Eclat-tante sottise cher môsieur !
Si vous n’aimez les homosexuels, la République et les valeurs de la Révolution, c’est votre droit. Mais quand vous écrivez « pour la France la déportation des homosexuels, en tant que tels, n’a été qu’un détail (62 personnes en Alsace-Moselle) », vous faites peur. A vos yeux donc, la vie de chacune de ces soixante-deux personnes n’aurait pas de valeur ? Du moins leur valeur serait diminuée en comparaison des 50 millions de morts provoqués par le conflit, dont je vous le rappelle, de plus de six millions de juifs dans les camps d’extermination et d’au moins cinq-cents milles tziganes. Les chiffres sont disproportionnés, je vous le concède. Mais malgré tout, peut-on accepter la mort d’un seul homme dans les conditions effroyables des camps nazis sous le prétexte qu’il n’est qu’un quidam noyé dans la masse ? A mes yeux, la mort d’un seul homosexuel vaut celle d’un seul communiste, d’un seul enfant juif, d’un seul résistant . C’est une mort de trop, c’est une mort inacceptable et injustifiable dans un conflit innommable aux conséquences funestes pour l’humanité toute entière. Toutes ces morts s’équivalent, aucune n’est tolérable.
Cher môsieur, j’ai bien peur qu’au fond de votre salon vous ne fassiez que cultiver la rancoeur et la haine du genre humain sous les manières d’un autre temps. Et quant à votre peur des lobbys et autres groupes de pressions, il faudra vous y faire. Rassurez-vous, il en existent de tous les bords, et même du vôtre !