> 1) sur le plutonium : Si vous rappelez qu’une centrale nucléaire produit du plutonium, pourquoi ne rappelez-vous pas aussi qu’il est recyclé et réutilisé dans les centrales nucléaires comme combustible. La question des déchets à vie longue ne porte donc pas sur le plutonium, mais sur les produits de fission. La principale différence est que ces derniers n’ont pas du tout les mêmes masses critiques, et ne peuvent donc pas servir à faire des bombes atomiques.
R : Le plutonium est (pour certains de ses isotopes) fissile est donc utilisable dans les réacteurs de type sur-générateur (Superphenix) ou de type accélérateurs-réacteurs (rubbiatrions) dont on nous promet l’avènement. JE me répète mais plus de 1500 tonnes de plutonium sont stockés dans le monde. (Sources : Hubert Reeves, astrophysicien et pendant de nombreuses années consultant en matière de sécurité nucléaire).
> 2) superphénix Cette technologie de nouvelle génération peut sans doute encore progresser, mais qu’est-ce qui vous permet de dire que « les obstacles techniques à lever pour en faire une technologie fiable et peu risquée sont très nombreux » ? L’Autorité de Sureté Nucléaire française avait pris publiquement position pour dire que le niveau de sureté était satisfaisant, et comparable aux centrales en exploitation.
R : La source reste la même : voir ci-dessus. Rappelons également qu’aux USA, cette technologie est interdite. (Source idem)
> 3) sources d’uranium Si l’UE ne dispose que peu d’uranium, pour être objectif, il faudrait aussi rappeler que plus de 50% des sources d’uranium sont au Canada et en Australie, qui ne sont pas exactement des pays du golfe persique...
R : Plus précisemment 60% des ressources d’Uranium sont détenus par le Canada et l’Australie. Qui peut dire qu’elle sera la politique énergétique et la stabilité politique de ces 2 pays dans 500 ans, 1000 ans, 4000 ans ?
> 4)Coût du démantèlement Vous dites : « EDF indique que le surcoût du démantèlement a été provisionné, sans pour autant préciser à quelle hauteur. » Pourtant, ils suffit de regarder les comptes d’EDF, qui comme pour toutes les entreprises cotées, sont publics.
C’est la réponse que me font systématiquement les cadres de cette entreprises : "on a provisionné. Combien ? On a provisionné.
Je reprendrai toutefois les informations apporté par Stéphane Klein (cf ci-dessus) qui écrit : « il est fort probable que le cout du demantellement des centrales soit sous-evalue en France car la ou nous provisionnons 1 MdE par GW, le Royaume-uni a estime a 100 MdE le demantellement de ses 19 reacteurs nucleaires. Sachant que nous en avons 56, le calcul est vite fait. »
> 5) Subventions à la recherche Votre chiffrage (sans source) est plus qu’approximatif : le CNRS, et même le CEA participent intensément au développement des énergies renouvelables. Le ratio par exemple dans le PCRD est totalement différent. Ce chiffre de 40M€ est simplement fantaisiste !
R : source : Jacques Bouchard, directeur du CEA, communication personnelle à H. Reeves
> Dommage donc pour un article, qui se présente comme objectif. Chacun peut avoir un avis sur le nucléaire, mais essayons de les étayer avec de vrais arguments, et surtout sans erreurs flagrantes.
R : J’ose espérer que vous ne remettriez pas en doute la parole d’un expert comme Hubert Reeves qui constitue l’essentiel des sources de cet article. Je rappelle qu’il a été consultant scientifique auprès de General Dynamics (constructeur américain de réacteurs et l’un des pionniers dans la technologie dite des réacteurs à neutrons rapides (surgénérateur)) à la fin des années 50. C’est son expérience de terrain et sa connaissance des questions nucléaires qui l’on conduit à reconsidérer une source d’énergie qu’il défendait autrefois.
Je ne fais qu’utiliser les expertises des autres, si possibles qualifiés au meilleur niveau, et surtout, et ce point est essentiel, libres de tout lien avec ce lobbye puissant. N’en déplaise aux défenseurs du nucléaire, dont j’avoue avoir fait parti à l’époque où, par manque d’informations et aveuglé par le prestige français en la matière, je croyais dur comme fer que c’était l’avenir.
Cordialement.