Bonjour
j’allais vous le reprocher , merci de la
précision
pour le fond je trouve votre texte très riche sur les rapports complexes entre sacré, sacrifice effort, don de soi et plaisir.
je ne suis pas sûr que la religion (catholique, celle que je connais le mieux) condamne aussi sévèrement et de manière unanime le plaisir et la jouissance :
« Je voyais donc l’ange qui tenait à la main un
long dard en or, dont l’extrémité en fer portait, je crois, un peu de
feu. Il me semblait qu’il le plongeait parfois au travers de mon cœur et
l’enfonçait jusqu’aux entrailles.
En le retirant, on aurait dit que ce
fer les emportait avec lui et me laissait tout entière embrasée d’un
immense amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle me faisait
pousser ces gémissements dont j’ai parlé.
Mais la suavité causée par ce
tourment incomparable est si excessive que l’âme ne peut en désirer la
fin, ni se contenter de rien en dehors de Dieu. Ce n’est pas une
souffrance corporelle. Elle est spirituelle.
Le corps cependant ne
laisse pas d’y participer quelque peu, et même beaucoup. C’est un
échange d’amour si suave entre Dieu et l’âme, que je supplie le Seigneur
de daigner dans sa bonté en favoriser ceux qui n’ajouteraient pas foi à
ma parole. Les jours que durait cette faveur, j’étais comme hors de
moi. J’aurais voulu ne rien voir et ne point parler, mais savourer mon
tourment, car il était pour moi une gloire au-dessus de toutes les
gloires d’ici-bas.
" Autobiographie, chapitre XXIX,13 - Sainte Thérèse d’Avila