Merci à l’auteure
pour cet excellent article qui témoigne d’une violence difficilement imaginable
que d’aucun voudraient allègrement oublier mais qui ne doit pas l’être car,
d’abord, elle est encore affreusement actuelle dans ses effets et, ensuite, les
humains que nous sommes encore beaucoup à apprendre sur ce dont ils sont
capables en toute prétendue innocence.
Le devoir de mémoire de ce génocide n’est pas moindre que celui d’autres
génocides.
Il y a quelque années j’ai écrit sur Agoravox un article sur le thème de la réconciliation
et j’y évoquais le choc de ma rencontre avec des aborigènes à l’occasion d’un
colloque girardien précisément consacré au thème de la violence et de la
réconciliation.
Le choc ce fut de voir et d’entendre une très belle indienne nous accueillir
avec beaucoup de douceur par un « Bienvenue en territoire Algonquin ! »
Waouh, quel choc, je ne savais que j’étais en territoire algonquin et étant
girardien de longue date, j’étais bien placé pour comprendre ce que cela
signifiait.
Pour le rendre plus explicite, imaginons que dans un chaos social pas forcément
lointain, une troupe de brigands vienne s’installer chez vous, tue et viole des
membres de votre famille, s’approprie vos champs et vos ressources et
considèrent que tout cela est à eux.
Imaginez qu’au bout d’un temps suffisamment long, ils accueillent des amis à
eux pour leur faire découvrir l’endroit et qu’ils vous donnent la parole pour
parler de vous. Vous savez que votre vie n’est plus en danger, vous pouvez
parler librement et là vous dites « Bienvenue dans ma petite ferme ? »
Mesurez-vous le degré d’abnégation, de renoncement à la violence qu’il faut
pour ne pas être dans la colère ou la plainte continuelle vis-à-vis d’une
situation dont l’injustice est immense et odieuse ?
Cynthia Stirby, puisqu’il s’agit d’elle, nous a ensuite simplement raconté sans
un mot plus haut que l’autre l’histoire des « écoles résidentielles » et
il m’a semblé que toute l’assistance était « hypnotisée », sous le choc
d’une histoire de violence (morale, physique, sexuelle, culturelle, etc.)
intolérable qui a duré si longtemps en toute impunité.
Partout de par le monde, les Aborigènes ont été les victimes d’une violence pas
seulement coloniale qu’il nous (les Occidentaux) faudra bien assumer et
réparer dignement un jour si nous voulons qu’une véritable réconciliation et
donc une cicatrisation puisse intervenir et que cette triste page de l’histoire
humaine puisse être tournée en toute conscience.
A défaut, ces peuples resteront les sacrifiés de l’histoire et nous, tous
autant que nous sommes, perpétuerons la violence de nos pères comme c’est encore le cas actuellement.
Pour finir, je souhaiterais faire remarquer ici l’absence complète
d’agressivité dans la réponse faite par Natasha à Kerjean qui lui, n’en
manquait pas pourtant d’agressivité, même si habituellement il est plutôt bien
inspiré et mesuré.
C’est exactement ça que j’ai ressenti à Ottawa de la part des Aborigènes. Une
incroyable capacité à affronter la violence sans y tomber à son tour.
Comme si ceux qui sont véritablement victimes (pas comme les USA et le 11
septembre) connaissaient et comprenaient suffisamment la violence pour savoir s’en
tenir à distance.
28/02 23:37 - edith
Merci pour ces précisions. Les demandes de votre Conseil tribal me semblent tout à fait (...)
28/02 16:00 - Mahi
Si on étudie la déclaration des droits des peuple autochtone on voit que le principale point (...)
28/02 05:18 - edith
Mahi, loin de moi l’idée de prétendre que vous manquez d’intelligence ou que vous (...)
28/02 00:32 - Mahi
Je crois que le débat prend une drôle de tournure. Peu importe qui a profité le plus de la (...)
27/02 08:33 - JL1
edith, pour poursuivre dans ce sens : s’il fallait provisionner de quoi indemniser les (...)
25/02 16:08 - edith
Très juste, JL1, et c’est d’autant plus facile lorsqu’une grande partie de (...)
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