• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Aleth

sur A Universe from Nothing Par Lawrence M. Krauss


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Aleth Aleth 26 février 2012 18:05

L’Univers... ce mystère. L’Ensemble de tous les Ensembles. Pour sûr il est mathématique. Un code, un algorithme qui se manifeste par ses fractions écloses au gré de l’énergie ou des dimensions (sous différentes expressions, toutefois cela reste la même énergie, la même essence, la même argile qui sous-tend le Cosmos). Toutes les dimensions, les ondes/particules/manifestations énergétiques qui nous composent, qui nous animent, ou la pierre, l’étoile, le ’vide quantique’ (qui toutefois n’est pas vide), etc... l’Ensemble de tout ce qui existe forment le Tout, l’Univers. Il est nous et nous sommes lui. C’est cela que j’appellerais Dieu... l’Univers. Nous faisons partie de lui comme il fait partie de nous.

S’agissant de la création ex nihilo, c’est impossible puisque le Néant n’existe pas lui-même. Donc inutile de chercher un hypothétique dieu responsable d’une soi-disant genèse... l’éternité suffit amplement. L’Univers (ou Multivers) est éternel et cyclique. Il a toujours existé et il existera toujours. En revanche notre ’Cosmos’, notre ’portion universelle’ issue d’un certain Big Bang (inflation, fond diffus cosmologique, etc) peut s’apparenter à un bourgeon, une excroissance parmi d’autres, qui pourrait éventuellement finir en ’Big Crunch’ selon le seuil de densité critique. D’ailleurs l’Univers observable tel qu’il est appréhendé par les modèles cosmologiques pourrait représenter un trou noir avec une ’ligne de temps’ inversée. Le Big Bang (singularité ?) étant la naissance du trou noir, l’apparente inflation... l’accrétion de la matière vers le trou noir, etc. En outre l’Ensemble de tous les Ensembles, lui, est éternel. Pas de début, pas de fin.

Je me permets de citer un extrait de cet article qui évoque ces thèmes...

"(...) L’année-lumière correspond à la distance parcourue par une onde électromagnétique durant une année, à raison de 299 792 km par seconde dans le vide (7,5 fois le tour de la Terre en une seconde). C’est rapide, mais relativement à l’immensité du Cosmos, c’est une vitesse de tortue. L’étoile la plus proche du Système Solaire - Proxima Centauri - se situe à une distance de 4,22 années-lumière. La Galaxie d’Andromède, notre plus proche voisine, se situe à... 2,25 millions d’années-lumière. Par conséquent, 14 milliards d’années-lumière, c’est très ... très ... très ... grand.

Un être humain, même avec la plus fertile imagination, ne semble capable de se représenter ou déterminer mentalement une telle échelle. La distance Terre-Mars - quelques dizaines de minutes-lumière - est déjà assez difficile à appréhender ou concevoir au préalable. Si la distance Terre-Mars (au plus près 56 millions de km => 8 mois de voyage à 10 000 km/h) était réduite à la taille d’1 mm, l’astre le plus lointain jamais observé se situerait à une distance apparente de 2,36 milliards de km... ça donne le vertige.

Afin d’estimer au mieux l’ordre de grandeur de l’Univers observable, les astrophysiciens utilisent comme ’points de repère’ les astres visibles les plus lointains, comme les quasars ou les supernovae (hypernovae / immenses sursauts gamma). Les ondes électromagnétiques émises par ces objets - pour les plus éloignés - nous parviennent après 14 milliards d’années de voyage, en tenant plus ou moins compte de l’expansion universelle et des lentilles gravitationnelles. Nous observons donc ces astres tels qu’ils étaient à l’époque (aux ’prémices’ de l’Univers) ce qui signifie qu’ils sont actuellement bien plus éloignés - via cette expansion - et différents de ce qu’ils laissent paraître. Plus on regarde loin, plus on regarde loin dans le passé.

Il est admis qu’il existe d’autres astres derrière cet ’horizon’, cette ’barrière’ visuelle (mais jusqu’où ?). Chaque année par exemple de nouveaux sont découverts, lorsque leur première lumière atteint enfin la Terre. En revanche, il y en a qui seront à jamais invisibles (ce qui explique en partie le faux ’Paradoxe de la nuit noire’ d’Olbers). Plus on regarde loin dans l’Espace, plus les corps semblent s’éloigner rapidement les uns des autres, et par extension de nous (analyse du redshift). A tel point qu’à une certaine distance - ces corps se laissant ’emporter’ par l’expansion universelle - ils atteignent une vitesse apparente supérieure à celle de la lumière. Les ondes électromagnétiques qu’ils émettent ne pourront donc jamais atteindre la Voie Lactée ou notre Planète, et vice versa. Ceci ne viole en rien la Relativité, en ce sens que les astres ne se déplacent pas véritablement dans l’Univers/espace-temps à une vitesse supérieure à celle de la lumière. C’est l’Univers lui-même qui les ’entraîne’ via son mouvement expansif.

Pour faire une analogie, imaginons que l’Univers se résume à un simple objet en 3 dimensions comme la Terre, laquelle commence à enfler de manière continue. Les villes les plus proches s’éloignent logiquement les unes des autres à une vitesse inférieure par rapport à celles qui sont plus éloignées. Si les distances doublent chaque seconde par exemple, Paris s’est tout d’abord éloignée de Rome à une vitesse apparente de 1000 km/s, de Los Angeles à 9000 km/s, ainsi de suite et vice versa. A un moment donné, après une expansion phénoménale de la Terre, la vitesse apparente de certaines villes dépassera la vitesse de la lumière, et Los Angeles ne sera plus jamais ’visible’ depuis Paris (’visible’ évidemment il ne s’agit que d’une analogie, il serait impossible d’observer quoi que ce soit à cause de la rotondité de la Terre, il est donc nécessaire de mettre en branle son imagination ;)

Dans notre situation, Los Angeles et Paris ne se sont pas vraiment déplacées à proprement parler. Elles ont juste ’suivi’ l’expansion supposée de la Terre. Eh bien avec l’Univers c’est un peu la même chose, mais avec plus de dimensions. Une hyper-sphère théorique finie mais sans bord, que notre esprit n’est censé pouvoir concevoir. La Terre est finie ; nous pouvons calculer son rayon, sa circonférence, sa superficie, etc. Mais elle est sans bord ; nous pouvons en faire le tour indéfiniment. Il n’y a donc pas de centre, de référentiel absolu au sein de l’Univers. Comme il n’y a pas de centre à la surface de la Terre. Car quel que soit le point d’observation, nous verrions partout le même schéma expansif du Cosmos.

L’Univers observable n’est a priori qu’un échantillon, une fraction de l’Ensemble de tous les Ensembles, une goutte d’eau dans un océan peut-être infini, mais rien n’est moins sûr. L’Etre Humain a cette capacité et cette curiosité lui permettant de chercher à comprendre et en savoir davantage quant à la Nature et/ou les lois universelles. En outre ce que nous connaissons déjà n’est sans nul doute qu’une infime partie ou une vague approche de la réalité. Pour l’exemple les astrophysiciens peinent à trouver une explication théorique convenable liée à la matière noire, ou bien à l’énergie sombre. Ces expressions ne représentent pas grand chose au fond. Simplement il faut bien nommer un phénomène ou une anomalie que la Science contemporaine ne peut raisonnablement expliquer. La Science doit ’coller’ aux observations, et les spéculations vont bon train. Certains vont même jusqu’à saupoudrer la Relativité Générale d’un soupçon de ’constante cosmologique’, rappelant vaguement celle qu’a introduite Albert Einstein dans ses équations lorsque les modèles cosmologiques d’alors étaient erronés, pour combler les failles, erreur qu’il a regrettée toute sa vie.

S’agissant de la matière noire, les scientifiques se sont rendus compte que les galaxies (échelle : dizaines à centaines de milliers d’années-lumière d’envergure), amas de galaxies (s’étendant sur des millions à dizaines de millions d’années-lumière), etc ne se comportent pas comme cela est prévu par la Relativité Générale. Or cette théorie n’a jamais été remise en cause par aucune expérimentation depuis 1915, bien au contraire. Alors quel est le problème ? Grosso modo les particules correspondant au Modèle Standard ne suffisent pas pour expliquer les mouvements des galaxies ou interactions entre elles, et ce jusqu’aux super amas de galaxies. Certaines galaxies devraient se disloquer du fait de leur vitesse de rotation, et selon la Relativité, il n’y a pas assez de matière ’visible’ pour maintenir une cohésion gravitationnelle suffisante entre les étoiles, gaz et autres corps (dont les trous noirs) composant les-dites galaxies. Ce peut être aussi la configuration de plusieurs galaxies (ou amas) - interagissant chacune comme si elles étaient plus denses qu’elles ne devraient, au gré de leur manège gravitationnel ou orbital. Plus l’échelle augmente, plus l’effet est significatif.

De nos jours, la ’matière noire’ est estimée représenter approximativement 85 % de la densité totale de l’Univers. Nos cinq sens - et la Science contemporaine - nous permettent d’observer et déceler seulement les 15 % restants, et c’est déjà beaucoup. Il paraît alors important de comprendre le pourquoi du comment de cette énigmatique ’matière’ qui met au défi la Relativité d’Einstein. La réponse sera peut-être issue d’une nouvelle Physique qui viendra ’détrôner’ la Relativité, mettant celle-ci au même titre que la Théorie Universelle de la Gravitation de Newton, à savoir une théorie exacte, mais limitée à partir d’un certain seuil ou référentiel, ce qu’elles sont déjà toutes deux in fine. Une toute nouvelle ’vision’ de l’espace-temps et/ou son continuum (le LHC permettra peut-être (?) d’apercevoir un bout de réponse, lorsqu’il fonctionnera à pleine puissance).

Ces ’anomalies’ gravitationnelles - permettant de déduire l’existence d’une supposée ’matière noire’ (que les astrophysiciens peinent à détecter) dans notre espace-temps, notre ’densité’, notre ’portion vibratoire’ - sont peut-être le résultat de ’résidus énergétiques’, interactions avec d’autres ’densités’, des dimensions adjacentes aux dimensions ’familières’, à notre ’échantillon spatio-temporel’ faisant partie d’un ensemble bien plus grand et complexe. A l’instar de la (petite) portion la plus familière du spectre électromagnétique, faisant partie d’un ensemble bien plus vaste. Au fil du temps, grâce aux outils théoriques et expérimentaux, la Science a fort heureusement permis de découvrir l’existence d’ondes en-deça du rouge et au-delà du violet. Auparavant ces ondes étaient totalement inconnues (toutefois en se référant à la Science académique). De la même manière il n’est donc pas improbable qu’à l’avenir soient découvertes diverses ’excroissances’ sur le spectre dimensionnel, ignorées jusque-là, lesquelles pourraient interagir d’une manière ou d’une autre avec notre ’échantillon’ et ce qu’il contient. Idem pour le cas de l’énergie sombre et des ’anomalies’ correspondantes.

L’énergie sombre quant à elle pose un problème au niveau de l’expansion de l’Univers. Pour résumer, cette expansion semble plus rapide que ce qu’elle devrait. L’inflation s’accélère anormalement selon l’étude des modèles cosmologiques et les observations. Cette énergie incarnerait par conséquent une force à répulsion négative, contrebalançant la Force Gravitationnelle de l’énergie/matière connue, tendant elle plutôt à ralentir l’expansion cosmique. Là encore il est primordial d’un point de vue scientifique de découvrir ce qui favorise la dilatation inexorable de l’espace-temps. Cette énergie inconnue représenterait 75 % de l’énergie totale de l’Univers.

Dans tous les cas, il est indispensable de déterminer la nature de cet Ensemble. Car même en prenant en compte la Théorie du Big Bang - que je ne remets aucunement en cause - il manque les ’premières images du film’, sachant que la Physique actuelle ne permet pas de savoir ce qui s’est passé durant les premiers instants suivant le-dit Big Bang, soit les 5,391 x 10E-44 secondes après celui-ci (Temps de Planck), au moment où le diamètre de l’Univers mesurait la Longueur de Planck. Une infime portion spatio-temporelle infiniment dense (ou presque ?) et qui représenterait en partie la clé de l’énigme.

Quoi qu’il en soit, fluctuations quantiques de la métrique ou non, en partant du postulat que rien ne naît du Néant - lequel n’existe pas lui-même - la création ex nihilo est a priori à écarter, si le but est de mettre en lumière une hypothétique ’étincelle’ originelle. Ou bien le mieux serait de se résoudre à considérer l’éternité comme solution, quitte à supposer une succession continue de ’big bang’ et ’big crunch’, un cosmos cyclique qui remet les pendules à l’heure ’régulièrement’. Le problème est que l’idée d’un univers éternel va à l’encontre de l’essence de nos sens, ou des normes au quotidien ; notre esprit cherche malgré tout une hypothétique genèse, car notre perception du Monde est plus ou moins conçue et préparée à cette image.

Ou alors il existe une troisième option, la bonne et pour cause, et elle resterait à découvrir. Sur un plan métaphysique seules les deux premières sont a fortiori quasi-appréhensibles. D’un autre côté, les notions de temps et d’espace relatives aux premiers instants théoriques de l’Univers sont si différentes, et les conditions tellement extrêmes, par rapport à notre environnement intuitif, que le commun des mortels ne semble pas disposer du recul nécessaire afin d’envisager la complexité du phénomène. D’autant plus que les toutes premières phases théoriques demeurent manquantes à l’heure actuelle. Notre portion cosmique et les propriétés qui s’y rattachent ne représentent peut-être que quelques pièces d’un mécanisme global où la notion de temps et d’espace n’a plus aucun sens, un appendice de plus au sein d’un multivers infini et éternel (?) au gré des dimensions. (...)« 

 »Connais-toi toi-même et l’Univers n’aura plus aucun secret pour toi."

Conseil de lecture (très bonne vulgarisation) : Le chaos et l’harmonie et La mélodie secrète de Trinh Xuan Thuan (scientifique et poète).


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès