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Commentaire de Onecinikiou

sur Mélenchon et le Front de Gauche : A la Recherche du Progrès Humain


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Onecinikiou 18 février 2012 14:35

Ma cher Ariane, votre naïveté est confondante. 

Il est malheureusement à craindre que le jeu des appareils, le processus d’attribution des circonscription électorales aux législatives, le poids déterminant du PCF dans le Front de Gauche, le passif de Mélenchon en matière de politique gouvernementale et de fédéralisme européen, va vous sortir douloureusement de votre rêve éveillé.

L’auteur dit : "« The Guardian », reflètent en tout cas très clairement son positionnement par rapport au monde de la finance : François Hollande reconnait que la libéralisation des marchés, réalisée sous les gouvernements socialistes ainsi que sous sa propre impulsion, fut une bonne chose. Le néolibéralisme et sa finalité désastreuse pourront dormir sur leurs deux oreilles avec cet homme aux commandes de la France…« 

Mon pauvre, au-delà des belles déclarations d’intentions et des paroles politiques qui n’engagent que ceux qui les reçoivent, il y a la dure réalité des actes des uns et des autres. 

Saviez-vous par exemple que dans son dernier livre Chevènement, dont Mélenchon a dit récemment, dans une forme d’aveu remarquable et reconnaissance de faute politique, qu’il avait raison avant tout le monde et qu’il fut alors une erreur d’engager des délégations successives de souveraineté en faveur d’une Commission non-élue (il était temps...) :


Chevènement donc, écrit qu’il démissionna du gouvernement Jospin pour deux raisons essentiellement : la première au sujet de la modification des statuts de la Corse qu’il jugea contraire aux idéaux républicains. 

La seconde, plus emblématique, parce qu’il ne cautionnait pas la dérive eurolibérale dans laquelle s’engageait le gouvernement de GÔCHE plurielle, qui consistait sous prétexte de se soumettre aux désidérats des idéologues de la Commission, à entériner la casse méthodique de nos monopoles de services publics et concomittament la libéralization intégrale des secteurs de marchés alors dévolu aux entreprises et établissements publics. Cela avec les conséquences que chacun peut factuellement constater désormais - et d’abord dans son porte-feuille !

Or pourquoi ce rappel d’importance ? Car à la même époque M. Mélenchon, que tout le monde dépeint maintenant comme un révolutionnaire le couteau entre les dents et prêt à renverser la table idéologique, était alors membre du gouvernement Jospin en qualité de Ministre délégué à l’Enseignement Professionnel. 

Jamais - a contrario de Chevènement donc, ce qui prouve qu’il n’y avait AUCUNE fatalité à s’y soumettre - il ne pensa une seule seconde à démissionner afin de signifier son profond désaccord. Jamais il ne pipa mot lorsque Jospin, Premier Ministre en charge du gouvernement de la France, alla parapher en mars 2000 les conclusions du Conseil Européen de Lisbonne engageant alors la politique de l’Etat français sur ces points, et qui je cite, écarquillez-bien vos yeux ébahis :

17. Le Conseil européen demande donc à la Commission, au Conseil et aux États membres, eu égard à leurs compétences respectives :

- de définir d’ici à la fin de 2000 une stratégie pour l’élimination des entraves aux services ;(...)

- d’accélérer la libéralisation dans des secteurs tels que le gaz, l’électricité, les services postaux et les transports.(...)

- de poursuivre leurs efforts visant à favoriser la concurrence et à réduire le niveau général des aides d’État,(...)


La fameuse citation M.F. Garaud va à Mélenchon l’imposteur comme un gant : "Je le croyais du marbre avec lequel on fait les statues, il est de la faïence avec laquelle on fait les bidets !"

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