Le Point :
Bayrou, justement. Le biographe d’Henri IV est la cible du président, l’homme à abattre électoralement. Comment pourrait-il en effet se remettre d’une défaite à Pau, lui qui entend se poser, d’ici à 2012, comme l’un des principaux opposants, sinon le seul, à la politique de Nicolas Sarkozy ? En cas d’échec, le sable du désert qu’il traverse actuellement n’en serait que plus mouvant. Alors Sarkozy a dit oui à l’idée de Marleix et l’a enjoint d’approcher in petto Urieta. C’est ainsi que le maire de Pau fut accueilli le 3 octobre à l’Elysée afin de recevoir l’onction suprême. A entendre Urieta, un homme affable et courtois, l’histoire est bien moins compliquée : « Je me trouvais début octobre à Paris en compagnie de mon ami Marleix, qui me proposa de rencontrer le président de la République. Je n’allais tout de même pas refuser... » Il n’allait tout de même pas refuser ! On savait que les verrous de l’Elysée avaient sauté, mais à ce point... Ce coup de billard à plusieurs bandes semble faire, in fine , les affaires de Bayrou, qui y voit quelque chose de plutôt flatteur. « C’est puéril , dit-il, la France est en crise et le président de la République trouve le temps de marchander avec le maire fabiusien de Pau dans l’unique but de me faire échouer. » En d’autres termes : Sarkozy craint ma capacité de nuisance et fait de moi son rival numéro un. « Rien de tout ça n’est vrai », assure, amusé, David Martinon, le porte-parole de l’Elysée. De son côté, le chef de l’Etat a déclaré au cours de sa visite paloise que le soutien de l’UMP à Urieta était « un choix parfaitement démocratique, sans doute excellent » . Précisant, néanmoins, qu’il n’avait pas à se « mêler de la campagne municipale, à Pau ou ailleurs » .