Tancrede,
votre texte est très riche d’idées et donne à réfléchir.
Faut-il rappeler ce mot de Voltaire : « Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. »
Vous écrivez : " ... les esprits sont bien préparés à ce totalitarisme de la
pensée qui nivelle tous les hommes à la condition unique de travailleur,
un peu comme l’était celle de soldat dans les sociétés archaïques,
réactualisées avec le succès qu’on lui connaît par le fascisme et le
nazisme.«
Oui, les travailleurs ne sont plus aujourd’hui que de la chair à profit, tout comme leurs ancêtres étaient de la chair à canons.
Vous dites : » ..., en dépit de cette vocation universaliste, le débat qu’elle
instaure est de nature à diviser et à exclure. Il y aurait il donc deux
catégories de citoyens : ceux qui travaillent et les autres ? Ou plutôt,
comme avant 1848 les citoyens actifs, bénéficiant d’un bon revenu et à
ce titre jouissant du droit de vote et les citoyens passifs qui en
étaient exclus en vertu du suffrage dit censitaire.«
Je crois que vous commettez une grosse erreur : il y a des travailleurs pauvres, beaucoup ! et des oisifs riches ; très riches. L’avantage pour le productivisme est de cliver les travailleurs et les consommateurs : un travailleur connait la valeur de l’argent, et pour un commerçant, un client averti n’en vaut que la moitié. Le libéralisme est une idéologie anglo-saxonne. et »les Anglais, un peuple de boutiquiers (De Gaulle)
Enfin ceci : "Voila pourquoi la droite néo conservatrice a commis dans ce débat sur
les valeurs une double faute : Celle d’exclure d’abord et d’imposer
ensuite."
Je ne crois pas que ça ait été une faute , ni une stratégie : cela relève tout simplement de ce qu’on appelle la sérendipité, en occurrence celle des possédants.
La sérendipité, faut-il le dire, n’est pas l’apanage du pouvoir : voilà une raison de plus que le capital a eue de procéder à la division maximaliste du travail.