L’ironie, s’adressant uniquement à la partie intellectuelle de l’esprit humain, laisse de côté la sensibilité.

Si l’ironie est double à ce point (très efficace et très dangereuse), c’est peut-être parce qu’elle n’envisage pas comme possible ce qu’elle désire.

L’ironie est sans doute, de même que l’humour est sa politesse, plus une forme de discourtoisie du désespoir, qu’un levier destiné à soulever le destin des hommes. Elle suppose une impossibilité de discussion. Ceux dont on se moque, c’est ceux avec lesquels on ne veut pas discuter. Cela suppose également que le monde ne peut pas être changé. On peut se moquer parce que les choses resteront ce qu’elles sont, on doit se moquer parce que l’on est conscient de son inaptitude à faire que la justice triomphe.


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