C’est quoi la propriété dans l’immatériel ?
Sur le droit d’auteur : vous avez parfaitement le droit de chanter ce que vous voulez, vous ne lésez personne. Vous pouvez créer un groupe de musique avec vos copains, et interpréter ce que vous voulez, personne ne vous demandera rien. Dans un club de théâtre amateur, vous avez le droit de jouer toutes les pièces que vous voulez. Là où ça pose problème, c’est quand vous vous produisez en public dans un but lucratif.
S’il n’y avait pas de droit d’auteur, n’importe qui pourrait se dire créateur de n’importe quelle œuvre existante ! Si vous ne voyez pas là une injustice en violation criante avec les principes du libéralisme et du droit naturel, vous ne voyez pas grand chose.
Je vous invite à comparer la situation d’un compositeur de musique et celle d’un peintre : le droit d’auteur est une tentative de mettre ces deux types de créateurs dans les mêmes conditions matérielles, et dans un but de favoriser la création en général et pour le bien de tous.
Ces questions artistiques doivent échapper à la compréhension de ceux qui ont fait de l’argent leur valeur suprême. Mais ceux-là ne devraient pas rechigner à payer, hein ?!
Sur le Copyright : quand vous utilisez une œuvre enregistrée sur un support numérique ou analogique dans un but lucratif, vous êtes dans la même situation qu’un café qui met des téléviseurs dans ses salles : dans ce cas, je vous rappelle que la redevance est beaucoup plus élevée que celle que paient les particuliers.
Il en est de même pour les médiathèques qui paient une redevance spéciale sur les ouvrages mis à la disposition de leurs adhérents.Un orchestre qui se produit dans un concert, paie des royalties sur les œuvres qu’il joue : il est tenu de faire une déclaration à la Sacem, et s’il ne le fait pas, il est en violation avec la loi et passible de poursuites. Personne n’a jamais contesté cela. Sans le créateur, l’œuvre n’existerait pas, n’oubliez jamais ça.
Il n’en est pas de même des brevets, mais c’est une autre histoire.