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Accueil du site > Tribune Libre > Internet et création dans le débat présidentiel

Internet et création dans le débat présidentiel

Malgré les efforts entrepris par l’Adami, la société de gestion et de répartition des droits des artistes-interprètes, pour réunir cinq des représentants des principaux candidats à l’élection de la présidence de la république, on ne peut pas dire que nous y voyons plus clair dans ce que devrait être le cadre juridique et économique des droits sur Internet. L’idée d’un retour de la « licence globale » semble effrayer les uns et les autres.

Pourtant, si nous reprenons l’épopée du droit d’auteur depuis l’après guerre, nous nous apercevrons que celui-ci a du céder le pas sur le droit à autoriser ou à ne pas autoriser qui est intrinsèquement lié au droit d’auteur et aux droits voisins.

Genèse du droit d’auteur et du droit voisin ou une histoire des conflits….

On peut remonter jusqu’au droit romain pour en trouver une trace. Ainsi le code du droit romain en 529 ans après J.C. disait  : « … les choses incorporelles, parce qu’elles se prêtent mal à l’appropriation, ne peuvent faire l’objet de propriété ordinaire ? ».

L’instauration du droit d’auteur a toujours eu à son origine un différent. Le plus ancien remonte à 560 ans après J.C. et concerne deux saints : Saint Colomban d’Iona et Saint Finnian à propos de la paternité d’un psautier. L’auteur avait refusé le droit du copiste…. Déjà nous étions dans un problème de droit à la copie. C’est le roi d’Irlande qui trancha le différent en reconnaissant à l’auteur le droit de refuser la copie.

Après cette période de litiges liés aux pratiques des moines copistes, l’invention de l’imprimerie par Gutenberg fit perdre aux auteurs la possibilité de contrôler l’usage de leurs œuvres. De fait les créateurs ne disposaient que de leurs ressources propres ou du mécénat, ceci jusqu’au XVIIIème.

Toutefois les monarques avaient la possibilité d’accorder des « patentes » aux auteurs et aux imprimeurs qui leur donnaient le monopole de l’exercice de leur activité économique pour des ouvrages particuliers. Ce fût le cas en Grande Bretagne avec le « Licensing Act » (1662) qui avait attribué le monopole de l’édition anglaise au Worshipful Company of Stationers and Newspaper Makers à Londres. La loi a été supprimée en 1710 puis remplacé par la loi d’Anne qui accordait à l’auteur ou son représentant le droit exclusif de reproduire sa création pendant 14 ans, avec la possibilité de reconduire ce bail pour une même durée. On peut dire qu’ainsi était signée la première étape significative du droit d’auteur.

En France, ce sont les philosophes des Lumières qui revendiquèrent les premiers un droit à la propriété, Diderot le fit explicitement dans sa « lettre sur le commerce des livres » (1763). Beaumarchais mettra en pratique cette revendication en créant en 1777 la première société d’auteurs. Mandaté par celle-ci, il ouvrit un conflit avec la Comédie Française en bloquant une répétition au motif que l’institution gardait pour elle-même 1/9e des recettes normalement réservée aux auteurs. L’ensemble des auteurs fit alors une grève des pièces. C’est avec la Révolution française que l’on verra apparaitre les premiers textes relatifs à la propriété intellectuelle. Ainsi le décret-loi du 19 juillet 1793 : « les auteurs d’écrits en tout genre…. jouiront durant leur vie entière du droit exclusif de vendre, faire vendre, distribuer leurs ouvrages dans le territoire de la république et d’en céder la propriété en tout ou partie.  », pour la première fois il était donc accordé aux auteurs le droit exclusif d’autoriser la reproduction de leurs œuvres durant leur vie entière et à leurs héritiers pour une durée de 5 ans. C’est à ce moment là que l’œuvre entrera dans ce que l’on appela alors « le domaine public ».

Aux Etats-Unis où règne le « Copyright », qui privilégie le producteur au détriment de l’auteur, c’est en 1790 que le Congrès vota le « Copyright Act » protégeant pour une durée de 14 ans les œuvres, avec la possibilité de proroger de 14 ans encore la protection, si l’auteur était toujours vivant.

C’est Balzac qui le premier revendiqua un droit de propriété pour les écrivains, suivi par Victor Hugo qui prit l’initiative de créer « la Société des gens de lettres » en 1838. Il en sera le Président, il s’agit de « défendre le droit moral, les intérêts patrimoniaux et juridiques des auteurs de l’écrit »

Ce droit, encouragé par les initiatives de Victor Hugo, prit enfin une dimension internationale avec la ratification de la « Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques » (1886). Celle-ci dit que « les Etats signataires doivent accorder aux détenteurs de droit dans les autres Etats signataires la même protection que celle accordée à leurs ressortissants pour une durée au moins égale à celle applicable dans le pays d’origine ». Il faudra attendre 1948 pour que la Convention prévoie une protection de 50 ans à partir du décès de l’auteur et de 95 ans à partir de la première publication pour les œuvres collectives. Tous les pays ne mirent pas le même empressement à ratifier la Convention de Berne. Ainsi les Etats-Unis ne le firent qu’en 1989. Aujourd’hui ce sont 184 pays qui en sont signataires, celle-ci est gérée par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

Outre la Société des Gens de lettres pour l’écrit, les auteurs et compositeurs de la musique créèrent la SACEM en 1850 à la suite, encore une fois d’un conflit. C’est en 1847 qu’Ernest Bourcet, Paul Henrion et Victor Parizot refusent au café Les Ambassadeurs de payer leurs consommations au prétexte que l’établissement utilisait leurs œuvres pour distraire leurs clients. Ils gagneront leurs procès. Il faudra attendre 1914 pour que les britanniques créent leur propre société.

De la même manière les artistes interprètes, avant que leurs droits ne soient reconnus pas la loi de 1985, créèrent l’ADAMI en 1955, à la suite d’un litige opposant le Syndicat national des acteurs (SNA) à la société Philips et au département d’Indre-et-Loire. En effet pour le spectacle son et lumière du Château de Chenonceau, des enregistrements de la voix de comédiens avaient été utilisés. Ce son et lumière a été reproduit par la suite sur un disque microsillon. Au final pour échapper au procès la société Philips leur reconnait un droit exclusif, celui d’autoriser ou non, l’utilisation de leur travail, et d’autre part à leur accorder collectivement une partie des recettes provenant de la vente des disques.

L’évolution du droit d’auteur face aux évolutions technologiques.

Une fois ce droit reconnu, il dut évoluer et se plier aux exigences des nouveautés technologiques.

La première révolution technologique, ce fut l’avènement de la radio et l’émission de chansons, il fallut bien donner la possibilité aux programmateurs de faire leurs choix de chansons sans en référer à l’ensemble des ayants-droits de chacune des chansons. C’est ainsi que fut créé une exception au droit d’auteur sous la forme d’une licence légale : la rémunération équitable, à savoir un % sur le chiffre d’affaire de la radio à reverser à l’ensemble des ayants-droit : auteurs, artistes-interprètes et producteurs.

La seconde révolution technologique, ce fut l’avènement du magnétophone à cassettes et du magnétoscope qui permettaient à l’utilisateur de copier des chansons mais aussi des films. Pour compenser le manque à gagner des ayants droit, la loi de 1985 a instauré le principe de la copie privée qui est aussi une exception au droit d’auteur.

Mais c’est l’Allemagne qui la première instaura ce droit en 1965 pour régler le contentieux entre la société de gestion des droits (Gema) et le fabriquant d’enregistreur Grundig.

Le principe de la copie privée existe dans la majorité des pays de l’Union Européenne, sauf Chypre, Luxembourg, l’Irlande, Malte et la Grande Bretagne.

Cette exception permet aux consommateurs l’utilisation de copie, sous réserve que cela se passe dans le cercle privé, celui-ci comprenant la famille et incluant les amis.

En contrepartie, une redevance sur les supports vierges destinés à la copie est prélevée. Elle est ensuite répartie pour un quart aux artistes-interprètes, pour un quart aux producteurs et pour moitié aux auteurs.

La troisième révolution est celle que nous connaissons aujourd’hui, celle d’Internet et des nouvelles technologies de la communication. Pour autant, cette fois-ci, les acteurs de la création n’ont pas été capables de faire évoluer le droit. C’est à partir de 1990 que l’Internet a connu un développement foudroyant, permettant le téléchargement illégal de contenus culturels (chansons, films et logiciels) par les réseaux de Peer to Peer et plus récemment par l’utilisation du streaming qui offre la gratuité des mêmes contenus en lecture simple et sans téléchargement. La vitesse d’évolution de ces technologies a permis une remise en cause radicale du droit d’auteur qui a bouleversé l’organisation des circuits économiques de la création ; c’est ainsi que le secteur du disque a connu une chute de son chiffre d’affaire de plus de la moitié et en moins de quatre années.

Cette troisième révolution a été, certes plus radicale, que les deux premières, pour autant elle s’inscrit dans un même processus de transformations des pratiques de l’accès aux œuvres. La seule réponse des pouvoirs publics a été d’ordre « répressif » avec la loi DADVSI dans un premier temps et la loi Création et Internet qui a conduit à l’installation de l’Hadopi.

Pour autant les usages illégaux se poursuivent et s’adaptent à la fois au système de répression ainsi mis en place et aux nouveaux procédés technologiques qui permettent aux internautes d’échapper à toute mesure de répression.

La ténacité avec laquelle les producteurs essentiellement, et pour partie les auteurs, ont manifesté leur opposition à tout « arrangement », se contentant de dénoncer les usages illégaux sur le net et d’appeler à les réprimer, cette ténacité au fil des ans a contribué à forger une nouvelle génération d’usagers. Et ce n’est pas de la gratuité dont il est question, mais une contestation de la notion même de propriété intellectuelle. A défaut d’avoir contribué à élaborer une nouvelle licence au droit d’auteur, les producteurs ont contribué à installer dans le paysage culturel des internautes contestant le droit d’auteur lui-même.

Nous sommes à nouveau au point de négociation entre les internautes, les auteurs, les artistes-interprètes et les producteurs, avec ce handicap de la part des usagers qui remettent bien volontiers en cause le droit de propriété lui-même, ce qui ne va pas faciliter les discussions.

Les récents débats des présidentielles ont démontré qu’il existait sous la table, des propositions sous forme de rémunérations variées. Mais ne nous cachons pas des mots, la seule qui vaille c’est bien la licence globale votée provisoirement au parlement en décembre 2006. En partant d’un base de 5 euros par abonnement haut débit, soit à cette date 22,4 millions d’abonnés, cela fait 112 millions d’euros par mois, soit 1 milliard 120 millions par an. En reprenant la même clef de partage que pour la copie privée cela fait : 560 millions pour les auteurs et respectivement 280 millions pour les artistes interprètes et les producteurs. En 2010 la copie privée a rapporté 189 millions d’euros aux trois catégories d’ayants droits.

Messieurs les candidats, vous savez ce qu’il vous reste à faire !


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57 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 28 février 2012 09:44

    Bonjour PJ,

    " ...il ouvrit un conflit avec la Comédie Française en bloquant une répétition au motif que l’institution gardait pour elle-même 1/9e des recettes normalement réservée aux auteurs. « Quand on voit que JJGoldman engrange cinq millions d’euros par an, si l’administration gardait 9/10è de la somme pour le bien commun, Goldman ne vivrait il pas très bien avec un seul dixième ( 505.000 E /an ) ?

     » c’est ainsi que le secteur du disque a connu une chute de son chiffre d’affaire de plus de la moitié et en moins de quatre années. « cela pousse les artistes à vivre de leur art en direct, concert, théâtre, cirque et autres activités...

     » La seule réponse des pouvoirs publics a été d’ordre « répressif » " Bien sûr, aucun doute que cette génération de profiteurs voudrait bien nourrir quatre générations sur 99 ans avec cette technique totalitaire répressive ...

    Donc licence globale, ça veut dire, l’ordinateur central encaisse sa part sur les versements des abonnés et, puisque la machine ne ment pas, redistribue les auteurs de contenus au prorata de leurs vues sur le net. Si vous éloignez, toute la pub, toute la musique, toute la télé et tout le cinoche qui peuvent très bien vivre sans le net, cet organe universel peut enfin devenir autonome et s’auto censurer sans police externe.

    autofinancé, autopolicé, et autoproduit, le reste du paf classique n’a qu’à s’écarter, tout simplement. C’est ce que demande le peuple, liberté, égalité, fraternité... 


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 10:34

      @Lisa SION 2,

      Il y a une faille dans votre argumentaire sur la propriété intellectuelle, vous ne retenez que Jean-Jacques Goldman, vous oubliez que la majorité des ayants-droits des systèmes de redistribution sont de « petits » artistes et qui ont d’une manière vitale besoin de ces revenus issus de l’usage secondaire fait de leur enregistrement.
      Les plus gros ne s’en soucient pas car ce n’est pas la première source de leur revenu.

      Bien à vous
      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • Ruut Ruut 28 février 2012 13:17

      Tu achete un disque mais tu doit payer pour ecouter la musique qui s’y trouve.
      C’est choquuant.


      Internet est un disque.
      Depoir payer pour pouvoir lire son contenu alors qu nous payons menssuellement un abonnement est choquant.
      Donc la licence globale est mieux que les licences actuelles.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 13:22

        @Ruut,


        Internet n’est en aucune manière assimilable à « un disque », donc votre raisonnement ne tient pas.
        Et curieusement en conclusion vous vous contredisez en vous disant favorable à la licence globale..
        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • Ruut Ruut 29 février 2012 06:47

        Pour compléter mon propos, je dirais que l’abonnement internet actuellement obligatoire pour accéder au contenu d’internet, si il intègre la licence globale, sera moins hypocrite que la situation actuelle ou l’utilisateur paye un abonnement internet mais n’as pas pleinement accés a son contenu ou si il le fait il deviens un criminel.

        De plus internet est parfaitement adapté pour rémunérer un artiste en fonction de l’accés a son oeuvre par les internautes.

        Notons que si la licence globale deviens active, les taxes sur les unités de stoquages que nous payons tous pourrons etre retirées.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:13

        @Ruut,


        Si la licence globale se met en place, c’est aussi parceque la copie privée va aller en diminuant. D’une culture des supports on va passer à une culture des flux, donc les redevances sur support fixe disparaitront progressivement.
        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 13:44

        @Lg,

        Mais Isaac Le Chapelier n’est en rien une référence pour tout ce qu’il a pu écrire.

        je trouve toujours étrange de nier, aux travailleurs intellectuels dont font partie les artistes, un droit de prioprité donc de revenus sur leur travail.
        Si la France posséde encore aujourd’hui une solide production intellectuelle et artistique c’est bien parce qu’il existe en France des mécanismes de rémunération de ce travail là.
        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • louviellas louviellas 28 février 2012 16:31

        @ L’auteur

        Vous vous souciez de la rémunération des « petits artistes ».

        Si j’ai bien lu les derniers articles parus sur AV (je salue Kerjean au passage), Jean Dujardin serait l’archétype du talent microscopique qui ne mériterait pas le premier euro de ses cachets.

        Dans le monde des lobbyistes, le jury devrait décerner l’oscar des lascars à notre très cher (payé) Ministre de la Culture, pour sa déclaration :
         

        « C’est Hadopi qui est récompensé, pas The Artist »

      • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 16:44

        @louviellas ,

        J’avoue ne pas vraimment comprendre où vous voulez en venir, ni même quel est le cheminement de votre pensée : des petits artistes à l’Hadopi en passant par jean Dujardin ; désolé.
        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • jordanne jordanne 28 février 2012 15:34
        Le partage est légitime

        "Le partage de fichiers représentant des oeuvres couvertes par le droit d’auteur entre individus sans but de profit a été rendu illégal au cours des 30 dernières années dans la plupart des pays et dans la plupart des cas. Cela ne m’empêche d’affirmer haut et fort que l’acte de prendre une oeuvre numérique qu’on a acquis2 et de la copier, la rendre accessible à d’autres ou leur envoyer est non seulement légitime, mais une contribution essentielle à l’établissement d’une culture commune.

        Je propose de défendre cette position en suivant les points suivants : montrer l’utilité du partage (délimité comme ci-dessus) et sa légitimité même sans autorisation des auteurs, montrer que lorsqu’on l’interdit, les pratiques culturelles appauvrissantes chassent les pratiques enrichissantes, et finalement affirmer que la prohibition du partage sera un jour vue comme un étonnant obscurantisme.

        1. Le partage est utile et légitime même lorsqu’il concerne des œuvres dont on n’est pas l’auteur

        Pendant des siècles, chacun fut libre de transmettre à d’autres des œuvres comme les livres ou les disques selon son bon vouloir. Cela fut codifié par deux mécanismes distincts : la doctrine de l’épuisement des droits par la première vente et la reconnaissance que les actes dans la sphère privée ne regardent en rien les détenteurs de droits3. Il était accepté qu’un telle transmission des œuvres était à la racine d’une culture partagée, et au bout du compte bénéficiait aux auteurs et autres contributeurs.

        Avec le développement de l’informatique, de la numérisation et d’Internet, l’échelle et la portée du partage furent considérablement étendus. Son utilité n’en souffrit nullement. De fait, le partage se trouva doté d’une nouvelle fonction : contrebalancer à un certain degré la capacité des médias centralisés à concentrer l’attention du public sur un tout petit nombre d’œuvres pour maximiser le profit tiré de chaque titre. Dans l’ère de l’information, si le partage à grande échelle ne fournissait pas un canal alternatif de distribution, l’accès effectif à la culture serait sérieusement appauvri.

        Depuis 2006, il m’a été possible de démontrer un effet positif important du partage de fichiers sur la diversité d’attention aux œuvres, d’abord dans le cas du partage volontaire et plus récemment pour le partage pair à pair eDonkey/eMule.

        2. Récompenser et financer la production des œuvres est utile en soi, et non à titre de compensation

        L’informatique et Internet portent un développement explosif de la créativité, de l’expression publique et de l’échange d’information. Le nombre de personnes qui s’impliquent dans ces activités, et parmi elles, de celles qui souhaitent investir plus de temps et d’énergie pour des productions plus élaborées est en croissance constante. Réussir à fournir à autant de personnes les moyens de mieux contribuer aux communs culturels est un défi majeur, que ces moyens consistent en récompenses pour des œuvres déjà produites ou en soutien à la production de nouvelles œuvres. Comme la valeur ajoutée du numérique ne se matérialise qu’en l’absence de coûts de transaction dans le chemin de l’accès et de l’usage, de nouveaux modèles de mutualisation de ressources seront nécessaires, au-delà des soutiens publics et des marchés qui continueront à jouer un rôle important. Cette mutualisation existe déjà en partie, utilisant des mécanismes volontaires, bottom-up comme Kickstarter et Flattr, par exemple. Beaucoup pensent néanmoins (et j’en suis) qu’il sera nécessaire de mettre en place des mécanismes de contribution obligatoire de tous pour collecter et distribuer les ressources adaptées à l’échelle immense des activités informationnelles. Quels que soient les modèles qui seront mis en place, une chose est sûre, leur pertinence n’a rien à voir avec la compensation des souffrances supposées de certaines industries6. D’abord, parce que considérés macroscopiquement, ces secteurs économiques vont on ne peut mieux7. Ensuite, parce que ce qui ne va authentiquement pas bien dans chacun de ces secteurs, à savoir la concentration de l’attention du public et des revenus sur un petit nombre d’artistes et de détenteurs de leurs droits, sera en partie corrigé par un partage rendu légal. Les ressources d’une masse très étendue de créateurs seront significantivement accrues si un système de financement spécifique à Internet et socialement équitable8 est mis en place. Le reste relève de la conduite de politiques de concurrence exigeantes dans le domaine des médias.

        3. Quand le partage est réprimé, de mauvais types de technologies et d’usage remplacent ceux qui sont socialement utiles

        La situation présente, caractérisée par la stigmatisation et la répression du partage est profondément insatisfaisante du point de vue culturel. Les droits légitimes des usagers sont niés, l’accès non autorisé ne disparait pas, mais il est rabattu sur l’usage de technologies appauvrissantes, comme le streaming. Celui-ci, par exemple, maintient la plupart des usagers9 dans une situation de réception passive quand les technologies disponibles leur permettraient - quand ils le souhaitent  de s’investir dans toute la gamme des activités qui vont de la réception critique à la production amateur ou semi-professionnelle. La guerre spécifiquement conduite contre le partage pair à pair par des moyens technologiques, juridiques ou de lavage de cerveau constitue une régression culturelle aberrante. Le résultat net de 15 ans de répression du partage de fichiers est de maintenir une part importante de la population dans des situations de réception passive et de ne permettre à une minorité de bénéficier des bénéfices des communs cuturels que dans un environnement marginalisé, stigmatisé et pollué.

        4. On se demandera un jour comment il fut possible à certains de prétendre priver tout un chacun de la capacité à distribuer la culture

        Agir comme un distributeur volontaire des productions culturelles10 est une capacité fondamentale de près de deux milliards d’êtres humains. Un jour, on se demandera comment il fut possible à certains d’entre nous de vouloir priver leurs concitoyens de cette capacité. Dans la Grèce antique, quand l’écriture alphabétique se répandit et permit de transcrire la parole, certains prêtres et philosophes virent dans cette capacité un sacrilège et un risque de destruction de leur civilisation11. Heureusement, l’écriture ne fut pas mise hors la loi, mais il fallut des millénaires pour que la majorité des populations se l’approprie. Espérons qu’il ne faudra pas autant de temps, pas même un siècle, pas même dix ans, pour reconnaître le partage."

        Philippe Aigrain sur la légitimité du partage  Le 25 sept 2010

        Л Jordanne



        • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 16:42

          @Jordanne,

          merci pour cette citation de Philippe Aigrain partisan de la contribution créative, qui est une forme de licence globale qui ne dit pas son nom ;

          un peu long peut être.
          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • JPhilippe 28 février 2012 17:43

          Quelle est la valeur d’une oeuvre artistique par rapport à une invention ?
          Pourquoi devrait-on protéger davantage une oeuvre artistique qu’un brevet industriel qui est lui aussi une production intellectuelle ?
          Est-ce juste parce qu’une oeuvre artistique n’a aucun valeur pour l’humanité ?


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 17:46

            @JPhilippe,

            il ne s’agit pas de protéger plus une oeuvre artistique qu’une invention...
            Mais bien de la protéger autant.
            http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


          • Le péripate Le péripate 28 février 2012 17:48

            Le fait de reconnaître à un fermier la propriété de son champ ne dit pas comment le fermier doit le protéger : miradors, rondes en hélicoptère, ni même si il doit le protéger. C’est son affaire, la loi doit lui reconnaître seulement le droit d’empêcher autrui de pénétrer sur sur champ selon ses propres conditions. Pas plus, pas moins.

            Ainsi la licence globale a l’énorme inconvénient d’empêcher de partager le fruit de son travail celui qui le voudrait, pour des raisons qui le regarde seul.

            De plus la licence globale donne la haute main financière sur les revenus des artistes à une caste d’inutiles. On voit leurs gros sabots. La soupe est bonne !


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 17:52

              @le peripate,

              « la haute main financière sur les revenus des artistes à une caste d’inutiles »

              pouvez-vous être plus prècis sur ces inutiles ? car nombreux sont les artistes qui sont bien content de recevoir des rémunérations sur les usages de leur travail enregistré via la gestion collective.
              http://jmpelletier52.over-blog.com/


            • Le péripate Le péripate 28 février 2012 19:33

              Précis ? Vous les citez je crois : Sacem, RIIAA, françaises, américaines, la liste des ces organismes qui vivent pour eux-mêmes sur le dos des autres est longue et je ne vais pas m’amuser à la détailler.

              Et vous ne répondez pas sur le cas de l’artiste qui ne souhaite pas « adhérer » à une quelconque « licence globale ». Vous connaissez le sens du mot « liberté » ?


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 20:02

              @le peripate,

              Comment assurez vous la rémunération des artistes qui ne souhaitent pas être en licence libre,


            • Le péripate Le péripate 28 février 2012 20:18

              Curieuse question. C’est leur problème.


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 20:55

              Curieux commentaire ! Vous en foutez si je comprends bien. 


            • foufouille foufouille 28 février 2012 23:05

              le peripate qui vit soit disans avec 750 par mois, est un adepte du libertaryanisme
              dans son secteur, on recrute a 1500 ........
              il devrait etre au boulot ..........
               


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:29

              @foufouille,

              comme d’habitude votre contribution reste obscure ...

              http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


            • foufouille foufouille 29 février 2012 11:48

              @ pelletier
              si je donne des precisions, il fera effacer le message
              c’est un libertarien qui pretend qu’on vit bien avec tres peu
              genre medef en pire


            • Le péripate Le péripate 29 février 2012 12:08

              Donc oui je m’en fous, comme je me fous de savoir comment un boulanger gagne sa vie, sur la baguette ou sur la patisserie.

              Vous avez été commissionné par qui pour que vous, ça soit votre problème ?


            • Le péripate Le péripate 29 février 2012 12:27

              Et toujours pas de réponse de fond sur le cas de l’artiste qui ne souhaiterai pas adhérer à un monopole, et donc de la question de la liberté, liberté de développer d’autres modèles de marché que ceux connus aujourd’hui.


            • foufouille foufouille 29 février 2012 12:44

              liberte de crever dans la rue aussi
              un ouvrier viticole en cdi, n’est pas payer en dessous vu qu’il faut savoir tout faire
              certaines journees font 12h, voire plus
              le raisin ca pousse pas tout seul ni toute l’annee


            • foufouille foufouille 29 février 2012 12:45

              pas payer en dessous du smic


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 21:38

              @peripate et foufouille,



              C’est quoi ce concert à deux voix ?reglement c
              De compte ?

            • foufouille foufouille 29 février 2012 21:48

              @ pelletier
              non
              mais il racontes des grosses conneries
              d’habitude, il clique sur abus
              je connais tres bien le metier qu’il pretend faire
              vu que je l’ai deja fait
              c’est un peu comme le gars qui pretend que c’est facile de trouver du boulot avec 5000 000 de chomeurs et 100 000 cdd


            • foufouille foufouille 29 février 2012 21:57

              le gars pretend bien vivre avec 700/mois
              au debut ........
              apres ca faisait 750 en salaire annualise


            • Fergus Fergus 28 février 2012 18:57

              Bonjour, Jean.

              Intéressant et utile rappel de l’évolution du droit d’auteur.

              Le problème de la licence globale est qu’elle est inéquitable et qu’elle court par conséquent le risque d’être retoquée par le Conseil constitutionnel : sur quelles bases juridiques pourrait-on imposer de faire payer des internautes qui ne téléchargent pas.

              En réalité, ce problème est d’une très grande complexité et, à ce jour, aucune solution proposée n’est satisfaisante. Il faudra pourtant bien en trouver une tôt ou tard, et je souhaite bien du plaisir à ceux qui vont devoir s’y atteler.

              Cordialement.


              • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 20:05

                @fergus,


                Bonjour, non c’est de l’intox de la part des producteurs de dire que la licence globale serait inconstitutionnelle, lisez les écrits de Philippe Aigrain il l’explique très bien.
                Enfin je vous ferai remarquer que les contribuables sans enfants contribuent pour autant au financement de l’école.
                Amicalement

              • BOBW BOBW 28 février 2012 22:50

                Mais surtout Hadopi est complètement honni par pratiquement les internautes unanimes contre le gentil animateur chasseur de primes POPEYE-LHERMITTE


              • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:30

                @Bown,

                Oui Hadopi n’est populaire qu’auprès de producteurs et une partie des auteurs..
                http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


              • Francis, agnotologue JL1 28 février 2012 19:23

                Bonsoir Pelletier Jean,

                S’il est intéressant de faire l’historique du droit d’auteur, en revanche, je ne crois pas qu’il faille s’en inspirer pour définir ce qui est bon ou pas aujourd’hui.

                Vous dites : " ... C’est le roi d’Irlande qui trancha le différent en reconnaissant à l’auteur le droit de refuser la copie.« 

                De fait, il s’agit, non pas de refuser la copie, mais d’accorder à l’auteur un droit sur les profits que le copiste réalisera à partir de son œuvre. Et on s’approche là des pb posés et résolus par le Copyright.

                Vous dites : »Aux États-Unis où règne le « Copyright », qui privilégie le producteur au détriment de l’auteur, c’est en 1790 que le Congrès vota le « Copyright Act » protégeant pour une durée de 14 ans les œuvres, avec la possibilité de proroger de 14 ans encore la protection, si l’auteur était toujours vivant."

                Je ne crois pas que le copyright privilégie le producteur (je dirais plutôt l’éditeur, anciennement le copiste) au détriment de l’auteur : le Copyright suppose un contrat passé et respecté entre l’éditeur de l’œuvre et l’auteur, et sur lequel les consommateurs n’ont rien à dire.

                Maintenant que l’on en n’est plus à l’ère des copistes, et que les appareils de reproduction sont vendus dans le commerce et les possibilités de téléchargement sont disponibles sur Internet, ce n’est plus tant un pb de droits d’auteurs qu’un pb de copyright.

                Les industriels - ie les capitalistes, les investisseurs -, veulent le beurre et l’argent du beurre, à savoir  : faire de l’argent en nous vendant de la technologie de plus en plus sophistiquée, et conserver leurs privilèges anciens, archaïques, puisque datant d’une époque où la copie était une entreprise complexe et laborieuse.


                • Pelletier Jean Pelletier Jean 28 février 2012 20:08

                  @Jl,


                  J’ai bien noté vos remarques.Pour autant je ne comprends pas bien votre conclusion et ce que vous proposez pour rémunérer les ayants droits sur les sages faites de leurs œuvres sur Internet.
                  Bien à vous

                • Francis, agnotologue JL1 29 février 2012 08:32

                  Bonjour Pelletier Jean,

                  pour répondre à votre question, sur ma conclusion : par exemple, nous possédons des machines capables de copier des CD, des DVD, mais ces fonctionnalités sont bridées par les verrous anti-copie insérés par les éditeurs sur leurs produits. Je vois là une sorte de marché de dupe. Je m’explique : autant il est légitime pour les éditeurs de logiciel, musique, films, jeux etc. de brider leurs produits, autant je trouve qu’il y a tromperie sur la marchandise quand on vend un appareil qui vous est vendu pour une fonctionnalité qui vous trahira au profit d’une l’industrie tierce (ce qu’est l’édition de disques par rapport au fabriquant d’enregistreurs).

                  Ma solution ? Pour ce qui concerne les téléchargements sur internet, je pense que c’est une affaire qui devrait concerner les rapports entre les sites et les industriels lésés : si un site permet le téléchargement, c’est lui le délinquant vis-à-vis du Copyright, et non pas le particulier internaute.

                  On est dans la situation où il y a un corrupteur (le site) et un corrompu (l’internaute), et la loi laisse agir l’un et poursuit l’autre. C’est comme si on punissait les consommateurs de drogue mais laissait indemnes les trafiquants et dealers .


                • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:20

                  @JL1,

                  « C’est comme si on punissait les consommateurs de drogue mais laissait indemnes les trafiquants et dealers »

                  Vous n’avez pas tort , c’est une chose qui m’a frappé au moment où Sony maison de disque criait au vol avec le peer to peer, et sa filiale électronqiue mettait sur le marché des lecteurs Cd-DVD qui laissaient tous les formats piratés.
                  http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                • Deneb Deneb 29 février 2012 07:29

                  Quand l’Etat finance la culture, ça s’appelle de la propagande. La notion de propriété dans l’immatériel est la chose la plus vicieuse et absurde que l’humain ait inventé.

                  Le pouvoir de l’Etat est basé sur ses secrets. Internet a rendu le monde transparent. Quid de secret. Du coup, l’Etat perd du pouvoir. Panique à bord. Comment faire pour continuer à siphonner ?

                  La culture libre, c’est la culture libéré du joug du pouvoir. Alors que la licence globale n’est qu’un autre moyen de siphonnage. Pour financer qui, d’ailleurs ? Johnny ? Enfin, c’est pour financer le politiquement correct et brider l’expression dérangeante, les vrais artistes sont forcément subversifs.


                  • Francis, agnotologue JL1 29 février 2012 08:59

                    C’est quoi la propriété dans l’immatériel ?

                    Sur le droit d’auteur : vous avez parfaitement le droit de chanter ce que vous voulez, vous ne lésez personne. Vous pouvez créer un groupe de musique avec vos copains, et interpréter ce que vous voulez, personne ne vous demandera rien. Dans un club de théâtre amateur, vous avez le droit de jouer toutes les pièces que vous voulez. Là où ça pose problème, c’est quand vous vous produisez en public dans un but lucratif.

                    S’il n’y avait pas de droit d’auteur, n’importe qui pourrait se dire créateur de n’importe quelle œuvre existante ! Si vous ne voyez pas là une injustice en violation criante avec les principes du libéralisme et du droit naturel, vous ne voyez pas grand chose.

                    Je vous invite à comparer la situation d’un compositeur de musique et celle d’un peintre : le droit d’auteur est une tentative de mettre ces deux types de créateurs dans les mêmes conditions matérielles, et dans un but de favoriser la création en général et pour le bien de tous.

                    Ces questions artistiques doivent échapper à la compréhension de ceux qui ont fait de l’argent leur valeur suprême. Mais ceux-là ne devraient pas rechigner à payer, hein ?!

                    Sur le Copyright : quand vous utilisez une œuvre enregistrée sur un support numérique ou analogique dans un but lucratif, vous êtes dans la même situation qu’un café qui met des téléviseurs dans ses salles : dans ce cas, je vous rappelle que la redevance est beaucoup plus élevée que celle que paient les particuliers.

                    Il en est de même pour les médiathèques qui paient une redevance spéciale sur les ouvrages mis à la disposition de leurs adhérents.Un orchestre qui se produit dans un concert, paie des royalties sur les œuvres qu’il joue : il est tenu de faire une déclaration à la Sacem, et s’il ne le fait pas, il est en violation avec la loi et passible de poursuites. Personne n’a jamais contesté cela. Sans le créateur, l’œuvre n’existerait pas, n’oubliez jamais ça.

                    Il n’en est pas de même des brevets, mais c’est une autre histoire.


                  • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:17

                    @Deneb,

                    Mais qu’est-ce que vous avez tous quand on parle d’artistes à ne parler que de Goldman ou Johnny ?
                    Savez vous qu’à l’Adami on rémunére chaque année 58 000 artistes interprètes, c’est ceux là que vous voulez spolier ? Dans ce cas ils n’existeront plus... à vous de juger.
                    http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                  • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:22

                    àJl1,

                    « Là où ça pose problème, c’est quand vous vous produisez en public dans un but lucratif. »

                    oui, bien sûr, et merci de reconnaitre aux créateurs le droit de bénéficier d’un retourt sur investissement lorsque leurs oeuvres sont utilisées.
                    http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                  • Deneb Deneb 29 février 2012 11:42

                    Mon cher Jean,vous parlez du droit, mais ce truc ne sert qu’aux tordus. Les gens honnêtes arrivent très bien à s’en passer.


                  • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 21:39

                    « Quand l’état finance la culture c’est de la dictature »


                    C’est une blague ?

                  • SNOOP 29 février 2012 21:48

                    la culture comme le sport sont des vecteurs « formidables » :/-


                  • Deneb Deneb 29 février 2012 09:24
                    JL : "S’il n’y avait pas de droit d’auteur, n’importe qui pourrait se dire créateur de n’importe quelle œuvre existante ! "

                    On crée quelque chose, on est donc son propriétaire. Si vous avez les enfants, vous les considérez comme votre propriété, j’imagine. Pauvres gosses ...

                    En dehors de ça, dans le plupart des cas concrets aujourd’hui, un créateur n’est pas propriétaire de sa création ; c’est son agent, producteur, investisseur ... qui sont propriétaires, en laissant quelques petites miettes au créateur.

                    Vos exemples de bibliothèque ou de télé sont plutôt poussiéreux. A l’heure du Net, aller dans une bibliothèque au lieu de trouver le document sur la Toile est une pure perte de temps. Quant à la télé ...en êtes vous encore là ?

                    Artiste, ce n’est pas un métier. Pour la personne lui-même et souvent son entourage, c’est un espèce de handicap. Quelqu’un qui éprouve un besoin d’exprimer des idées choquantes et en avance sur son temps, des idées que la plupart des gens ont du mal à accepter sur le moment, quelqu’un de tourmenté, écorché vif dont la vérité qu’il assène fait rarement plaisir, quelqu’un d’adoré par certains et haï par d’autres qui ne sera pas communément accepté avant des années, voire des décennies .... Est-ce qu’on peut faire ce « métier » de son plein gré ?
                    Un artiste n’est pas là pour nous divertir, mais pour nous en faire baver, bousculer nos certitudes, malmener nos dogmes, nous poser des question pas commodes... Il faut avoir une très grande ouverture d’esprit pour qu’un vrai artiste arrive à vous divertir.
                    Ceux qui s’auto-proclament artistes ne sont que des imposteurs - des laquais de l’industrie du divertissement. Les vrais artistes, si l’Etat les connaissait, ils seraient tous morts où en prison.


                    • Pelletier Jean Pelletier Jean 29 février 2012 09:32

                      @Deneb,

                      « On crée quelque chose, on est donc son propriétaire. Si vous avez les enfants, vous les considérez comme votre propriété, j’imagine. Pauvres gosses »

                      celle-là il fallait l’oser pour remettre en cause la propriété intellectuelle.

                      ceci dit jusqu’à leur majorité vous êtes responsables de vos enfants.
                      http://jmpelletier52.over-blog.com/


                    • Deneb Deneb 29 février 2012 09:51

                      Il y a une différence entre être responsable de quelque chose et être propriétaire.


                    • Francis, agnotologue JL1 29 février 2012 09:58

                      Bof ! Deneb est un ultralibéral.

                      Les dogmes, c’est connu, s’affranchissent aisément du principe de non-contradiction.

                      Quand ça les arrange, ils invoquent le principe sacro-saint du droit naturel à la propriété, ils en font même leur principe premier ; et ici par exemple, il nient les droits d’un créateur sur son œuvre ! Si Mozart et tous ces grands musiciens n’avaient pas existé, Deneb n’en saurait rien : peut-être que ça ne lui manquerait pas, lui qui ne connait que Johnny ?

                      Pfff ! Et dire que c’est cette engeance qui préside aux destinées des peuples d’Europe et au delà !


                    • Deneb Deneb 29 février 2012 11:43

                      JL est un colleur d’étiquettes complettement à côté de la plaque ...


                    • Francis, agnotologue JL1 29 février 2012 12:16

                      Ha bon ?

                      Ils sont quoi, selon vous, ceux qui se déclarent apartides - oui, un néologisme ! -, et qui militent pour la dérèglementation à tout va de ce qui était d’origine démocratique ?


                    • Deneb Deneb 1er mars 2012 07:46

                      Démocratique ? Un système de « cause toujours » dont le seul but est la manipulation des masses pour que quelques oligarches puissent se remplir les poches et assouvir leur soif de pouvoir. Un système où on est toujours réduit à voter « contre », jamais « pour ». Un système où l’on tente constamment de vous endormir avec ce qu’ils appellent « culture » et qui n’est en général qu’un numéro de cirque, où l’illusionniste en chef tire les lapins du chapeau pour les pigeons en salle . Un système où l’on nous fait croire que le rôle de l’art, c’est de nous divertir, pas de bousculer nos certitudes ...
                      Ministère de la culture = Ministère de la propagande.


                    • Francis, agnotologue JL1 1er mars 2012 08:46

                      deneb,

                      vous vous prévalez de vos turpitudes, comme tous ceux qui critiquent ce système politique tout en tirant à boulets rouges sur la gauche.

                      Vous dites : « Un système de »cause toujours« dont le seul but est la manipulation des masses au profit des oligarques »

                      C’est qui, qui manipule les masses ? Le système politique ? Non, les médias qui précisément, appartiennent aux oligarques !

                      Un système où on est conduit à voter contre ? Non ! Ce sont les médias oligarchiques dont l’objectif premier est d’influencer unilatéralement les masses dans un sens seulement négatif, qui induisent cette récrimination que vous propagez là !

                      Enfin, pour ce qui est de la culture, vous faites l’enfant : vous attendez de l’institution qu’elle vous l’apporte sur un plateau, et en plus, vous vous permettez de cracher dessus !!? Si Johnny ne vous plait pas, et si vous voulez écouter gratuitement de la bonne musique, vous n’avez qu’à vous abonner à une médiathèque, et vous remuer le cul pour vous cultiver par vous-même ! N’attendez pas des multinationales qu’elle vous fournissent de la culture : non, elles n’ont pour vous en rayon, que « des produits culturels » - un oxymore ! -, Coca Cola et Disney !

                      Enfin, et puisque je suppose que vous y faites allusion : si les subventions du ministère de la culture vous paraissent mal employées, souvenez vous que les médias oligarchiques font toujours tout ce qu’ils peuvent pour faire élire des dirigeants politiques qui sauront leur renvoyer l’ascenseur : on appelle ça le parti de la presse et de l’argent, le PPA.

                      Je le répète : critiquer ce système politique tout en se déclarant ni de droite ni de gauche, ce n’est rien d’autre que démolir la démocratie : c’est la signature des ’apartides’ et des libéraux.


                    • Deneb Deneb 1er mars 2012 10:32

                      JL : « vous n’avez qu’à vous abonner à une médiathèque... »

                      Pourquoi faire simple (trouver sur la Toile) quand on peut faire compliqué, n’est-ce pas ?


                    • Deneb Deneb 1er mars 2012 11:03

                      JL : « si les subventions du ministère de la culture vous paraissent mal employées... »

                      Non, elles sont très bien employés. Au service du système, comme il se doit. La vraie question est : est-ce que c’est de l’argent qu’il faille pour faire fleurir la culture ? C’est à mon avis aussi vain que d’enterrer les billets de banque en espérant qu’ils fassent des fruits. En matière de culture, oui, je suis un ultra libéral. Par rapport au monde matériel cependant, je suis tout le contraire. Je ne suis pas pour l’économie de la culture, je ne veux pas l’économiser, mais, au contraire, la dilapider. Mettre de l’argent dans la culture favorise les auteurs. Ne pas le faire, favorise la culture, la vraie, celle, incorruptible, qui ne laisse pas indifférent, celle capable de changer le monde, de le faire évoluer. Le but d’un créateur ne devrait pas être d’en vivre matériellement, mais de survivre spirituellement. Et ce n’est pas le ministre de la culture qui peut y faire quelque chose.Mais dans l’êtat actuel des choses, comme dit Brassens : « Elle avait le don, j’en convient, elle avait le génie ; mais sans technique un don n’est rien qu’une salle manie ... ». Je rêve d’un monde où un don ne sera plus une sale manie, où l’on privilégiera le contenu sur l’emballage. You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one (J. Lennon)


                    • Francis, agnotologue JL1 1er mars 2012 12:09

                      Pauvre deneb,

                      vous ne voyez pas la contradiction de tout votre discours, qui prétend d’un coté qu’il est idiot d’aller à la médiathèque et qu’il vaut mieux télécharger sur internet,

                      et de l’autre, qu’il ne faut pas mettre de l’argent dans la culture afin de « favoriser la culture, la vraie, l’incorruptible » !

                      Et comment cette culture « incorruptible » qui se passe d’argent arriverait-elle chez vous par internet ? Vous imaginez ce qu’il a fallu d’argent, ce qu’il en faut, ce qu’il en faudra pour que ça perdure ?

                      Pfff ! Quelle bêtise !


                    • kalagan75 29 février 2012 20:17

                      ceux qui défendent le partage absolu ou la licence globale sont malheureusement incapables de produire une oeuvre de l’esprit .
                      c’est le même principe d’un type qui passerait dans votre jardin, vous prendrait quelques légumes et vous dirait qu’il ne vous paie pas puisque tout doit se partager .

                      le seul problème dans ces oeuvres de l’esprit , ce sont les intermédiaires qui se gavent sur les auteurs .
                      dans la création de logiciels , il fût un temps où les auteurs touchaient de l’ordre de 3% du prix vendu . heureusement , l’invention d’internet nous a permis de virer ses intermédiaires !


                      • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 29 février 2012 22:31

                        La licence globale est une supercherie : Les fonds récoltés n’iront pas dans leur majorité aux auteurs et aux artistes, mais dans les poches des actionnaires des Majors et dans celles des oligarques de la SACEM...

                        Les majors se plaignent du piratage, de « baisses de leurs revenus »... Mon œil !!!

                        Malgré la conjoncture économique défavorable, elles ont pulvérisé leurs records de bénéfices en 2011 !!! Mais se sont bien gardées d’aller le crier sur les toits.

                        Par contre, les auteurs et les artistes (à l’exception de quelques exceptions) ont vu leurs revenus fondre comme neige au soleil.

                        Pour résumer, dans le monde de la création, c’est comme partout ailleurs : Il y a ceux qui produisent (les auteurs/artistes) et les parasites qui s’engraissent sur leur dos.

                        Internet pourrait nous permettre de nous affranchir de ce système corrompu et de permettre aux auteurs et aux interprètes de vivre décemment de leur travail.

                        Les licences Creative Commons sont un exemple à suivre. Sur certains sites, l’internaute a la possibilité de télécharger gratuitement de la musique puis, s’il l’a appréciée, de rémunérer l’artiste et l’auteur du montant de son choix (déterminé par la qualité de l’œuvre et par l’état de ses finances).

                        Les artistes qui publient leurs œuvres sous Creative Commons sont largement mieux rémunérés que ceux qui sont pieds et poings liés avec une société de production.

                        Les majors ont très bien compris le danger que représentait pour elles ce type de licences et tentent par tous les moyens de les rendre illégales... Business is business, pognon is pognon. Chaque fois qu’un artiste publie sous Creative Commons c’est de grandes quantités de fric qui ne tomberont pas dans leur escarcelle.

                        J’avoue télécharger de la musique dans les réseaux de P2P. C’est pour tester.
                        Je me suis tellement fait arnaquer par des daubes infâmes par le passé que je revendique le droit d’essayer avant.
                        Si l’œuvre me plaît, je l’achète (si c’est un Creative Common, je paye l’auteur), et si ça ne me plaît pas ou que c’est vraiment de la M... (comme en produisent de plus en plus les majors), je me contente simplement d’effacer les fichiers du disque...

                        La voilà la véritable révolution redoutée d’Internet : Les clients testent les produits avant de les acheter, et si on essaye de leur fourguer de la daube, ils n’achètent pas, ce qui est contraire aux intérêts des majors et de leurs gros plans marketing.

                        N’oublions pas que ce sont les auteurs et les artistes qui créent les oeuvres et qui nous apportent du plaisir, pas les majors...

                        Je suis pour une rémunération DIRECTE des « ouvriers » de la culture, et pour la disparition des parasites qui se goinfrent sur leur dos en transformant une œuvre artistique en un produit de consommation RARE (cf. le nombre de CD publiés par rapport au nombre d’œuvres créées)

                        La licence globale ne sera qu’un moyen supplémentaire de ressources pour les parasites et ceux qui bossent ne recevront que des miettes, comme d’habitude.

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