Le bagne de Cayenne était, selon les moments et contextes, globalement orienté vers un principe de peuplement (de la Guyane) après purge de la peine. La France ayant toujours eu des soucis de peuplement de ses lointaines possession (Cf votre précédent papier sur Clipperton, île de la Passion, île aux crabes)
Idem pour bien d’autres bagnes dont celui de Nouvelle-Calédonie, Australie...
Dans ces bagnes de conditionnement au peuplement de l’endroit, on s’arrange pour que les prisonniers en sortent vivants et avec quelque espoir
Bien des Dreyfus et Papillon ont pu cultiver des potagers pendant leurs peine
Différemment, les prisons île de type Alcatraz étaient conçus autour d’une idée d’enfermement à vie de grands bandits.
Et différemment encore, les îles prisons de type Guantanamo et Poulo Condor sont conçues autour d’une idée de torture sans fin à faire subir à des opposants politiques. Ce sont les pires.
A souligner alors que Gorée était conçue autour d’une seule idée de regroupement de colis avant expédition et que Elis Island était conçue autour d’une idée de mise en quarantaine avant immigration
Sur Guantanamo, vous avez parlé d’île mais le cas est tangent et vaut d’être remarqué. Car outre le fait que ce n’est pas exactement une île prison c’est très paradoxalement une prison hyperpolitique et donc torturante installée carrément sur le territoire global d’un ennemi politique.
A se demander chaque jour à quoi pensent Castro & Frères qui savent que juste derrière leur chambre à coucher, leur ennemi essentiel torture tranquillement des tout-compte-fait alliés
Mais surtout, il était possible d’aborder le fait du renversement de notre regard sur la mer. Maudite et infréquentable avant Sissi, elle conduisait au réflexe d’y installer des prisons. Depuis Sissi, il y a un inconscient collectif qui pousse à considérer que les prisons-îles sont trop balnéaires.
A mettre alors en parallèle avec notre inversion du regard sur le soleil ou bronzage.