Vous évoquez Gogol à juste raison.
on se rappellera de son roman : « Les âmes mortes »
Le mot « âme » désignait, en Russie, les serfs mâles.
C’est le nombre d’âmes qui déterminait la valeur d’une propriété ainsi
que l’impôt foncier dont le propriétaire était redevable. Comme les
recensements n’étaient effectués que tous les cinq ans, les serfs morts
« vivaient » parfois des années dans les registres de l’état ; et les
propriétaires payaient un impôt sur ces âmes mortes. Cette absurdité du
système avait donné à des escrocs l’idée d’une arnaque au crédit
foncier. Ils achetaient d’abord des âmes mortes à prix minime (ce qui
arrangeait bien les propriétaires, désormais dispensés d’impôt). Ils les
plaçaient ensuite, fictivement évidemment, sur un terrain acheté à bon
compte. Finalement, ils hypothéquaient le tout auprès du crédit foncier,
pour la valeur d’une propriété florissante3( extrait de wilkipédia)
Roman prophétique, écrit pourtant bien avant l’éclosion de ce capitalisme débridé, bien peu en rapport avec celui qu’on taxait il n’y a pas si longtemps de paternaliste, car soucieux de son image et des investissements, qui était souvent productif.
On voit bien dans cette histoire des âmes mortes, les prémices d’un capitalisme fallacieux, profitant des carences administratives complices, pour établir des marges prodigieuses. Juste un roman loufoque, pensait on à l’époque. Où l’on avait pas gouté encore aux prémices, à l’affaire du canal de Suez et à l’affaire Kadinsky, pour ne citer qu’eux.
Ce système des âmes mortes dérégulées est pourtant maintenant à son comble, avec cette finance déréglementée, dont les opérations à la macro seconde, se font à partir de toute absence de liquidité, mais anticipent des prodigieux bénéfices.
Les ames mortes s’échangent maintenant à la pelle, pour paraphraser Prévert
On vous dit que ce ne sont pas des escrocs, mais des économistes
Les hommes politiques leur cirent maintenant les pompes
En échange de quoi ceux leur offre de temps en temps une jolie paire de bottines !
Remettons les banquiers et les financiers à leurs places, et de toute urgence, sinon on va à notre perte. Car tout l’or du monde qu’ils touchent se transforme en merde.
C’est à l’envers de ce qui arrivait à ce pauvre roi Midas, mais c’est exactement la même fin
Et la même morale